Burundi : l’avocat belge Maître Bernard Maingain aurait participé à la tentative de coup d’état des 13 et 14 mai 2015
16 Décembre 2015 / Publié par La Tribune Franco-Rwandaise
http://www.france-rwanda.info/2015/12/burundi-l-avocat-belge-maitre-bernard-maingain-aurait-participe-a-la-tentative-de-coup-d-etat-des-13-et-14-mai-2015.html
Burundi : un avocat belge d’un putschiste poursuivi par la justice burundaise
@rib News, 15/12/2015 – Source AFP
L’avocat belge Bernard Maingain, qui défend un général putschiste accusé d’avoir participé à une tentative de coup d’Etat au Burundi, est lui-même poursuivi par la justice burundaise dans cette affaire, a appris mardi l’AFP de sources concordantes.
Le procès de 28 militaires et policiers burundais accusés d’avoir participé à la tentative de coup d’Etat des 13 et 14 mai 2015 au Burundi, dont le général Cyrille Ndayirukiye, ancien ministre de la Défense et n°2 du putsch, s’est ouvert lundi à Gitega, à une centaine de kilomètres à l’est de Bujumbura.
Me Maingain défend le général Ndayirukiye avec deux avocats burundais, mais il ne s’est pas rendu au procès pour son ouverture lundi, préférant attendre le début des plaidoiries sur le fond.
« Pendant le procès, le parquet a confirmé que je faisais l’objet de poursuites et qu’il était donc impossible que j’intervienne dans le dossier. J’ai un dossier contre moi pour complicité dans le putsch. Je ne sais pas ce qu’il y a dedans », a déclaré l’avocat belge.
« Me Maingain ne peut pas être avocat dans cette affaire, car il est poursuivi dans ce dossier », a déclaré le substitut du procureur Adolphe Manirakiza à l’audience lundi, selon des propos rapportés par un témoin. Le magistrat n’a pas développé et n’a pas révélé les charges pesant sur l’avocat belge, selon ce témoin.
Le 13 mai, après plus de deux semaines de manifestations sévèrement réprimées contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé, le général Godefroid Niyombare, ancien patron des services de renseignement, avait annoncé la destitution du chef de l’Etat, en déplacement à l’étranger.
Après deux jours d’incertitude, le coup s’était soldé par un échec et la reddition d’au moins trois des meneurs, dont le général Cyrille Ndayirukiye. Le chef des mutins, le général Niyombare, est lui en fuite.
Les accusés sont poursuivis pour « tentative de coup d’Etat et appel à une insurrection populaire, assassinat de soldats, de policiers et de civils et destructions méchantes (sic) de bâtiments », des crimes passibles de la prison à perpétuité, selon l’acte d’accusation.
Les violences se sont encore intensifiées depuis l’échec du coup d’Etat militaire, la brutale mise au pas des quartiers contestataires de Bujumbura mi-juin et la réélection controversée en juillet du président Nkurunziza.
Des armes ont été introduites dans les quartiers et les policiers sont quasi quotidiennement attaqués au fusil d’assaut ou à la grenade à Bujumbura et en province, tandis que d’ex-putschistes ont assuré avoir mis sur pied une rébellion pour chasser M. Nkurunziza du pouvoir.
Burundi: « Le génocide a déjà commencé », selon l’avocat Bernard Maingain
https://www.rtbf.be/info/monde/afrique/detail_le-genocide-a-deja-commence-au-burundi?id=9165488
Régis De Rath / Publié le mardi 15 décembre 2015 – Mis à jour le mercredi 16 décembre 2015 à 08h07
« Le génocide a déjà commencé au Burundi. » Voilà ce qu’affirme l’avocat belge Bernard Maingain, grand spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs qui demande d’urgence l’intervention sur le terrain de la communauté internationale.
