Pour rappel, il y a de cela quelques semaines des Hauts représentants de l’UE avaient visité une série de projets financés par l’UE dont le côté modeste de ces réalisations frisait le ridicule face à ceux des autres partenaires du Burundi. Un des grands projets financé au Burundi par l’UE est une basse-cour dont les installations donnent une image d’un autre âge, comptant 2 poules et un lapin. Quand bien même, des sanctions injustes soient en vigueur actuellement contre le Burundi, ces Hautes Excellences n’auraient pas dû se déplacer pour visiter un projet d’un ridicule olympique tel qu’on l’a vu, noblesse oblige. Vraiment, 2 poules et un lapin dans une basse-cour, en piteux état.
Évidement, il s’agit d’un des grands projets financés par l’UE, soi-disant, pour rester solidaire avec la population burundaise en situation de fragilité existentielle puisque le Gouvernement burundais s’est vu attribué le statut d’intouchable par l’UE, mais à l’évidence ce n’est pas, du tout, une réalisation digne de la part de cette grande puissance économique du monde, d’oser se sentir fière de cette incommensurable générosité dont l’objectif énoncé est d’aider la population burundaise dans sa « précarité », quand on connait la taille, la technologie et le savoir faire des Européens en matière d’élevage de poules et de lapins.
L’Ambassade de France au Burundi Laurent Delahousse lançait ce matin à Nyarusange en province Gitega des projets financés par l’ambassade française, dont l’élevage d’ânes et des projets d’agro-écologie. Ces grands projets s’ajoutent aussi aux précédents toujours dans le cadre d’une aide massive en faveur des populations vulnérables comme le répètent régulièrement les membres de l’UE. On peut tout de même se demander si réellement l’élevage de l’âne au Burundi est pertinent ! Reste à espérer que cet animal qui est complètement inconnu dans la culture burundaise, ne sera pas une contrainte supplémentaire du paysan qui devra en plus de nourrir sa famille trouver de quoi alimenter l’âne et cela sans parler des frais liés à son entretien notamment le vétérinaire, l’étable, le foin,
Sûrement, qu’il existe d’autres types de moyens plus adaptés au mode de vie des populations burundaises et qui pourraient générer plus de complémentarité en terme de valeur ajoutée ; attendons voir l’apport de cette innovation dans le secteur agricole burundais.
Il serait intéressant qu’on ait un peu plus d’information, après évaluation, sur la contribution exacte des 2 poules et un lapin, dans la lutte contre la précarité des populations vulnérables au Burundi. Les statistiques pourraient alors faire taire les détracteurs qui voient tout en négatif.
Ruvyogo Michel