Dans un monde multipolaire en recomposition, les rencontres de Washington éclairent de nouveaux équilibres entre les États-Unis, la RDC, le Rwanda et le Burundi.
Washington D.C. (USA), 5/12/2025 – Dans la guerre géopolitique qui oppose les États-Unis à la Chine, les Routes de la Soie chinoises, notamment l’axe Dar es-Salaam (Tanzanie) – Katanga (RDC), occupent une place stratégique. En réponse, Washington, soit les Démocrates et l’État profond, avant leur départ du pouvoir en décembre 2024 avec l’arrivée de S.E. Trump, a créé une nouvelle route américaine Katanga (RDC) – Lobito (Angola), tout en ayant soutenu, de 1994 à 2024, le pillage systématique des ressources congolaises par l’intermédiaire du Rwanda et de ses rébellions (CNDP, M23, etc.), jouant un rôle comparable à celui des groupes terroristes au Sahel ou des pirates dans le delta du Niger et le canal du Mozambique.
Avec l’arrivée de Trump au pouvoir en 2025, un changement s’opère. Le 4 décembre 2025, l’administration républicaine parie sur une RDC pacifiée, où 40 % des ressources extraites reviendraient désormais aux lobbies miniers américains, conformément à l’accord USA–RDC. Le Rwanda, délaissé par les Démocrates et l’État profond américain réorientés vers la Route Lobito–Katanga, et privé de son rôle historique de relais prédateur, négocie à son tour un accord bilatéral avec Kinshasa, espérant un bénéfice économique direct.
C’est dans ce nouvel environnement multipolaire que S.E. Ndayishimiye Evariste, Général-Major et Président du Burundi, après plusieurs rencontres avec S.E. Donald Trump, Président des États-Unis, a tenu à Washington une série d’entretiens. Il a rencontré :
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Lifezone Metals, intéressée par un investissement majeur dans le secteur minier, particulièrement dans l’exploitation du nickel, et réaffirmant sa volonté de développer des partenariats transparents et mutuellement bénéfiques ;
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le fondateur et CEO d’Anzana Electric Group, avec qui il a fait le point sur l’avancement du projet Weza Power, destiné à fournir de l’électricité à neuf millions de Burundais dans le cadre du Compact Energy M300 ;
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le Secrétaire d’État adjoint américain, Christopher Landau, avec lequel il a évalué les perspectives de coopération multisectorielle entre les États-Unis, le Burundi et la région.
Dans les Grands Lacs africains, nombreux sont ceux qui espèrent que la politique du Président Trump, qui se présente comme un homme de paix privilégiant les échanges commerciaux, marquera enfin l’abandon de la « stratégie du chaos » [1] imposée à la RDC et à la région des Grands Lacs depuis trois décennies, aujourd’hui au cœur de la rivalité entre Washington et Pékin. De 1994 à 2025, cette prédation, opérée principalement via le Rwanda, a fait plus de 20 millions de victimes congolaises [2], une tragédie désormais désignée sous le nom de GENCOST par la RDC.
Le Burundi, Ingoma y’Uburundi [3], poursuit quant à lui sa guerre contre « la Croix et la Bannière » [4], coalition historique rassemblant depuis 1881 le Vatican, la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis. À travers la Colonialité, cette alliance s’oppose à l’ordre traditionnel burundais et à sa souveraineté millénaire.
Références :
[1] « Burundi – ONU / Guerre humanitaire : Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale », https://burundi-forum.org/110496/burundi-onu-guerre-humanitaire-le-comite-pour-lelimination-de-la-discrimination-raciale/ consulté le 5/12/2025.
[2] Nahimana Karolero Pascal, Réfugiés du Burundi — Quand Ingoma s’est tu. Histoire géopolitique d’un peuple brisé par la Colonialité, Bruxelles, Génération Afrique, 2025. | https://nahimanakarolero.com
[3] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024. | https://nahimanakarolero.com
[4] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015.
(La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique entre le Vatican, la France — notamment via les Pères Blancs de Lavigerie —, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Samedi 6 décembre 2025 | Photo : Ntare Rushatsi House