Cet avocat défend notamment les militaires qui ont tenté de renverser le président du Burundi lors d’un coup d’État avorté en mai dernier. Il est aussi le conseil de plusieurs familles dont les proches auraient été arrêtés, enlevés ou tués froidement lors d’opération de police menées dans les quartiers opposés au 3ème mandat du président Nkurunziza. Le pouvoir de Bujumbura l’accuse aujourd’hui d’être complice du putsch et veut le traîner devant les tribunaux.
Mais Bernard Maingain n’est pas prêt à baisser les bras.
Maggy Barankitse ne dit rien d’autre. Parfois comparée à Nelson Mandela, cette icône de la paix s’occupait des orphelins du Burundi, Hutus comme Tutsis. Elle aussi a été contrainte à l’exil quand elle s’est opposée au 3ème mandat du président Nkurunziza.
Aujourd’hui, elle pointe du doigt ceux qu’elles considèrent responsables des tueries. Elle implore la communauté internationale de les déloger du pouvoir.
REPONSE DE FRANCE 3 A ME MAINGAIN
Erreur de France 3 sur « des images de massacre au Burundi »
Dans un sujet diffusé, mercredi 13 janvier, dans le programme le Grand Soir 3, la chaîne de télévision France 3 a présenté des extraits d’une vidéo extrêmement violente comme ayant été tournée en début de semaine au Burundi. Or, il apparaît que la vidéo est plus ancienne et que la langue qui y est parlée est le hausa, pratiqué en Afrique de l’Ouest et non au Burundi.
France 3 a obtenu ces images auprès de l’avocat belge Bernard Maingain, spécialiste du Rwanda et du Burundi. Dès le début du sujet (voir la vidéo ici), intitulé « Preuves d’exactions au Burundi », le commentaire affirme qu’elles ont été tournées il y a « deux jours », soit le 11 janvier. Or, une vidéo dont elles sont extraites a été postée sur YouTube le 22 décembre 2015. Elles datent donc au moins d’il y a trois semaines. Ces captures d’écran, réalisées à partir de la vidéo postée sur YouTube, correspondent exactement aux images diffusées par France 3.
Capture d’écran de la vidéo postée le 22 décembre sur YouTube. Une des vicitmes est prise par les pieds pour être jetée dans une petite fosse, la même image est visible au début du reportage de France 3.
Deux des vicitmes sont allongées. Ce plan extrait de la vidéo YouTube est visible dans le sujet de France 3, le short jaune de la vicitme et le t-shirt bleu du bourreau permettent aisément de l’assurer.
Un des bourreaux au t-shirt bleu frappe une des victimes. Cette capture d’écran de la vidéo YouTube est visible dans le sujet de France 3.
Par ailleurs, France 3 affirme que les images ont été tournées à Karuzi au nord-est de Bujumbura. « L’horreur absolue. Trois jeunes opposants [au pouvoir burundais] assassinés, égorgés et émasculés par des bourreaux enthousiastes », poursuit le commentaire de la vidéo, qui ajoute que les scènes ont été filmées « sur un terrain appartenant au parti du président burundais ».
Or, plusieurs de nos Observateurs au Burundi sont formels : la langue que l’on entend dans la vidéo n’est pas du kirundi, la langue officielle et majoritaire du pays. France 24 a pu identifier la langue parlée : il s’agit du hausa, usité notamment au Nigeria et au Niger, à des milliers de kilomètres du Burundi. Il y a donc très peu de chances que cette scène ait été tournée à Karuza, sur un « terrain du parti au pouvoir « , comme l’indique le sujet diffusé par la chaîne française.
Violences quotidiennes
Contacté par France 24, Bernard Maingain explique avoir dit à France 3 qu’il avait reçu ces images « 48 heures auparavant » mais ne pas avoir affirmé qu’elles avaient été tournées le 11 janvier. Il ajoute : « Ma source au sein de l’armée burundaise m’a dit avoir reçu ces images d’une personne se trouvant à Karuzi, et qu’elles étaient montrées dans le cadre de l’entraînement des Imbonerakure [milice de jeunes ultra-violente favorable au régime de Pierre Nkurunziza, ndlr] à Karuzi ».
