L’argent des biens mal acquis ne fait pas le bonheur? Quid des malfrats?

L’expression l’argent ne fait pas le bonheur signifie qu’il ne suffit pas d’être riche pour être heureux. Le bonheur se trouve éventuellement ailleurs. En effet, même si l’argent permet d’acheter tout ce que l’on veut, d’attirer des (faux) amis autour de soi, cela ne suffira pas à rendre quelqu’un heureux sur le long terme. « par exemple mieux vaut être pauvre et bien portant que riche et en mauvaise santé », renchérit-on.

Normalement, les soucis augmentent à mesure que croît la fortune. Il semble que les philosophes et les intellectuels, dans leur immense majorité, se soient toujours montrés sceptiques à l’idée d’accroître le bonheur des humains grâce à l’argent. Ainsi, on peut trouver des gens riches qui sont malheureux ou encore des personnes pauvres qui sont quant à elles heureuses.

À l’origine, l’argent n’a pas été inventé pour rendre les gens riches ou pauvres, pour rendre les gens heureux ou encore leur apporter du bonheur. L’argent est un moyen d’échange qui a vu le jour pour combler les problèmes rencontrés avec le système de troc qui existait jusqu’alors. Il est intéressant de se rappeler pourquoi l’argent a été inventé pour comprendre à quoi il sert et pourquoi ce n’est pas un élément indispensable au bonheur.

Il est vrai que l’argent peut contribuer à de nombreuses inégalités. Cependant l’argent à un rôle et des avantages indéniables à partir du moment où l’on souhaite vivre en communauté.

L’argent permet la plupart du temps de subvenir aux besoins de base (manger, boire, se loger, se soigner…), il permet également de s’offrir des produits ou des services superflus pour passer du bon temps. En revanche l’argent n’est pas indispensable pour les besoins plus spirituels nécessaires à l’atteinte du bonheur.

L’argent ne fait peut-être pas le bonheur mais il sert de bonne base au bonheur. En effet avoir de l’argent et même beaucoup d’argent permet de s’éviter bien des soucis. L’argent permet d’avoir un toit. Il permet aussi de se nourrir ou encore de se divertir. Avoir de l’argent permet également de faire les choix que l’on souhaite. L’argent permet ainsi d’avoir une certaine liberté. Liberté qui est une bonne base au bonheur.

On peut également penser que les personnes riches, celles qui ont de l’argent, placent l’argent avant tout autre chose et font tout pour être de plus en plus riche. Cela est parfois vrai mais c’est aussi parfois faux. Ainsi l’argent en soi ne rend pas forcément heureux mais l’usage qu’on en fait peut lui contribuer à nous rendre heureux. L’important est de ne pas souhaiter avoir toujours plus d’argent. En effet cela ne rend au final pas heureux. Il est important de faire le point sur sa situation sur le rôle qu’on attribue à l’argent et de ce que cet argent va pouvoir nous apporter ou non.

Si l’argent ne fait peut-être pas le bonheur, dans tous les cas il fait beaucoup parler. En effet chacun a son propre avis sur l’argent, sur les personnes riches et les personnes pauvres. Nombreux sont aussi les avis sur ce qu’est le bonheur et comment l’atteindre. Ainsi on trouvera toujours des exemples et des contre exemples pour voir que l’expression l’argent ne fait pas le bonheur peut être parfois vraie et parfois fausse. Chacun aura sa vision de la chose. L’important est de tout faire pour atteindre ses propres objectifs personnels.

Dans la Bible, Proverbes chapitre 10 verset 2, il est écrit que le bien mal acquis ne profite jamais, seule une conduite juste préserve de la mort.

La sagesse commune évoque l’impossibilité pour le malfrat de jouir des fruits de son crime à travers le proverbe « bien mal acquis ne profite jamais » : il s’agit de souligner que le calcul effectué par le malfrat est un calcul erroné, puisque le mal ne paie pas. Mais qu’est-ce qui empêche exactement ce calcul d’aboutir à un résultat positif ? Le problème réside-t-il dans des contraintes physiques qui empêchent matériellement le malfrat de faire usage de ce qu’il a obtenu, et annule toute utilisation pratique de l’objet mal acquis ? Ou bien s’agit-il de contraintes morales qui suppriment, non l’objet lui-même, mais la possibilité de la jouissance de celui-ci ?

La faute commise change non seulement l’être de l’homme, mais aussi l’état de la société, le conduisant à un désordre qui surpasse l’homme : ce nouvel ordre exclue la présence humaine et empêche l’homme de vivre et donc de jouir de ce qu’il a acquis. Si le mal apparaît pratiquement comme un mauvais calcul, il ne débouche pas nécessairement sur une jouissance des fruits du crime pour d’autres raisons, notamment psychologiques et morales

Mais, de façon plus grave, le mal provoque aussi un désordre dans la société qui y exclue profondément l’humanité, ou la transforme à tel point qu’elle se retrouve totalement absorbée dans le mal, au point que la question de la jouissance ne se pose plus. Bref, on ne tire aucun avantage d’une possession ou d’un privilège obtenu par malhonnêteté.

En général partout dans le monde, la Loi réprime le détournement de fonds publics commis par un agent public:

« Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, un comptable public, un dépositaire public ou l’un de ses subordonnés, de détruire, détourner ou soustraire un acte ou un titre, ou des fonds publics ou privés, ou effets, pièces ou titres en tenant lieu, ou tout autre objet qui lui a été remis en raison de ses fonctions ou de sa mission, est punissable par la Loi.

D’ores et déjà, certains corrompus qui en ont profité en saignant l’État à blanc pour amasser des fortunes gigantesques et qui se vautrent dans, l’opulence, la luxure et la gabegie, de nos jours passent des nuits blanches à broyer du noir, chaque jour se demandant quand le couperet va fatalement tomber. Cette perspective rend aux biens mal acquis un goût amer.

Son Excellence Monsieur le Président de la République Évariste Ndayishimiye a fait de la bonne gouvernance son cheval de bataille et nous attendons tous une issue favorable de cette vision « Reta mvyeyi Reta nkozi » si salutaire. Dans ce contexte, retenons « Reta mvyeyi » avant tout pour donner une bonne leçon aux malfrats. Le bien mal acquis ne profite pas, tout comme l’argent illicite ne fait que le malheur.

 

Ruvyogo Michel