Upronistes, ne perdez pas de vue l’essentiel !
Ce n’est pas la première fois qu’un membre de l’Uprona dénonce une tentative d’assassinat à son endroit. Hier, c’était Gaston Sindimwo, du camp Concilie Nibigira, et, aujourd’hui, c’est Charles Nditije, le président de l’Uprona non reconnu par le ministère de l’Intérieur.
Lors de la première tentative, Gaston Sindimwo a implicitement désigné le camp Nditije, en pointant du doigt ses ennemis politiques. La seconde fois, il a indiqué qu’il ne pensait pas que ce soit les premiers commanditaires qui le visaient. Charles Nditije, quant à lui, semble accuser le pouvoir, sans être vraiment précis. Mais, quand il demande que le policier envoyé pour le tuer soit protégé, parce que souvent les assassins sont eux-mêmes exécutés parce que ce sont des témoins gênants, on peut aisément imaginer qui est pointé du doigt.
Les attentats deviennent « coutumiers » à l’Uprona. Ce qui ne l’est pas des réactions du ministre de l’Intérieur vis-à vis de ces deux cas. Autant n’a-t-il pas réagi après les deux attentats à la grenade contre Gaston Sindimwo, autant s’est-il empressé de faire le contraire après le coup raté contre Charles Nditije. Après avoir dénoncé cet attentat, s’il s’avère que c’en est un, il a ajouté que « ça serait encore plus déplorable si c’était un montage qui a été orchestré par lui-même (Charles Nditije Ndlr). »
Des solutions hors « attentats… »
Quant au porte-parole de la police, après avoir signalé que les enquêtes sont en cours, il a fuité l’information selon laquelle le présumé assassin n’a pas avoué avoir été envoyé pour tuer M. Nditije, comme l’a déclaré ce dernier. Il a également eu le temps d’ajouter que son arme est répertoriée dans l’arsenal policier, en donnant même son numéro. Attitude plus qu’étonnante quand on sait avec quel empressement les officiels dénoncent souvent l’ingérence de certaines personnes dans des affaires en cours d’enquête ou de jugement …
Certains faits le jour de cette « tentative d’attentat » font fi du sens commun. D’abord le comportement du policier. Plus de deux heures avant les faits, il buvait avec un ami aux environs du restaurant Empire. Etait-ce pour se donner du courage ? Ou pour faire passer le temps en attendant que sa cible arrive ? Ce qui est tout aussi surprenant est la réaction de Charles Nditije et de ses camarades, ce jour-là. Bien qu’il ait par après demandé que le policier soit protégé, ce dernier a été ligoté et violenté, alors qu’il venait de leur avouer sa mission. Ou alors ce comportement traduirait-il une nervosité liée au contexte politique tendu du moment ?
En tout état de cause, il est plus qu’urgent que les upronistes trouvent ensemble des solutions hors « attentats » aux problèmes de ce parti, avant les prochaines échéances électorales. Cela passe, notamment par l’organisation d’une réunion inclusive du comité central. La différer ad vitam aeternam, c’est prendre le risque d’éparpiller les voix des Badasigana en 2015. Parce que les aiguilles de la pendule électorale, elles, continuent de tourner. Tic, tac…