L’armée congolaise engagée dans une offensive contre les rebelles hutu rwandais dans la province du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, consolidait mardi ses positions en espérant une reddition des combattants, a-t-on appris de source militaire.

« A présent, nous sommes en train de consolider toutes nos positions déjà conquises au Sud-Kivu. Le combat peut baisser d’intensité mais l’opération n’est pas finie, jusqu’à ce que les FDLR et les autres groupes armés se rendent », a déclaré à l’AFP un officier de l’armée.

« Notre but n’est pas de les tuer mais qu’ils se rendent en vue notamment de leur relocalisation », a ajouté cette source, indiquant que l’armée est « aussi en train de sensibiliser la population à se désolidariser des FDLR et autres groupes armés ».

L’armée a lancé fin février au Sud-Kivu et au Nord-Kivu son offensive très attendue contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), dont des chefs sont accusés d’avoir participé au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda. L’opération concerne aussi le nord de la province du Katanga (sud-est).

Au Sud-Kivu, selon des sources militaires, les FDLR fuient le contact avec l’armée et libèrent des positions sans combattre. En revanche, au Nord-Kivu, des combats ont été signalés dans le parc des Virunga, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et repaire de plusieurs groupes armés.

Les FDLR – entre 1.500 et 2.000 hommes, très implantés dans la population locale – sont accusés de commettre de graves exactions contre les civils congolais (meurtres, viols, enrôlement d’enfants, pillages…) et de se livrer à de lucratifs trafics de bois et d’or.

La Mission de l’ONU (Monusco) avait promis un soutien logistique, stratégique et opérationnel à l’offensive de l’armée, mais elle l’a retiré quand Kinshasa a refusé de changer deux généraux chargés de piloter des attaques au Nord-Kivu, et que l’ONU soupçonne de graves violations des droits de l’homme.

L’est de la RDC, riche en minerais précieux, est une région instable depuis vingt ans. Plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers s’y disputent ses richesses et commettent de graves exactions contre les civils pour des raisons ethniques, foncières ou économiques.