Pour certains, la confiance à CDH (Commission des droits de l’homme) ou HCDH (haut Commissaire des Droits de l’Homme) leur suffisent sans oublier IFRI (Institut française des relations internationales). Deux ans depuis le 25 avril 2015 les observateurs constatent que l’arroseur se croit toujours victime ou assommé parmi tant d’acteurs principaux sur le Burundi.

D’autres affirment que la CNIDH (Commission nationale indépendante des Droits de l’Homme suffit pour les rassurer n’ayant pas des vendus ou des nostalgiques de 1972 à 2017 pour demander l’étouffement du pays). Si mon intuition me rappelle la réalité sur terrain au Burundi cela n’est pas un simple hasard du troisième mandat de NKURUNZIZA Pierre qui nous affole. Ce n’est pas dans l’intention de défendre une ethnie, c’est tout l’origine de l’entêtement de certains qui ne changent point de mentalité.

La société civile au Burundi la plus radicale s’est consolidée au fur et à mesure dans l’histoire sur des bases profondes où une intelligentsia des nobles s’est constituée depuis 1972. L’histoire du Burundi ayant été élaborée dans la finesse des historiens triés, suivre à la loupe les tragiques événements n’est pas facile, les causes et les conséquences restent aussi floues pour certains qui l’ignorent.

Au départ après l’assassinat de plusieurs milliers d’intellectuels burundais en 1972, l’Université du Burundi, les écoles secondaires ont perdu des étudiants et les facultés les plus convoités ont eu des candidats triés comme à l’ISCAM (institut des Cadres Militaires d’ailleurs). La faculté de droit, de l’économie, des sciences militaires, de l’histoire, de médecine étaient une réserve des nobles, des meilleurs adhérents à l’Uprona etc.

Les diplômés à la sortie des académies étaient rodés et devenaient des têtus à la solde du gouvernement devant la réalité et l’injustice ce qui doit changer absolument dans l’intérêt de ce peuple qui vient de loin.

Des exemples sont multiples en perpétuité, à l’arrivé du président Bagaza, des tries commençaient très tôt à la sortie de l’école primaire par un simple signal de U ou I (hutu ou tutsi) et les orientations étaient la cible des divisions ethniques suivies jusqu’à la fin des humanités, études supérieures etc. Celui qui s’obstine à y croire, se souvient quant même la crise et la fermeture des séminaires par l’administration Bagaza et cela n’était qu’un moyen efficace d’éviter l’afflux à l’université de ces séminaristes défloqués qui peuvent entrer aux écoles universitaires avec une grande intelligence des rescapés U malgré les tries ou sélections.

En 1988 avec la triste histoire de Ntega et Marangara, la réaction de quelques rares intellectuels qui osent crier change la stratégie de la nouvelle administration de Pierre Buyoya qui vient de réussir un coup d’Etat contre Bagaza en 1987. Il nomme un premier Ministre hutu et commence l’ouverture à des facultés qui étaient réservées à l’élite Tutsi aux hutus. Cela est perçu comme une grande réussite dans le domaine de la charte à l’unité nationale.

En 1993 avec la victoire du Frodebu, une peur sans limite envahit l’intelligentsia nostalgique. Le retour des réfugiés après cette victoire d’un parti à majorité hutu où des juristes, des économistes, des historiens sont venus de l’extérieur, soit du Rwanda, en occident et en Amérique où ils viennent d’étudier sans discrimination. La situation devient très grave en 1995 quand les étudiants de l’université sont assassinés au grand jour et les rescapés décident aller combattre dans les fractions rebelles. Ce traumatisme devient une maladie qui mérite un soutien psychologique que l’intelligentsia burundaise hutu n’aura jamais et cela donne lieux de cacher à l’autre ce qu’on est réellement.

