Nyangoma-copie« La solitude des nombres premiers » est un film qui vient de sortir dans un pays européen. Le titre, étrange, a porté notre imagination vers un personnage de notre politique: Léonard Nyangoma. Les nombres premiers sont en effet ceux qui ne peuvent être divisés que par 1 et par eux-mêmes. Entiers, mais pratiquement toujours seuls. Nyangoma le sait, il est mathématicien; mais malheureusement, il a fini par le devenir. C’est le Pasteur Audifax, ancien directeur des Services Secrets du Frodebu, à claquer la porte en premier. Il ne croyait pas en cet attelage de boeufs, d’ânes et de chevaux qu’était le CNARED. Après la célèbre rencontre de dialogue extérieur d’Entebe entre le Gouvernement et l’opposition, les patrons des Sindumuja ont fait sécession et ont emporté avec eux un pan de l’Empire de Nyangoma. Ils n’ont pas voulu compromettre leur statut de membres de la Société Civile, même si celle-ci ne l’était que de nom. Un mois plus tard, voilà les frondeurs du CNDD-FDD déclarer qu’ils veulent faire cavalier seuls, et déclarent que la coquille du Cnared ne leur sert plus.

Dès lors, le problème se pose: le président Nyangoma, qui nous avait habitués à l’air triomphant de l’hymne national joué en son honneur, que devient-il ? Sur qui règne-t-il maintenant? Peut-être sur quelque ancien chef d’Etat… Ntibantunganya, Ndayizeye, Buyoya…

Le deuxième problème, un peu plus sérieux, regarde le dialogue extérieur. Sinduhije est hors jeu par la censure américaine, parce qu’effectivement il est chef des milices violentes; Nyangoma ne représente plus rien, jusqu’à preuve du contraire; Pacifique et autres Sindumuja ont dit que la question politique n’était pas leur objectif; les nyangoma-copie-225x300.jpgfrondeurs (PPD) peuvent être considérés comme une image virtuelle et renversée du parti au pouvoir qui n’empêche pas celui-ci d’aller de l’avant. Au besoin, les frondeurs peuvent être réabsorbés dans le parti d’origine. Dialogue, oui… mais avec qui ? L’UA et l’EAC poussent pour un dialogue inclusif et surtout extérieur; il y a même une délégation au sommet qui doit arriver incessamment au Burundi, qui comprendra plusieurs chefs d’état africains. L’initiative est louable. Mais on a souvent l’impression que l’UA (et donc l’UE qui commande) veut mettre la charrue avant les boeufs. Déterminons d’abord les protagonistes possibles à ce dialogue au lieu de nous lancer dans le brouillard. D’ailleurs le dialogue politique n’aura aucun effet, tant que les terroristes ne diront pas pour le compte de qui ils tuent les citoyens et les forces de l’ordre. Un chien sans patron ne sait que mordre, il ne raisonne pas. Si on ne trouve pas le vrai patron pour parler, il faudra se résigner à continuer à combattre le chien.

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