Selon plusieurs médias, certains diplomates à l’ONU, qui soutiennent la rébellion burundaise, « craignent que, si la crise échappe à tout contrôle, le Rwanda ne soit tenté d’intervenir, au risque de déclencher un conflit régional ». !
Bujumura : Les Ambassadeurs Albert Shingiro et Samantha Power
Il convient de rappeler que le Conseil de Sécurité avait adopté à l’unanimité, en novembre 2015, une résolution condamnant la violence au Burundi et appelant l’ONU à renforcer sa présence dans le pays si la situation devait se dégrader. Au Conseil de Sécurité, la Russie, la Chine, l’Egypte, l’Angola et le Venezuela soutiennent que le Président NKURUNZIZA a été élu légalement et démocratiquement. Ils s’opposent légitimement au plan de déstabilisation du Burundi visant à s’accaparer des richesses naturelles de ce pays dont certaines sont déjà en cours d’exploitation par les Russes. Pour ces pays, « C’est aux Burundais eux-mêmes » d’organiser un dialogue et « le Conseil de Sécurité ne poussera pas le gouvernement burundais à partager le pouvoir », a affirmé le représentant permanent adjoint russe Peter Iliichev. Il faut noter que l’idéal démocratique avancé par les pays qui soutiennent la rébellion burundaise ne convainc personne dans la mesure où ces Etats soutiennent en même temps le dictateur ougandais Yoweri MUSEVENI qui a changé la Constitution de son pays et qui brigue un 7ème mandat ainsi que le Président rwandais Paul KAGAME qui vient de faire modifier la Constitution pour régner comme Président à vie alors que le Président burundais n’a pas changé la Constitution de son pays et est prêt à partir en 2020 à l’issue de son deuxième mandat au suffrage universel.
Manifestation à Bujumbura à l’occasion de l’arrivée de la délégation du Conseil de Sécurité, le 21 janv. 16
Selon des sources crédibles, la mission du Conseil de Sécurité dépêchée au Burundi du 21 au 22 janvier 2016 devrait contraindre le gouvernement burundais à admettre au minimum:
– L’envoi d’une commission d’enquête internationale sur les violations des Droits de l’homme dont est accusé le régime notamment les exécutions extrajudiciaires, les viols collectifs et l’existence des fosses communes;
– Le déploiement d’une force de l’UA (Union africaine) comme envisagée, même réduite et qui aurait dans ses missions aussi de « surveiller » la frontière entre le Rwanda et le Burundi pour rassurer ce dernier .
Ce diktat que tentent d’imposer les USA à travers son Ambassadrice Samantha Power montre encore une fois, s’il en était besoin, que la « Communauté internationale » n’est pas préoccupée par la situation sécuritaire au Burundi et dans la région mais plutôt est occupée à protéger et à légitimer les violations du droit international que commet un régime guerrier, dictatorial et expansionniste installé au Rwanda depuis 1994.
En effet, le Burundi n’a cessé de crier pour dénoncer les actes de déstabilisation venant du Rwanda en fournissant des preuves irréfutables du recrutement, armement et entraînement des rebelles burundais par le Rwanda. Il a demandé en vain que ces actes soient condamnés. Il a adressé ces doléances à la CIGRL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs), à l’UA et à l’ONU (Organisation des nations unies), mais aucune de ces instances n’a osé demander qu’une commission d’enquête internationale soit envoyée dans la région pour enquêter sur ces faits, pour la simple raison que le Rwanda s’y opposait. Paul KAGAME a traité avec mépris la décision de la CIGRL d’envoyer au Rwanda une mission militaire de vérification. Et voici que sur base de fausses informations fournies par ceux-là même qui sèment l’insécurité au Burundi et transmises à leurs protecteurs occidentaux qui les relaient dans les grands médias acquis à leur cause ( faux témoignages, vidéos prises il y a des années dans d’autres pays et présentées comme montrant ce qui se passe actuellement au Burundi, …), les États-Unis exigent la mise en place « sans conditions » d’une commission internationale pour enquêter sur ces accusations qui accablent le gouvernement burundais.
En toute logique, puisque la menace militaire contre le Burundi provient du Rwanda et que les escadrons de la mort qui tuent les citoyens burundais pour avoir de quoi accuser le gouvernement en vue de l’envoie de la MAPROBU ( Mission Africaine de Prévention et de Protection au Burundi), un véritable « cheval de Troie de la rébellion burundaise et une vraie tête de pont soutenue par le Rwanda », des troupes militaires devraient d’abord être envoyées au Rwanda pour neutraliser la menace et permettre le retour des réfugiés qui pourraient participer au dialogue national en cours.
C’est pourquoi, on ne peut pas comprendre l’acharnement de cette « communauté internationale » à vouloir à tout prix déployer une force de cinq mille hommes sous prétexte que quatre quartiers de la capitale Bujumbura sont sporadiquement secoués par des actes terroristes ». S’il ne s’agit pas d’un agenda caché, il faudrait d’abord identifier les auteurs de ces actes et les condamner; donner si c’est nécessaire, les moyens aux forces de sécurité du Burundi pour les juguler avant d’envisager un déploiement d’une force étrangère.
Mais, comme toutes les tentatives d’opérations militaires par la rébellion contre le Burundi ont échoué grâce à la composition multiethnique équilibrée de son armée, les commanditaires occidentaux de la déstabilisation du Burundi ont besoin de la MAPROBU pour piéger le régime et le chasser militairement grâce au soutien qui serait accordé à la rébellion sur le terrain.
Enfin, l’argument « massue » que veulent donner ces commanditaires à l’UA pour envahir « légalement » le Burundi serait que si la situation devrait s’aggraver, le Rwanda pourrait intervenir militairement, ce qui risquerait d’embraser toute la région. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette « communauté internationale » connait bien celui qui menace la paix internationale dans la région et le désigne clairement: le Rwanda. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies censé veiller à la paix dans le monde, au lieu de sévir contre une puissance qui est potentiellement nuisible et qui envisage ouvertement d’envahir le Burundi et ainsi embraser la région, et bien curieusement certains membres de ce Conseil de Sécurité se rabattent sur l’actuelle et future victime du Rwanda en lui imposant de renoncer à sa dignité et à une parcelle de sa souveraineté pour » calmer » le belliqueux Rwanda.
C’est le monde à l’envers! Aussi, considérons-nous que toute résolution ou recommandation que le Conseil de Sécurité de l’ONU prendra sur la situation au Burundi devrait nécessairement impliquer le Rwanda.
Par Maître Innocent Twagiramungu