Ainsi se résume toutes les réponses données par le secrétaire général du parti CNDD-FDD M Evariste Ndayishimiye, au cours d’un café de presse organisé à la permanence nationale du parti qu’il dirige au niveau national, ce mardi 19 décembre 2017.
Mitraillé de questions pendant quatre heures, le leader du parti au pouvoir a affronté un véritable ouragan sans sourciller.
Le dernier round du dialogue externe inter-burundais s’est soldé sur un fiasco selon le premier intervenant. La question qui est posée au numéro un du parti de l’aigle est celle de savoir s’il n’y aurait pas une éventuelle reprise pour désamorcer la crise politique qui se fait de plus en plus sentir aujourd’hui.
Affirmation inepte selon l’ancien ministre de l’intérieur qu’il balaie du revers de la main. M Evariste Ndayishimiye nie en bloc qu’il n y’a jamais eu de crise politique, rien que des turbulences. Parler d’échec ou de réussite est question d’appréciation de chacun. S’exprimant au nom du parti qu’il dirige, les résultats issus de la quatrième et dernière session de dialogue à Arusha, ont été bien accueillis au sein du parti des Bagumyabanga. Il se dit satisfait du fait que depuis le début du dialogue à la fin les participants ont tous pu accorder leurs violons sur tous les points qui étaient à l’ordre du jour, hormis deux qui ont constitué une pomme de discorde. Ce sont en l’occurrence la formation d’un gouvernement dit d’union nationale pour ne pas dire de transition, jusque là perçue comme une bataille perdue.
A cette transition s’ajoute l’annulation des mandats d’arrêt lancés contre les commanditaires et planificateurs de l’insurrection de fin avril 2015 et ceux qui ont tenté de renverser les institutions mises en place par le peuple en date du 13 mai de la même année. « La session du 27 novembre à 8 décembre 2017 est la dernière qui s’est déroulée sur le sol étranger, même le médiateur l’a reconnu. Nous ne retournerons jamais à Arusha » a-t-il fulminé avant de fustiger : « A Arusha qu’est ce qu’il y’a de spécial introuvable ici au Burundi ? ». Demande M Evariste Ndayishimiye à tout ce parterre de journalistes. Quant à l’annulation des mandats d’arrêt M Evariste Ndayishimiye estime que cela reviendrait à légitimer l’impunité.
Et dans tout cela, quelle est la place de la deuxième force politique qu’est la coalition Amizero y’Abarundi ? Autre question posée.
(Rire..) « Monsieur le journaliste, pourriez-vous nous expliquer ce que signifie « force politique ? ». Je vous prie d’aller au ministère de l’intérieur consulter les dossiers. Vous y trouverez la liste de tous les partis politiques agréés, toutes les organisations de la société civile, confessions religieuses etc… et vous n’y trouverez pas cette coalition qui n’est connue que par la CENI. Allez demander à n’importe quel membre de cette coalition le nom du représentant légal.
« Et Agathon Rwasa ? » (Rire….) Agathon Rwasa est ce député qui n’a pas encore compris ce que signifie « représentant du peuple », il ne sert pas les intérêts de ses électeurs. C’est un valet d’une puissance occidentale, une sorte de marionnette exécutant les mouvements voulus par celui qui tire les ficelles. C’est manifeste !!. A Arusha par exemple, le fait de voir Rwasa amener le code minier sur la table du dialogue qui n’était pourtant pas à l’ordre du jour avant de mordre la main qui le nourrit en demandant la formation d’un gouvernement de transition pour remplacer celui qui le loge, le déplace, le nourrit, le soigne etc… est une saisissante illustration. Il est allé jusqu’à suggérer que les élections soient organisées et supervisées par les étrangers. Cela frise la trahison!! Ce député, à force de jouer à cache-cache a finit par brader tout le capital d’influence dont il bénéficiait auprès de ses partisans et c’est la raison pour laquelle, il a peur de fonder sa propre formation politique et continue de s’en prendre au ministère de l’intérieur.
En effet, en mai 2010, juste après l’annonce des résultats des élections communales l’honorable Agathon Rwasa a quitté le pays pour une destination inconnue, laissant les banamarimwe comme un troupeau sans berger. Et pour combien de temps cette absence prolongée allait durer ? La représentation légale du parti FNL a convoqué un congrès extraordinaire qui a propulsé Jacques Bigirimana à la tête de cette formation politique en remplacement de Rwasa. Le ministère de l’intérieur n’a fait que valider les résultats d’un congrès tenu conformément à la loi régissant les partis politiques et donc n’endosse aucune responsabilité dans la déchéance de Rwasa Agathon. C’est toujours le secrétaire général du parti CNDD-FDD qui parle.
Monsieur le secrétaire général du parti CNDD-FDD, ne faudrait-il pas attendre le retour des réfugiés avant soumettre le projet de constitution au référendum ?
Soyez précis, Monsieur le journaliste ! En 1965, 1972,1988, 1993, 2015 le Burundi a enregistré un grand nombre de réfugiés. Il faut préciser de quelle catégorie de réfugiés dont vous parlez. Qui les a bloqués si ce ne sont pas leurs pays d’accueil ?
Alain Desire Karorero