Les pays d’Afrique de l’Est partagent des « défis communs » sur la culture cotonnière

Les pays de la région d’Afrique de l’Est partagent des « défis communs » sur la culture cotonnière, a déclaré lundi Déo-Guide Rurema, ministre burundais de l’Agriculture et de l’Elevage.

M. Rurema tenait un point de presse lundi à Bujumbura en marge d’une cérémonie d’ouverture de la 2ème réunion du comité de pilotage d’un projet régional dénommé « Cotton Victoria », destiné à redynamiser le secteur de la production cotonnière dans la région d’Afrique de l’Est, en l’occurrence le Burundi, le Kenya, et la Tanzanie.

Cette synergie régionale est pilotée en partenariat avec le gouvernement du Brésil via l’Agence Brésilienne de Coopération (ABC) de par son appui en renforcement des capacités en faveur des pays de cette sous-région africaine au sujet du développement de la chaîne de valeur cotonnière.

« Les pays de la région d’Afrique de l’Est partagent des défis communs en matière de culture cotonnière, au premier rang desquels des défis liés aux changements climatiques, à l’amenuisement des terres et à la pression parasitaire des insectes vecteurs de certaines maladies des plantes et des cultures », a-t-il fait remarquer.

Ces assises de Bujumbura prévues sur 5 journées (du 19 au 23 mars), qui suivent celles de Nairobi organisées en juillet de l’année passée, constituent une occasion pour « évaluer l’état d’avancement » de ce projet et proposer les pistes de solutions pour améliorer les productions cotonnières locales avec l’apport de l’expertise brésilienne en la matière.

Le Burundi, a-t-il affirmé, étant un pays de dimensions réduites et ne pouvant pas compter sur de grandes superficies cotonnières comme dans d’autres pays, ne peut miser que sur l’augmentation de la production cotonnière « sur de petites superficies ».

Le coton, qui faisait partie dans le passé, aux côtés du café et du thé, des trois principales cultures d’exportation au Burundi, fournissant beaucoup de recettes d’exportation en devises au pays, « l’est moins aujourd’hui », a-t-il déploré.

« En effet, ces dernières années, la production cotonnière a fortement diminué dans mon pays à cause de plusieurs facteurs qui constituent de véritables défis liés aux méthodes culturales adaptées dans un environnement naturel et social qui change d’année en année », a-t-il poursuivi. Sur ce, il a cité notamment les problèmes fonciers, hydriques, de semences de qualité, de fertilisation et d’égrenage.

Aujourd’hui, a-t-il noté en outre, on peut signaler à l’actif de ce projet régional, des actions communes portant spécialement sur l’amélioration des pratiques culturales en vue d’augmenter « quantitativement et qualitativement » la production cotonnière dans un « environnement écologiquement sain ».

Ces assises de Bujumbura, a-t-il noté, dont le plaidoyer est focalisé sur l’augmentation de rendement par hectare de coton pour ces pays couverts par le projet, concordent aussi avec l’esprit de la recommandation-phare du dernier sommet des chefs d’Etat de la Communauté Est-Africaine (CEA, qui regroupe Burundi, Kenya, Tanzanie, Ouganda, Rwanda et Soudan du Sud).

Ce sommet, a-t-il rappelé, a mis un accent particulier sur la promotion des industries du coton. Dans cette perspective, a-t-il ajouté, le Burundi s’est déjà doté d’une usine dénommée « Afritextile » productrice des pagnes et des tissus à partir de son siège de Bujumbura.

« De la sorte, les populations de cette sous-région d’Afrique de l’Est couverts par ce projet, n’auront plus à recourir à des habits importés des pays étrangers ; mais pourront se développer à partir de leurs propres matières premières cotonnières », a-t-il renchéri.

 

Xinhua