« J’ai donc d’abord supposé qu’elles avaient été tournées là-bas. Plus tard dans la soirée de mercredi j’ai été informé que la langue utilisée dans la vidéo n’était pas le kirundi, et j’ai donc douté que les images aient été tournées au Burundi » dit-il. Bernard Maingain ajoute ne pas avoir affirmé à France 3 que les images avaient été tournées à Karuzi, et avoir incité la chaine à en vérifier l’origine. L’avocat assure n’avoir jamais mentionné à France 3 que les personnes torturées étaient des opposants au pouvoir burundais.
« Si la vidéo s’avère fausse, nous le dirons dans notre prochaine édition » assure France 3
Jean-Jacques Basier, rédacteur en chef du Grand soir de France 3, contacté par France 24, explique pour sa part :
C’est notre journaliste Luc Lagun-Bouchet qui est venu me voir pour me parler de cette vidéo. Elle lui avait été donnée par un avocat belge [Bernard Maingain] qui est une de ses sources régulière d’information sur le Burundi. Selon cet avocat, il s’agissait d’un massacre d’opposants au Burundi. Il nous l’a affirmé et nous avons l’enregistrement de notre conversation téléphonique qui le prouve. Après enquête, nous nous sommes aperçus que la langue parlée dans la vidéo n’était pas une langue du Burundi. Luc Lagun-Bouchet m’a donc expliqué qu’il s’agissait de miliciens congolais à la solde du pouvoir burundais. Nous avons remanié le sujet en ce sens, que j’ai ensuite validé, sachant que c’est cohérent avec les récits d’exactions ce que l’on entend sur place. Si la vidéo s’avère fausse, nous le dirons dans notre prochaine édition. Nous avons travaillé en toute bonne foi, car il est important de parler des massacres commis dans ce pays.
Dans l’après-midi de jeudi, la présidence burundaise a affirmé qu’elle comptait « porter plainte « contre la chaîne française et Bernard Maingain, sans préciser le motif juridique.
Il reste qu’à la fin du sujet de France 3, l’historien David Gakunzi estime que « chaque jour dans tout le pays, on enlève des jeunes, on les torture, on les tue, on les mutile. Cela est fait par des miliciens ou la garde présidentielle ». Cette analyse correspond à une réalité que confirment nos Observateurs depuis plusieurs mois. Depuis la tentative avortée de coup d’Etat le 13 mai, contre le président Nkurunziza, lequel a finalement été réélu pour un troisième mandat en juillet, les exactions, y compris contre des civils, sont quotidiennes au Burundi, comme nous le relatons régulièrement.
Burundi : Venu défendre des clients, l’avocat belge Bernard Maingain se retrouve accusé
J. Lgg. (avec AFP) Publié le mardi 15 décembre 2015 à 11h26 – Mis à jour le mardi 15 décembre 2015 à 11h48
http://www.lalibre.be/actu/international/burundi-venu-defendre-des-clients-l-avocat-belge-bernard-maingain-se-retrouve-accuse-566fe1e33570ed3894949d2f
Alors que la capitale burundaise, Bujumbura, est en proie à des massacres, un procès important s’est ouvert ce lundi devant la Cour suprême, à Gitega. Vingt-huit militaires et soldats putschistes sont accusés d’avoir participé à la tentative de coup d’Etat des 13 et 14 mai. Le Belge Bernard Maingain est l’avocat de quatre de ces militaires. Contre toute attente, il est également poursuivi par la justice burundaise.
Contacté par La Première, l’avocat a fait part de sa surprise. Ce mardi matin, il ne savait même pas précisément de quoi il est accusé. Il semblerait que ce soit pour avoir fomenté un coup d’Etat en mai.
Avant l’ouverture de ce procès, Me Maingain ne cachait pas ses craintes. Il avait d’ailleurs expliqué ce week-end à LaLibre qu’il négociait avec l’Onu pour « sécuriser les défenseurs pendant le procès » et avait souligné qu’il était important pour lui de se rendre à Bujumbura « afin qu’il y ait une parole libre » durant les audiences.
