La Chine va continuer à aider « sans contrepartie » le Burundi, pays en crise depuis deux ans, a annoncé jeudi à la presse le vice-président chinois Li Yuanchao, en visite officielle à Bujumbura.
« Nous allons continuer à fournir des aides, aussi bien alimentaires que budgétaires, au Burundi, sans contrepartie », a déclaré le vice-président à l’issue d’un long entretien avec le président burundais Pierre Nkurunziza. M. Li n’a pas précisé le montant de ces aides.
« Depuis toujours, la Chine soutient les efforts de tous les pays, notamment en voie de développement ou africains, comme le Burundi, pour défendre leur souveraineté nationale et lutter contre toute ingérence extérieure », a ajouté M. Li, dont les déclarations étaient traduites.
La Chine va continuer à appuyer le Burundi dans des projets tels que des centrales hydro-électriques et d’autres projets de développement et va augmenter le nombre de bourses et stages pour les étudiants burundais, a-t-il indiqué.
Le Burundi traverse depuis fin avril 2015 une grave crise politique née de la volonté du président Nkurunziza de briguer un troisième mandat controversé, qu’il a obtenu en juillet de la même année lors d’une élection boycottée par l’opposition. La crise a déjà fait entre 500 et 2.000 morts selon les sources (ONU ou ONG) et poussé plus de 400.000 Burundais à l’exil.
Le Burundi est désormais classé parmi les trois pays les plus pauvres du monde. Il traverse aussi une crise socio-économique caractérisée par un manque criant de devises, une sévère pénurie d’essence, une épidémie de paludisme ou encore une grave pénurie alimentaire.
L’UE et ses principaux États membres, de loin les premiers bailleurs de fonds du Burundi, ont pris depuis mars 2016 des sanctions contre le gouvernement burundais, accusé de graves violations des droits de l’homme et de refuser de négocier une sortie de crise avec son opposition en exil.
« La Chine n’a jamais faibli dans sa défense du Burundi et de ses intérêts, de même que le Burundi a aussi défendu les positions légitimes de ce pays dans les instances internationales », s’était auparavant félicité le ministre burundais des Relations extérieures Alain-Aimé Nyamitwe.
Le ministre a qualifié la visite d' »historique », précisant que M. Li était le plus haut dignitaire chinois jamais reçu à Bujumbura depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1963.
Les États-Unis et l’Union européenne (UE) ont pris des sanctions ciblées contre des responsables du régime burundais, au contraire de l’ONU, confrontée aux réticences de la Chine et de la Russie.
« Si le président Nkurunziza a tenu, c’est en grande partie grâce au soutien indéfectible de la Chine et de la Russie au Conseil de sécurité » de l’ONU, a expliqué à l’AFP un haut cadre burundais, sous couvert d’anonymat.
(AFP 12/05/17)