RDC: les rebelles hutu rwandais continuent à semer la terreur dans l’Est (ONU)
(AFP 06/08/14)

Les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) continuent à semer la terreur dans l’Est de la République démocratique du Congo malgré leur annonce de vouloir mettre fin à la lutte armée, a dénoncé la Mission de l’ONU (Monusco).

Les FDLR « continuent d’imposer des travaux forcés aux populations locales, les harcèlent, les battent et les torturent », a indiqué le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Félix Prosper Basse mercredi au cours d’une conférence de presse.

« Malgré le processus de désarmement volontaire » qu’ils ont timidement entamé fin mai, la Monusco considère que ces combattants « constituent toujours une source d’insécurité » pour les populations.

Les FDLR ont entamé le 30 mai un processus de reddition volontaire sous l’égide de la communauté internationale, incarnée par la Monusco, l’Union africaine (UA) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Ils espèrent ainsi prouver leur volonté de paix et obtenir un dialogue avec Kigali, qui s’y refuse.

Sur les 1.500 à 2.000 combattants présents en RDC, près de 200 ont déposé leurs armes dans les Nord et Sud-Kivu. Depuis le 9 juin, date de la deuxième vague de redditions, le processus est au point mort.

Les rendus doivent choisir entre retourner au Rwanda ou être envoyé dans un pays tiers. En attendant, ils restent cantonnés sur le sol congolais, où leur présence provoque l’anxiété des populations qui ont été victimes de leurs exactions: meurtres, viols, enrôlement d’enfants, pillages…

Mardi, Russ Feingold, l’envoyé spécial américain dans la région des Grands lacs en Afrique, a indiqué que des dirigeants des pays de la zone allaient se rencontrer aux Nations unies jeudi pour voir comment procéder face au problème que posent les FDLR.

« Ils vont devoir se rendre en nombre, rapidement, ou des options militaires vont être étudiées », a menacé M. Feingold mardi en marge du sommet USA-Afrique qui se tient à Washington. Le groupe doit être démobilisé « au plus tard à la fin de l’année », a-t-il insisté.

Parmi les combattants qui se sont rendus, il ne figure aucun des grands responsables recherchés par la justice internationale pour leur participation au génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait 800.000 morts, essentiellement dans la communauté tutsi, selon l’ONU.