BUJUMBURA, 9 fév (ABP) La situation sécuritaire et des droits de l’homme est généralement bonne dans le pays, a déclaré, vendredi 9 février 2018 à Bujumbura, M. Jean Baptiste Baribonekeza (photo), président de la Commission nationale indépendante des Droits de l’homme (CNIDH), au cours d’un point de presse, a-t-on constaté sur place.
Il a indiqué qu’il s’observe une accalmie sur toute l’étendue du territoire national et que la population vaque paisiblement ses à activités quotidiennes. Aucun cas alarmant n’a été relevé depuis plusieurs mois, a-t-il en outre indiqué.
La CNIDH salue la gestion responsable du processus de redéploiement des enseignants, ainsi que l’engagement du gouvernement à mettre de l’ordre et renforcer la qualité dans l’enseignement supérieur dispensé dans les universités du pays, a-t-il ajouté.
Selon M. Baribonekeza, la CNIDH se dit particulièrement préoccupée par le récent flux de plus de 7000 réfugiés en provenance de République démocratique du Congo. La commission salue, par ailleurs les propositions prises pour accueillir ces réfugiés dans le respect des normes internationales applicables. C’est ainsi que ladite commission demande au gouvernement du Burundi ainsi qu’aux partenaires de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de leur apporter une assistance adéquate dans le même esprit d’humanité, d’hospitalité et de sensibilité à la souffrance des autres, caractéristique bien traditionnelle de la société burundaise.
La CNDH se dit par ailleurs préoccupée par la résurgence des cas de trafic des êtres humains, notamment à Makamba et en Mairie de Bujumbura, ainsi que des informations concernant les souffrances endurées par les victimes du ce trafic qui se trouveraient déjà dans certains pays du Golfe. Elle réitère sa demande envers le gouvernement et les autres acteurs en vue d’assurer la mise en application effective de la loi destinée à lutter contre ce fléau et adopter des mesures visant à assurer le retour des victimes. Elle est également préoccupée par certains parents ou voisins aux enfants qui maraudent dans les champs car tenaillés par la faim ou qui n’arrivent pas à satisfaire aux exigences, parfois trop lourdes, des parents ou encore les enfants vivant encore vivant avec un handicap.
Les cas les plus graves et récents en dates, a-t-il poursuivi, sont ceux d’un parent qui voulait enterrer vivants ses enfants à Bubanza, celui des jeunes qui ont amputé les poings à des enfants surpris en train de marauder du mais à Itaba, en province Gitega, celui d’un enfant qui a été poignardé, à Kanyosha, par sa mère pour n’avoir pas surveillé la cuisson. Il a par ailleurs cité les deux cas de Mabayi, à Cibitoke, où un homme a brulé son enfant l’accusant d’avoir pris une poignée de haricot dans la marmite. C’est le cas aussi d’une fille malade mentale qui est morte de faim à cause de ses parents qui lui ont refusé de manger pendant plusieurs jours.
Pour ce faire, la CNIDH demande, aux parents, aux familles et aux communautés de rester attachés à nos valeurs traditionnelles positives, surtout celles d’entraide et de solidarité, ainsi que les responsabilités partagées envers les enfants. La CNIDH en appelle, en outre, à l’état et aux communautés d’adopter des mesures plus protectrices des familles et des enfants en situation de pauvreté extrême.