Le ministre tanzanien de l’Intérieur, Mwigulu Nchemba, a demandé jeudi au Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de rapatrier plus de 8.000 réfugiés burundais qui sont prêts à retourner volontairement chez eux dans sept jours.
S’exprimant au camp de réfugiés de Nduta dans la région occidentale de Kigoma du pays de l’Afrique de l’Est, M. Nchemba a indiqué que le HCR devait immédiatement commencer à organiser la logistique pour le retour en toute sécurité des réfugiés.
« En cas de non rapatriement des réfugiés, je vais consulter le ministre de la Défense pour libérer des camions militaires qui transporteront ces réfugiés au Burundi », a précisé M. Nchemba.
Il a déclaré que depuis que les réfugiés avaient accepté de retourner volontairement au Burundi le mois dernier, rien ne progressait.
À la fin du mois dernier, plus de 5.000 réfugiés burundais restant dans des camps dans l’ouest de la Tanzanie ont exprimé leur souhait de rentrer chez eux volontairement à la suite d’un appel récent du président tanzanien John Magufuli aux réfugiés de retourner au bercail et d’aider à construire leur pays.
Emmanuel Maganga, responsable régional de Kigoma, a expliqué que 5.327 réfugiés burundais dans les camps de réfugiés de Nduta, Nyarugusu et Mtendeli ont accepté le rapatriement volontaire, ajoutant que 4.935 étaient de Nduta, 364 de Nyarugusu et 28 de Mtendeli.
Actuellement, Nduta abrite 124.914 réfugiés burundais, Nyarugusu 75.761 et Mtendeli 49.839.
M. Maganga a noté que le rapatriement volontaire était continu mais a expliqué que les autorités régionales de Kigoma attendaient une réunion tripartite entre la Tanzanie, le Burundi et le HCR pour délibérer sur le retour volontaire des réfugiés.
« Après cette réunion, les dirigeants burundais seront autorisés à visiter les camps de réfugiés en Tanzanie et à convaincre les réfugiés de rentrer chez eux », a-t-il affirmé.
Le 20 juillet, M. Magufuli a appelé les réfugiés burundais vivant actuellement dans le pays à rentrer chez eux volontairement et à aider dans la construction de leur pays, affirmant que maintenant il y avait de la sécurité dans le petit pays d’Afrique centrale.
Les propos de M. Magufuli appuyaient un plaidoyer antérieur du président burundais Pierre Nkurunziza, qui avait demandé à ses compatriotes de rentrer chez eux et d’aider à reconstruire leur pays parce que la « guerre est terminée ».
M. Magufuli a également critiqué des organismes humanitaires internationaux pour avoir tenté de convaincre les réfugiés de ne pas retourner dans leur pays d’origine en raison de l’insécurité continue, afin qu’ils puissent continuer à recevoir de l’aide des donateurs.
Le président a également demandé au ministère de l’Intérieur de ne pas accorder la citoyenneté à davantage de réfugiés burundais entrant en Tanzanie.
En 2014, la Tanzanie a annoncé qu’elle était en train d’accorder la citoyenneté à 162.000 réfugiés burundais qui avaient fui leur pays en 1972.
En juin, le HCR a indiqué que la Tanzanie restait le plus grand pays hôte des réfugiés burundais.
La Tanzanie abrite actuellement plus de 315.000 réfugiés et demandeurs d’asile, principalement du Burundi et de la République démocratique du Congo. Ils sont hébergés dans les trois camps de réfugiés de Nyarugusu, Nduta et Mtendeli, qui font face à de fortes pressions.
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