Si l’immortalité est faisable techniquement, ce sera une réalité d’ici 20 ans

Au mois de février, on a appris que le « serial entrepreneur » de la Silicon Valley, Peter Diamandis, avait fondé Cellularity, une nouvelle entreprise, dont l’objet, tel qu’expliqué sur son site Internet, est de « chercher à faire du seuil des cent ans d’âge le nouvel équivalent de l’âge de 60 ans, et de fournir le maximum aux gens en termes d’esthétique, de mobilité, et de cognition au fil de leur vieillissement ».

Cellularity a été cofondée avec le Docteur Bob Hariri, un chercheur et entrepreneur renommé dans le domaine  cellulaire, et dotée de 250 millions de capitaux provenant de divers investisseur et capital risque de la Silicon Valley.

Les cellules souches

L’objectif est de s’intéresser à la médecine régénérative, et plus particulièrement à l’utilisation de cellules souches pour régénérer les tissus et les organes des personnes vieillissantes. « Les études ont montré que lorsque nous vieillissons, la population de cellules souches qui résident dans nos organes et nos tissus déclinent de façon exponentielle, ce qui réduit la capacité de notre corps à se soigner et à se réparer lui-même. (…) En remplissant continuellement notre réservoir de cellules celle, le kit de réparation de la nature, nous pouvons augmenter notre longévité », peut-on se lire sur le site Internet de l’entreprise.

Une marotte des milliardaires de la Silicon Valley

Ce n’est pas une initiative isolée. De nombreux milliardaires de la Silicon Valley investissent depuis des années dans la recherche médicale dans l’espoir de trouver la clé de l’immortalité. Parmi eux, on trouve notamment le fondateur d’Oracle, Larry Ellison, les fondateurs de Google, Larry Page et Sergei Brin, le créateur d’Amazon, Jeff Bezos, et l’investisseur Peter Thiel, qui a cofondé PayPal et la firme d’exploration de données, Palantir.

Tous ont investi des centaines de millions de dollars dans la recherche biomédicale. Bezos a également investi dans des entreprises effectuant des recherches dans le domaine des cancers et des maladies neurodégénératives (des maladies chroniques invalidantes à évolution lente qui incluent notamment la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la Maladie de Huntington ou encore la sclérose latérale amyotrophique).

C’est imminent

Dans sa newsletter qu’il a adressée à la fin du mois de février, Diamantis a expliqué qu’il avait demandé aux personnes les plus intelligentes qu’il connaissait quelles était leurs prédictions technologiques pour les 20 prochaines années.

Il explique que l’une d’entre elles était que les riches auraient accès à la « Longevity Escape Velocity » (LEV), c’est-à-dire le point à partir duquel la longévité d’une personne ayant accès à certains traitements de médecine régénérative augmente annuellement de plus d’une année, ce qui lui assure une potentielle immortalité, ou, plus exactement, lui permet d’échapper au vieillissement (il sera encore possible de mourir dans un accident de voiture, par exemple).

Car il ne faut pas se faire d’illusion: si la LEV devient techniquement faisable, ses premiers bénéficiaires seront les milliardaires qui l’auront financée.

L’immortalité soulève 2 questions

Une telle perspective pose deux questions essentielles. La première, c’est celle de la répartition des richesses. De nos jours, on constate une concentration de plus en plus rapide de la richesse. Une poignée d’individus s’accapare des sommes toujours plus astronomiques d’année en année. Que se passera-t-il si ces personnes deviennent immortelles ? Le monde pourra-t-il s’accommoder de l’apparition d’une caste de super-riches immortels ?

La 2e question est celle de la démographie. Après un premier stade durant lequel la LEV sera réservée à une élite, on peut imaginer que le procédé se démocratisera pour être étendu à l’ensemble de la population. Il faudra probablement baisser drastiquement les taux de natalité pour éviter une surpopulation.

Audrey Duperron

editor express