C’est ce lundi 2 octobre, devant un parterre de parlementaires que le Premier ministre Gervais Ndirakobuca a fait savoir qu’au jour d’aujourd’hui, le taux d’exécution des travaux de construction de ce barrage sont à 94%. C’est une avancée pour cette centrale dont les travaux peinent à s’achever pour pouvoir fournir ses 20 MW.
Selon le Premier ministre, des turbines et d’autres accessoires devraient être installés dans l’emplacement de cette centrale. « Cela a été fait mais le barrage n’a pas encore été mis en service. Pour cause, l’entreprise d’exécution des travaux n’a pas fournis les équipements et le personnel à temps », regrette-t-il.
Et ce n’est pas tout comme contretemps. A peine les contrats avec la société Angelique International Limited, le maître d’œuvre, signés et avant même le début effectif des travaux, indique le Premier ministre, cette entreprise a demandé un avenant au contrat équivalent à 10 millions de dollars.
« Le contrat initial était de 76 millions de dollars. Le contrat revu était de 86 millions de dollars. La banque indienne Exim Bank a fait savoir que le nouveau contrat était non révisable », a fait savoir le Premier ministre.
Et là, de sérieux problèmes ont commencé : « Il y eu entretemps la pandémie du Covid, les employés ont été frappés par cette maladie et l’entreprise s’est retrouvée sans argent pour continuer les travaux » justifie-t-il.
Même si les travaux étaient relativement avancés, avec un taux d’exécution dépassant les 90 %, explique le Premier ministre, le temps se faisaient long et la banque qui avait accordé le crédit, a commencé à exiger le remboursement du crédit et des arriérés s’accumulaient.
« Exim Bank a refusé de payer les factures de l’entreprise Angelique International Limited et comme conséquences les travaux se sont arrêtés ». Au deuxième trimestre, fait savoir Gervais Ndirakobuca, les arriérés étaient de plus de 8 millions de dollars.
Selon le Premier ministre, le gouvernement a décidé d’engager des négociations avec cette banque pour faire comprendre qu’il serait impossible de procéder au remboursement du crédit contracté alors que le barrage n’est pas encore fonctionnel, sans que les Burundais ne bénéficient de cette centrale hydroélectrique.
Que de contretemps !
« Cette banque a exigé d’avoir d’abord son dû et voir la suite après. Le gouvernement burundais a déjà payé la moitié. Nous leur avons signifié que nous ne pouvons pas payer la totalité pour une centrale qui n’a pas encore produit l’électricité. Mais le taux d’exécution des travaux de construction de ce barrage est satisfaisant », a tenu à rassurer.
Il y a toujours un hic : « L’entreprise qui a repris les travaux de construction de cette centrale hydroélectrique sur la rivière Kaburantwa en commune Mugwi de la province de Cibitoke, demande 15 millions de dollars pour le finissage ».
D’après le Première ministre, ce barrage a connu beaucoup d’aléas. Pour ce projet, note-t-il, les gens se sont contentés des vieilles études faites à l’époque de la première République de Jean-Baptiste Bagaza, et n’ont pas fait des réajustements nécessaires comme pour la route de 21 km macadamisée reliant ce barrage à l’axe principale évaluée à l’époque à 3 millions de dollars.
C’est en 2011 que le projet de construction de cette centrale hydroélectrique, Kabu-16, a été adopté par l’Assemblée nationale. Les travaux devraient commencer vers la mi-novembre 2012 pour s’échelonner sur 34 mois mais ils n’ont débuté qu’en 2017. A un certain moment la fin des travaux de ce projet était prévue pour le 31 mars 2023.
Mas ces travaux n’ont fait que piétiner suite aux différents contretemps comme le refus d’envoi des équipements suite au bras de fer sur leurs prix, il y a eu le Covid, le manque du personnel, des études accusant des lacunes, des demandes de révision des prix et des rallonges des délais d’exécution des travaux initialement convenus.
Mais il y a eu surtout des retards dans le remboursement du crédit et des arriérés d’intérêts. Et comme corollaire, Exim Bank a suspendu les paiements à l’entreprise Angelique International Limited qui avait gagné la confiance du gouvernement burundais pour l’exécution de ce projet de construction de la centrale hydroélectrique, Kabu 16.
Abbas Mbazumutima (Iwacu)