New-York (USA), 18/02/2019 – Amb. Albert SHINGIRO, Ambassadeur, Représentant Permanent du Burundi aux Nations Unis, a réitéré le retrait du Burundi à l’agenda du Conseil de Sécurité de l’ONU lors de la dernière réunion de ce Conseil. Voici son argumentaire à travers quelques uns de ses tweets rassemblés:
« Sur le plan budgétaire,le peuple Burundais a choisi de s’approprier pleinement de son processus électoral qui est le sien en le finançant par des fonds domestiques sans recours aux ressources extérieures qui sont souvent imprévisibles et conditionnelles.
Sur le plan organisationnel des élections de 2020, tout sera mis en œuvre afin de créer un environnement propice à la tenue des élections démocratiques, crédibles, inclusives et apaisées, gage de la stabilité politique de notre pays…
La déclaration répétée du chef de l’Etat S.E NKURUNZIZA Pierre de ne pas se représenter en 2020 alors qu’il en avait le plein droit au regard de la constitution actuelle, est un geste de haute valeur politique et démocratique qui peut servir d’exemple dans la sous-région et ailleurs.
Le transfert de pouvoir entre un président sortant et un président entrant en 2020 marquera l’histoire du Burundi car ce sera la 1ère fois depuis l’indépendance de notre pays 1962 qu’un président démocratiquement élu termine ses mandats constitutionnels sans qu’il soit assassiné.
La libération de plus de 2000 prisonniers l’année dernière, incluant les jeunes casseurs et insurgés de 2015 rentre également dans le cadre de cette dynamique de réconciliation, de cohésion sociale et de tolérance politique en cours dans le pays.
Le dialogue est une culture et une vertu cardinale encrées dans la vie des Burundais. Il n’est plus besoin que des acteurs exogènes se comportent en chef de file dans ce processus qui est le nôtre Burundi.
La conclusion du dialogue piloté par la sous-région ne signifie pas la fin des échanges sur le processus électoral. Les consultations entre les partis politiques se poursuivront dans un esprit patriotique, ouvert et constructive jusqu’à l’aboutissement heureux de tout le processus.
La situation globale au Burundi est calme, stable et entièrement sous contrôle. Cette tendance est irréversible. La sécurité est totale sur tout le territoire national à l’exception de quelques cas isolés de criminalité de droit commun qui sont observables aussi dans d’autres pays.
Grâce à la paix et la stabilité chèrement retrouvées au Burundi, le 32ème sommet des chefs d’Etat de l’UA a salué les efforts du gouvernement du Burundi dans la préparation des élections de 2020 en mettant en place des mécanismes nationaux chargés de préparer lesdites élections.
Le 32ème Sommet des chefs d’Etat de l’ Union Africaine qui s’est tenu les 10-11 février à Addis-Ababa a aussi salué la décision exemplaire du chef de l’Etat de renoncer volontairement à ses droits constitutionnels de se représenter aux élections de 2020.
Le Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’ Union Africaine a en outre réitéré ses multiples appels à l’ Union Européenne pour lever les sanctions unilatérales imposées injustement au Burundi.
Il s’agit ici des sanctions immorales à mobile politique prises contre le Burundi en violation des principes de la Charte des Nations Unies et du devoir de la solidarité internationale.
Le renouvellement quasi robotique de ces sanctions chaque année sans tenir compte des progrès réalisés depuis 2015 devrait en toute logique cesser pour donner une chance au dialogue franc en vue de la reprise de la coopération mutuellement bénéfique et respectueuse.
Le travail louable de nos braves soldats en mission de paix qui ont choisi volontairement de sacrifier leurs vies en sauvant celles des autres loin de leur terre natale et dans des conditions particulièrement hostiles, doit être apprécié à sa juste valeur.
Il faudrait éviter de recourir au traitement différencié de nos troupes comme outil de pression politique. La capacité opérationnelle sur le terrain devrait constituer le critère principal d’évaluation des soldats en mission de paix.
