Terres rares : le Pentagone cherche à s’approvisionner en Afrique
La Chine va-t-elle limiter l’approvisionnement des États-Unis en terres rares ? Pékin n’a pas encore mis sa menace à exécution que déjà les prix de ces métaux grimpent. Le Pentagone cherche à se fournir en Afrique.
Preuve de la domination chinoise sur les terres rares, les prix à l’export de cette famille de métaux ont déjà grimpé, avant même que Pékin n’exécute sa menace de couper l’approvisionnement des États-Unis. Le praséodyme, qui sert à fabriquer la fibre optique ou les lunettes à vision nocturne, voit son prix se redresser depuis le 20 mai, jour de la visite de Xi Jinping dans l’usine de raffinage de terres rares, juste après l’échec des négociations avec Donald Trump. Cette terre rare vaut désormais 9 % de plus.
+ 30 % en deux semaines
Le gadolinium utilisé dans les piles à combustible ou l’imagerie a augmenté de 13 % en deux semaines. La progression est encore plus forte pour le dysprosium, + 18 %, et le néodyme, + 30 %. Ces deux terres rares entrent dans la composition des aimants et des barres de contrôle nucléaire pour la première, des moteurs et des turbines pour la deuxième.
D’où la réaction du Pentagone. Les États-Unis s’approvisionnent à 80 % auprès de la Chine. Et le département américain à la Défense dépend lui aussi du marché international. Il n’y a plus qu’une mine de terres rares aux États-Unis, Mountain Pass, de nouveau opérationnelle depuis peu en Californie. Et aucune usine de transformation de ces métaux. Ce qui accroît la dépendance américaine envers la Chine, dans des applications qui peuvent être militaires.
Burundi et Malawi approchés
C’est pour cela que le Pentagone a recommandé, mardi dernier, de développer de façon urgente la production de terres rares aux États-Unis. Deux nouvelles mines sont en projet, au Texas et dans le Wyoming et deux usines de transformation sont envisagées en Californie et au Texas.
En parallèle, le Pentagone a contacté les sociétés qui ont des permis en Afrique, en particulier Rainbow Rare Earths, au Burundi, qui exporte déjà des terres rares depuis fin 2017. Mais aussi Mkango Resources, au Malawi, qui n’a pas encore commencé à extraire de terres rares, mais qui prévoit une raffinerie associée à la mine.
Par Claire Fages – RFI – ARIB
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