Cette réalité correspond à une autre psychose, ceux qui restent au Burundi depuis 1993 doivent vivre comme un serpent qui mange de deux manières (ikirirahabiri) il doit cacher s’il est Hutu pour rester dans la capitale et les villes importantes et cela devient un traumatisme permanent entre les ethnies. Les psychologues doivent s’y investir pour rassurer le peuple burundais à vivre ensemble sans peur du lendemain. C’est dans ce sens que les accords d’Arusha avancent qu’il fallait évoluer en considérant l’existence des ethnies au Burundi dans le but de vivre le mérite sans dire que celui-là est incapable. La réalité de servir celui qui est fort aujourd’hui ou demain devient un mode de vie pour certains intellectuels burundais et cela n’est pas une bonne manière.

C’est de cette façon que 2015 arrive avec des bruits que si Pierre Nkurunziza ne renonce pas à son troisième mandat, il sera chassé par force. Cela devient un défi et les peureux suivent dans ces préparatifs. Les autres malins dans des réunions restreintes affirment qu’ils ne veulent que le départ définitif du CNDD-FDD même si NKURUNZIZA Partira ou pas. Cela devient un agenda caché et les alliances se multiplient en conséquence d’où la création des frondeurs peureux du lendemain, des ventriotes (Ibirirahabiri qui adhèrent pour les postes juteux à l’avenir etc.).
UNE AUTRE STRATÉGIE A LA NAISSANCELA CRÉATION D’UNE SOCIÉTÉ CIVILE FORTE DES NOSTALGIQUES

Le parti Uprona vient une fois dans l’histoire burundaise d’entrer dans l’opposition avec toute l’intelligentsia la plus formée et qui compose et donnait la vie à l’économie burundaise en 1993. Des bailleurs de fond et des aides restent dans les mains des individus de confiance sous Buyoya. Une société civile forte va renforcer les maisons de presse, de médias et les projets de radios privées s’accélèrent.

Cette société civile ayant maîtrisé l’art de l’information protège une milice qui tue et personne ne pourra dire quoique cela puisse advenir quant aux conséquences devant la commission des droits de l’homme et devant une force de défense presque mono-ethnique.

Cela devient une réussite pour stopper l’avancé des fractions rebelles qui tombent dans plusieurs pièges devant une population civile armée jusqu’aux dents contre une masse paysanne qui se retrouve dans des camps de concentration avec les conséquences multiples d’extermination chaque fois que les rebelles deviennent très fort dans le but de priver la main d’œuvre à une rébellion hutue.

Cette société civile expérimentée a joué un grand rôle dans l’organisation de la campagne de diaboliser l’ennemi jusqu’aujourd’hui où la spéculation de génocide nous fait très peur et d’où les Burundais continuent à croire à de fausses rumeurs de 1972 alors que le roi a été aussi victime du carnage. Les Burundais auront tout compris du rôle joué par les leaders de la société civile dans la crise en 2015 à partir de cette date du 25 avril à Bujumbura quand les manifestants cachent les projets des putschistes inconsciemment.

Cette société a su nouer des alliances avec la communauté internationale dont la C.D.H, le H.C.D.H etc. jusqu’au sein de la commission européenne et cela a donné la raison de protéger aussi les concepteurs du putsch du 13 mai 2015 par une demande de l’amnistie générale et sans condition.

Les burundais comprennent trop tard le danger de ces alliances et la confiance revient à la C.N.I.D.H que le vice président SINDIMWO Gaston vient de visiter pour la rassurer de la confiance du gouvernement dans le programme 2016-2020.
Nous demandons que la société civile moins radicale comprenne que tous les manifestants vivant en exil ne sont pas des putschistes, qu’ils ont été manipulés sans le savoir et qu’il est urgent de pardonner ces enfants qui ont suivi moutonnement la route raide des insurgés radicaux ou brutaux. Le retour au bercail serait une grande réconciliation au Burundi de demain.

L’histoire du Burundi nous laisse encore avec beaucoup de suspens et à quel prix ?
A chacun de dire ce qui le hante pour mieux connaître notre histoire. C’est en décriant les injustices du passé que les burundais pourront construire l’avenir sur une fondation solide.
Niyongabo Philippe journaliste indépendant qui cherche à vous partager les origines de la peur au Burundi où des alliances jouent le jeu par tendance dans ses analyses quotidiennes

Par Niyongabo Philippe