Bujumbura abrite le 17ème Forum d’affaires du COMESA

Bujumbura, la capitale économique du Burundi abrite depuis lundi 28 octobre 2024, en prélude au sommet des Chefs d’État et de gouvernements des pays membres du COMESA, le 17ème Forum des Affaires du COMESA. Ce forum a été ouvert par le Premier Ministre burundais Gervais Ndirakobuca.
Ce 17ème Forum des Affaires du COMESA, réunit les dirigeants politiques et les industriels de la région du COMESA, pour échanger sur la construction des chaînes de valeur régionales, plus solides dans les domaines de l’exploitation minière, de l’industrie touristique et de l’agriculture résiliente au climat.

Selon le Président du COMESA Business Council (CBC), James Chimwaza, les participants vont échanger sur les voies et moyens de moderniser la résilience climatique afin d’assurer la durabilité de la production agricole et l’optimisation de l’exploitation minière, afin de créer de la valeur ajoutée à travers un partenariat public-privé.

Le Président du COMESA Business Council, James Chimwaza, a indiqué que le développement de ces trois filières, à savoir l’agriculture, les minerais et le tourisme, accompagné par le contrôle de la qualité selon les standards internationaux, va contribuer à relever les défis liés aux changements climatiques et aux conflits en Europe orientale et au Moyen-Orient, qui ont un impact sur les économies de la région du COMESA.

Le Président du COMESA Business Council a déclaré que le système des coopératives locales peut relever les défis des conflits, en se concentrant sur l’essor de la production grâce au développement du système de paiement numérique en cours, au sein des pays membres du COMESA.

Au sujet des paiements numériques, le Président du COMESA Business Council, James Chimwaza, a salué la volonté manifestée par les banques centrales des pays membres du COMESA, pour l’organisation des séances de renforcement des capacités et d’échange d’expériences, ainsi que la coopération tripartite entre le COMESA, l’EAC et la SADC pour le développement des PME.

La Secrétaire Générale du COMESA, Chileshe Kapwepwe, a promis une collaboration avec le COMESA Business Council (CBC), pour éliminer les barrières tarifaires et non-tarifaires dans les pays membres du COMESA, telles que les visas, etc. afin de favoriser la circulation des personnes, des biens et des services.

Chileshe Kapwepwe a fait savoir que la région du COMESA regorge de ressources naturelles qui peuvent stimuler les investisseurs, ainsi que des merveilles qui peuvent développer l’industrie touristique. Elle a précisé que le secteur privé pourra également contribuer au développement de la région.

Le Premier Ministre burundais Gervais Ndirakobuca qui a ouvert ce forum s’est réjoui que celui-ci soit organisé sur le thème : « Accélérons l’intégration régionale par le développement des chaînes de valeur régionales, dans les domaines de l’agriculture résiliente au climat, de l’exploitation minière et du tourisme ».

Selon le Premier Ministre Gervais Ndirakobuca, il s’agit d’une occasion de dialoguer et de collaborer, permettant de promouvoir la croissance économique et la durabilité dans la région à travers le développement des infrastructures, la transformation agricole, le développement du secteur minier et du tourisme ainsi que dans la lutte contre les changements climatiques.

Le COMESA est une Communauté économique régionale, comprenant 21 Etats membres, avec une population combinée de plus de 640 millions d’habitants et un PIB d’environ 1094 milliard de dollars américains.
Ces chiffres, tirés du Rapport du COMESA sur le commerce de 2023, soulignent l’immense potentiel de notre région, a souligné le premier ministre.

Pour libérer ce potentiel, le premier ministre burundais a fait savoir qu’il est nécessaire de déployer des efforts délibérés, pour surmonter les obstacles aux flux commerciaux et d’investissement, et favoriser l’intégration régionale.
L’agriculture demeure le pilier de l’économie du COMESA, représentant près de 40% du PIB régional et employant plus de 60% de sa population.

Cependant, le Rapport de la FAO souligne que la productivité agricole dans de nombreux pays membres de l’organisation reste en deçà de son potentiel, en raison d’infrastructures inadéquates, d’un accès limité à la technologie et de barrières réglementaires, a informé le Premier Ministre Gervais Ndorakobuca.

L’exploitation minière est un autre secteur extrêmement prometteur. Le COMESA abrite un tiers des réserves minérales mondiales et deux tiers des gisements mondiaux de diamants. Malgré cela, une grande partie de cette richesse minérale est exportée sous forme de matières premières, avec peu ou pas de valeur ajoutée, a-t-il déploré.

Selon le rapport de l’Union africaine sur la vision de l’industrie minière en Afrique, la valeur des minéraux exportés pourrait être multipliée par cinq en effectuant la valorisation et le traitement adéquats sur le continent.

Le premier ministre burundais a expliqué que ce forum constitue une excellente plateforme, pour explorer la manière dont la communauté peut collectivement développer des chaînes de valeur régionales, dans les domaines de l’agriculture, de l’exploitation minière et du tourisme.

Il est évident que la résolution des problèmes tels que le déficit d’infrastructures, l’harmonisation des lois et règlements, ainsi que l’accès à la technologie, est essentielle pour réaliser les objectifs communs, a souligné le Premier Ministre burundais Gervais Ndirakobuca.

Il a indiqué qu’alors que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et la Zone de libre-échange tripartite COMESA/EAC/SADC deviennent pleinement opérationnelles, il est impératif que les Etats membres du COMESA se positionnent de manière à tirer pleinement profit de ce marché expansif.

Alors qu’ils s’engagent dans ces délibérations pour proposer des mesures allant dans le sens du développement des chaînes de valeur régionales dans les domaines de l’agriculture, de l’exploitation minière et du tourisme, ils ne pourraient passer sous silence l’importance de la durabilité et de la résilience face aux effets du changement climatique. En effet, le changement climatique continue de menacer les économies et les moyens de subsistance de la région, a rappelé le premier ministre burundais.

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’Afrique subsaharienne est l’une des régions les plus vulnérables aux effets du changement climatique.

Le Premier Ministre Gervais Ndirakobuca s’est engagé à ce que le Burundi travaille en collaboration avec toutes les parties prenantes, pour atteindre ces objectifs. Il reconnaît que le succès de ces initiatives dépendra de la participation des secteurs public et privé, ainsi que du soutien des partenaires internationaux.

 
Par NKURUNZIZA Dieudonné