La flambée du cours de change de la monnaie burundaise par rapport aux devises ne laisse personne indifférent. L’opposition radicale qui souhaite l’écroulement de l’Etat burundais en a fait un sujet de réjouissance. Toutefois, nous ne devrions pas paniquer, il faut réfléchir et trouver des solutions.

La rareté d’un produit sur le marché fait toujours grimper son prix. Quand le coût devient excessif, l’Etat a droit d’intervenir avec des mesures appropriées, pour refroidir le marché. Ainsi, dans les bourses internationales, il est prévu un mécanisme de suspension de la cotation d’une action, si elle est trop haute.

Les devises sont destinées au marché de l’importation: alors il faut s’atteler à développer la production intérieure pour importer le strict nécessaire.
Il faut gérer les devises comme faisaient les européens il y a encore 25 ans: faire déclarer les devises à l’entrée du pays, exiger les reçus du change à la sortie; exiger des importateurs les borderaux d’exportation des devises délivrées par une banque; fixer un montant maximal qu’une personne physique peut porter avec soi à l’extérieur du pays. Il y a 30 ans, un Evêque européen avait caché 5.000 dollars dans ses chaussettes pour les amener au Burundi alors que la loi de son pays l’interdisait. Il fut fouillé et mis en prison pendant quelques semaines.

Il faut déclarer illégal le marché noir, car il n’existe que dans nos pays africains, et il est alimenté parfois par l’inconscience des officiels, qui revenant de leurs missions, gettent leur argent sur le marché noir pour gagner plus; mais c’est une fraude, puisque l’Etat y perd, et tout le système économique. C’est comme verser de l’essence à côté du véhicule au lieu de l’introduire dans sa citerne.

Il ne serait pas déplacé de faire payer les services de l’Etat, comme les passeports, en monnaie étrangère, seulement pour les expatriés, pour constituer un petit stock de devises étrangères utiles à l’Etat.

Beaucoup d’expatriés demandent parfois comment donner leur contribution au pays, mais il n’existe pas de canal ouvert par le gouvernement en ce sens. Pourquoi ne pas créer un compte à la BRB en euros et en dollars, où pourraient être déposés des dons ? Ou alors, créer des quartiers nouveaux où des expatriés pourraient investir en monnaie étrangère. Le Rwanda l’a fait les années passées.

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