Bernard Maingain dérange les autorités burundaises depuis quelques mois. En mai dernier, il nous avait indiqué avoir aidé la société civile burundaise à exfiltrer deux collaborateurs du général Adolphe Nshimirimana, bras droit du président burundais Pierre Nkurunziza et ancien chef des services de renseignements. Ces deux témoins ont fait des déclarations sur les préparatifs criminels du régime burundais, qui sont aujourd’hui entre les mains du Conseil de sécurité de l’Onu (voir ici).
© Photo News
« Je suis le rapporteur sur les exécutions extra-judiciaires au Burundi. J’ai des visites de très nombreuses familles qui ont été assassinées, qui m’ont demandé de saisir la Cour pénale internationale. Nous avons joué un rôle important de lanceur d’alertes concernant la façon avec laquelle les milices ont été armées », expliquait-il ce mardi sur La Première. Il ajoutait : « J’ai vécu les événements de 1990, 1992, 1994. Quiconque a suivi cela est traumatisé pour toujours. On avait dit ‘plus jamais ça’ mais ce ‘plus jamais ça’ est en train de revenir à grande vitesse. Dans un silence qui m’effraie absolument ».
Le 13 mai, après plus de deux semaines de manifestations sévèrement réprimées contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé, le général Godefroid Nyombare, ancien patron des services de renseignement, avait annoncé la destitution du chef de l’Etat, en déplacement à l’étranger. Après deux jours d’incertitude, le coup s’était soldé par un échec et la reddition d’au moins trois des meneurs, dont le général Cyrille Ndayirukiye. Le chef des mutins, le général Nyombare, est lui en fuite.
Les accusés sont poursuivis pour « tentative de coup d’Etat et appel à une insurrection populaire, assassinat de soldats, de policiers et de civils et destructions méchantes de bâtiments », des crimes passibles de la prison à perpétuité, selon l’acte d’accusation lu par le substitut du procureur, Adolphe Manirakiza.
Ce procès s’ouvre trois jours après l’attaque vendredi par des insurgés de deux camps militaires à Bujumbura et un en province. : On déplore officiellement 87 morts, dans des affrontements. Les témoins civils, en revanche, parlent de 100 à 200 tués, essentiellement des jeunes gens raflés dans les quartiers contestataires après les combats de vendredi, et exécutés.
J. Lgg. (avec AFP)
Burundi : un avocat belge accusé de complicité avec ses clients, poursuivis pour coup d’État
16 décembre 2015 à 10h02 — Mis à jour le 16 décembre 2015 à 12h04
Par Trésor Kibangula
http://www.jeuneafrique.com/287122/societe/burundi-avocat-belge-accuse-de-complicite-clients-putschistes-presumes/
Alors qu’il défend quatre putschistes présumés, l’avocat belge Bernard Maingain a été lui-même été accusé par le procureur, au moins verbalement, de complicité avec ses clients et récusé par la justice.
Bernard Maingain est-il véritablement poursuivi dans le procès des auteurs présumés du putsch des 13 et 14 mai au Burundi ouvert lundi à Gitega. Selon des sources proches du dossier, cet avocat belge, qui voulait se rendre sur place pour défendre 4 des 28 suspects, a été au moins verbalement accusé par le procureur de complicité avec ses clients pour les faits qui leur sont reprochés, puis récusé.
De fait, « ce mardi matin [15 décembre], Bernard Maingain ne savait [toujours] pas précisément de quoi il est accusé », expliquait hier le quotidien La Libre Belgique, rappelant que l’avocat avait lancé un appel, avant l’ouverture du procès, pour que les Nations unies « [sécurisent] les défenseurs » des putschistes présumés.
Opération d’exfiltration
Me Bernard Maingain qui se dit « rapporteur sur les exécutions extra-judiciaires au Burundi », ne se cache pas d’avoir aidé en mai la société civile burundaise à exfiltrer du pays deux collaborateurs du général Adolphe Nshimirimana, ex-bras droit du président burundais Pierre Nkurunziza et ancien chef des services de renseignements, assassiné début août à Bujumbura.