Source: www.lespharaons.com
Le Burundi “attend beaucoup” de la nouvelle chef des droits de l’Homme à l’ONU, Michelle Bachelet, mais menace de quitter le Conseil des droits de l’Homme s’il “continue à être politisé”, a indiqué le responsable de la communication présidentielle. Une délégation du gouvernement burundais est arrivée à Genève, en vue de la présentation lundi devant le Conseil des droits de l’Homme du rapport de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi, qui n’a jamais été autorisé à se rendre sur place.
Ce rapport, publié le 5 septembre, affirme que de graves violations des droits de l’Homme, dont des crimes contre l’humanité, se sont poursuivies sans relâche au Burundi en 2017 et 2018, alimentés par les “appels récurrents à la haine” du président Pierre Nkurunziza.Ces violations sont commises en majorité par des membres du service national de renseignement, de la police et de l’armée ainsi que des Imbonerakure (ligue des jeunes du parti au pouvoir), qualifiée par les Nations unies de milice, selon les enquêteurs de l’ONU.Les autorités burundaises ont rejeté ce rapport.
S’exprimant vendredi devant des médias, le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe, a annoncé que la délégation burundaise arrivée à Genève, dirigée par le ministre des droits humains, Martin Nivyabandi, doit rencontrer Mme Bachelet, qui a pris ses fonctions en septembre.”La délégation (…) a prévu de rencontrer la nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, et nous nous attendons à ce que les choses évoluent plus positivement qu’avant parce que d’abord c’est une femme d’expérience qui a été chef d’Etat, qui comprend bien les préoccupations des Etats, et une dame a plus d’humanité en elle qu’un homme”.”Je suis en train de dire que le Burundi attend beaucoup d’elle sinon, si les choses ne changent pas, si le Conseil des droits de l’Homme continue à être politisé à outrance, le Burundi se réserve le droit de quitter le Conseil des droits de l’homme”, a-t-il conclu.Le Burundi sera l’objet d’âpres discussions ces prochains jours au Conseil, à Genève.
Il y a un an, cette instance onusienne a décidé, avec l’appui du groupe africain et le soutien du Burundi, d’envoyer trois experts chargés de “travailler en coopération” avec le gouvernement pour que les autorités traduisent en justice les responsables des violations.Mais cette semaine, l’ONU a indiqué que ces experts n’ont pas pu remplir leur mandat car le Burundi a annulé leurs visas à la dernière minute en avril 2018, trois semaines après leur arrivée dans le pays et dans l’attente d’être reçus officiellement.”Ces experts ne sont jamais venus au Burundi comme experts” mais “comme des fonctionnaires des Nations unies”, a rejeté M. Nyamitwe. Ce n’est qu’une fois qu’ils étaient sur place que “le Burundi a reçu une note verbale qui disait: +les trois experts ont été déployés+”, a-t-il dit, dénonçant un “acte de guerre”.