Le Burundi qui vient d’être élu comme membre du conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine restera très engagé aux côtés d’autres nations pour promouvoir la paix et la sécurité en faisant taire les armes en Afrique d’ici 2020.
Cette confiance renouvelée au Burundi par les Etats membres de l’ Union Africaine est une nouvelle consécration de la crédibilité de la diplomatie burundaise et son rôle de plus en plus grandissant dans le maintien de la paix et la lutte contre le terrorisme.
Le processus de réconciliation se poursuit sous le leadership de la CVR. Celle-ci a pour mission d’enquêter et d’établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire commises au Burundi durant la période du 26 février 1885 au 4 décembre 2008.
La création de la CVR revêt une importance capitale dans notre cheminement commun vers un Burundi réconcilié au regard de notre passé qui a été non seulement marqué par des événements glorieux, mais également par des guerres fratricides dont les stigmates restent encore vivaces.
Au-delà de la réécriture de l’histoire du Burundi qui a été souvent falsifiée pour des mobiles politiques, la Commission Vérité Réconciliation CVR est appelée à conduire un chantier social important de guérison des cœurs et de rétablissement de la dignité des victimes.
C’est également un chantier de reconnaissance de ceux qui ont protégé les autres pendant les différentes crises et qui, chaque jour cimentent lentement les chemins de la réconciliation vers un Burundi définitivement réconcilié avec lui-même.
La promotion des droits humains ne sera possible qu’à travers une coopération mutuellement respectueuse, un dialogue franc et sincère entre les Etats membres ainsi que le recours aux mécanismes acceptés par tous comme l’Examen Périodique Universel.
La tendance dangereuse de certains Etats de transformer le UN Human Rights en outil de pressions politiques et de régulation de la géopolitique dans les pays du Sud risque de compromettre les objectifs que s’étaient fixés les Etats lors de la création de ce conseil le 15 mars 2006.
La dérive vers la politisation à outrance des droits humains, la politique de sélectivité et du double standard sont contraires aux principes de l’universalité et l’indivisibilité des droits de l’homme.
Le Gouvernement du Burundi reste plus que jamais engagé dans promotion et protection des droits humains. Le dialogue, la coopération basée sur le respect mutuel constituera toujours la pierre angulaire de ses initiatives dans le processus de promotion des droits humains.
Nous réitérerons encore une fois notre demande légitime au HCR et aux amis de la région d’intervenir auprès de certains pays d’accueil qui tiennent en otage nos compatriotes en exil en érigeant des obstacles artificiels à leur retour volontaire au pays.
Le HCR doit veiller à ce que les camps de réfugiés gardent leur caractère civil conformément à la convention de 1951 relative au statut de réfugiés.
Nous réitérons notre appel au Conseil de sécurité en rapport avec le retrait du Burundi de son agenda. La situation politico-sécuritaire actuelle dans le pays ne constitue aucune menace à la paix et la sécurité internationale pour justifier son maintien arbitraire à l’agenda de du conseil.
L’organisation en cascade des réunions sur le Burundi sur base de la résolution 2303 qui est devenue quasi obsolète pourrait devenir un facteur de déstabilisation du pays au lieu de favoriser la paix et la tranquillité.
4 ans d’entêtement de quelques acteurs exogènes contre les multiples appels au retrait du Burundi du programme du conseil commencent à devenir une éternité pour les Burundais. Le temps pour ces acteurs encore réticents de basculer du bon côté de l’histoire est arrivé.
Quatre ans d’entêtement irrationnel d’une minorité d’Etats membres du Conseil de Sécurité contre les multiples appels de retrait du Burundi de son programme de travail n’est autre chose que la matérialisation d’un agenda caché visant à destabiliser le Burundi en 2020« .
SOURCES : Amb. Albert SHINGIRO @AShingiro , NAHIMANA P.