On reconnait l’arbre par son fruit, Mr Agathon Rwasa n’a pas daigné condamné les massacres de pauvres paysans perpétrés à Buganda, ses patrons néo-colons non plus. Pour quelle raison?
Le référendum du 17 mai 2018 n’aura laissé personne indifférente quelque soit le continent mais plus encore, pour des raisons diverses convergentes et divergentes. Il aura permis l’expression des ressentiments enfouis dans le substrat de certains milieux qui jusque maintenant subrepticement avaient élu domicile dans la bergerie et se délectaient de proies supposées faciles à longueur de journées, sans se gêner et sans pitié. Les larmes de crocodiles versées à l’annonce de la victoire potentielle du « oui », témoignent de l’étendue de la haine dont ces milieux vouent au peuple burundais et à ses dirigeants élus.
Quant aux loseurs d’origine burundaise les échecs ne leur servent jamais de leçons, c’est à croire qu’ils y trouvent un malin plaisir. Mr Agathon Rwasa lors des élections communales de 2010, il avait gagné haut la main plus de 25% des suffrages exprimés. Cependant, cette victoire lui avait été d’un tel goût amer qu’il avait préféré tout laisser tomber pour sombrer momentanément dans la clandestinité, au lieu de siéger avec les autres élus. En 2015 il avait préféré miser sur le mauvais cheval car lui aussi il croyait dans la réussite du projet de changement de régime financé à coups de millions de dollars par les néo-colons, mais la prudence le poussa à siéger au Parlement national, sans y croire. Il vient de se casser les dents avec sa campagne pour le « non ».
Dans cette aventure, il n’est pas le seul. Au Burundi nous avons un autre Monsieur qui s’appelle Ngendakumana Léonce alias « Rukoti », lui jusque maintenant il déclare qu’il défend les accords d’Arusha et pourtant à ce jour, il a toujours triché sur son appartenance ethnique, encore un autre loup dans la bergerie. Des peaux de moutons on en a vu de toutes les tailles, de toutes les couleurs et pour toutes les bourses ; les hommes de paille ventriotes fer de lance des néo-colons les portaient et les portent encore avec beaucoup de fierté : société civile, défenseurs des droits de l’homme, des combattants contre le troisième mandat, agateka aho kamye, sindumuja, les vrais démocrates,… Aussitôt que le projet a commencé à battre de l’aile, la majorité de ces ventriotes a été vite rapatriée dans les pays où se trouvent les porteurs de leur projet de changement de régime au Burundi. On ne peut pas abandonner les siens.
Actuellement, on observe qu’à la plupart des télévisions francophones, la parole est donnée aux porte-paroles des néo-colons pour continuer à intoxiquer les opinions publiques, comme quoi le Burundi est devenu un cimetière. Quel cynisme ? Depuis l’accession du Burundi à l’indépendance en 1962, les sbires des néo-colons avaient réellement transformé le Burundi en cimetière, nous en avons payé le prix fort, les orphelins, les veuves, les réfugiés, les traumatisés,… le Burundi en regorge suite aux massacres qui s’abattaient cycliquement sur les citoyens burundais avec le concours et la bénédiction des néo-colons : 1962, 1964-1965, 1969, 1972, 1988, 1993-2002 ; Il y a des fosses communes partout au Burundi, nous attendons impatiemment le travail de la commission vérité réconciliation. Que les bourreaux et leurs patrons patientent aussi un peu.
On oublie rien, plus de 300 ans d’esclavage, plus de 70 ans de colonisation et depuis lors les occidentaux pratiquent le pillage de nos ressources, cela ne les empêche pas de nous chanter les vertus de l’honnêteté, de la droiture, du respect du bien d’autrui et des échanges internationaux équitables, etc.… tout cela pour nous endormir, en faisant la somme cela fait plus de 500 ans qu’ils ponctionnent le sol africain et en même temps qu’ils déplorent le fait que l’Afrique reste pauvre. C’est comme si on avait un malade qui souffre d’anémie, qu’on continuerait à lui prendre son sang tout en déplorant le fait qu’il n’arrive pas à guérir de son anémie. On patauge dans le cynisme.
Les quolibets diffusés à longueur de journées dans les médias occidentaux n’empêcheront pas aux peuples écrasés sous le joug néo-colonial, que demain ils trouvent le chemin d’accès à leur véritable indépendance. C’est dommage que l’obscurantisme de certains leaders d’aujourd’hui, ne fera que rendre les relations internationales compliquées à cause du contentieux qui ne cesse de s’accumuler depuis l’esclavage à nos jours. Avec ce référendum réussi sans un concours extérieur, le Burundi vient de lever un coin de voile attendons la suite.
Ruvyogo Michel