Burundi : Le secteur minier peut servir de moteur de croissance, estime le PNUD
BUJUMBURA (Xinhua) –
L’expérience chilienne dans l’accélération de la croissance économique par l’exploitation à fond les atouts du secteur minier devrait servir de modèle au Burundi, estime Xavier Michon, directeur pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
« Comme l’ont démontré des experts chiliens en matière minière que le PNUD a déjà fait venir au Burundi, dans son processus de transformation du tissu économique du pays à partir du secteur minier depuis l’aube des années 1980, le Chili est parti d’une vision de développement qui incorporait les mines », a-t-il déclaré lundi en marge d’un atelier de présentation d’un atelier sur le projet du règlement minier et du cadastre minier.
« Cela est un élément essentiel, ils savaient où ils allaient et les mines étaient un facteur de développement », a précisé M. Michon.
Le Chili, sorti d’une longue crise comme le Burundi, est parti d’une base que le domaine minier évolue dans un environnement mondial très compétitif.
Le Burundi, a affirmé M. Michon, devrait s’aligner sur le modèle chilien en mettant en avant un environnement règlementaire approprié et toute une dynamique pour attirer la confiance des investisseurs potentiels, nationaux ou étrangers.
Si le Burundi accorde des garanties et des facilitations suffisantes aux investisseurs potentiels dans le secteur minier dans un environnement régional et international compétitif, a-t-il fait remarquer, rien ne devrait l’empêcher d’emboîter le pas au Chili dans la restructuration de toute l’administration publique autour de l’établissement d’un environnement propice au développement des mines.
Le directeur pays du PNUD a proposé que les ressources minières burundaises soient utilisées pour le développement au-delà des infrastructures, mais aussi dans les secteurs sociaux comme l’éducation et la santé.
« Cela nécessite une forte volonté politique au sommet de l’Etat burundais pour inculquer aux hauts cadres de l’Etat et aux citoyens une vision selon laquelle les mines doivent être un élément essentiel dans la politique nationale de développement. Mieux utilisées, elles pourraient amener des investissements qui, à leur tour, apporteraient des revenus à même de renflouer les caisses de l’Etat avec possibilité d’être porteurs de croissance économique s’ils sont réinvestis », a indiqué M. Michon.
Au Burundi, a-t-il affirmé, les mines constituent une opportunité pour pour sortir la population du cercle vicieux de la pauvreté.
Toutefois, a-t-il nuancé, le gros défi pour le Burundi est que les dividendes du développement du secteur minier sont à goûter pour le long terme après y avoir injecté beaucoup d’ investissements durant plusieurs années.
La grosse problématique en matière minière, a-t-il tranché, est qu’il faut parvenir à réduire le risque à zéro pour rassurer tous les investisseurs potentiels en maintenant un environnement propice au climat des affaires aussi bien en amont qu’en aval.