La société civile parle politique dans 98% des interventions au Burundi

source : PANA, 04 août 2014
Bujumbura, Burundi – Les organisations de la société civile locale s’intéressent aux questions politiques dans 98% des interventions au Burundi, a relevé lundi le ministre burundais de l’Intérieur, ayant dans ses attributions la gestion de ces acteurs normalement sans but lucratif et politiquement « neutres ».

Au nombre de 6.045 dans moins de 10% des cas, les mêmes organisations de la société civile s’intéressent aux questions en rapport avec le développement socio-économique, a enchaîné le ministre, M. Edouard Nduwimana.

A les écouter parler, « on peut facilement dire que tel ou tel autre responsable d’une organisation de la société civile roule pour les intérêts de tel ou tel autre parti politique », a souligné en substance M. Nduwimana, avant de les inviter à choisir l’un des deux camps au lieu d’évoluer dans la confusion.

Surtout que dans les demandes d’agrément, les organisations de la société civile s’engagent à épauler plutôt le gouvernement dans les domaines de leurs compétences, a-t-il poursuivi.

L’autre grief du ministre est que les organisations de la société civile ne donnent pas de rapports d’activités en bonne et due forme ou à temps, comme le veut la loi sur les associations sans but lucratif.

A titre indicatif, sur plus de 6.000 organisations reconnues par la loi au Burundi, 517 seulement ont donné des rapports d’activités en règle l’année dernière, soit 8% d’entre elles, a déploré le ministre.

Les organisations de la société civile ont été encore rappelées à l’ordre en ce qui concerne le droit aux manifestations publiques qui cachent parfois d’autres visées, selon la même source.

Sur sept demandes qui avaient été formulées depuis le début de cette année, toutes ont été refusées parce qu’il y avait des infiltrations d’individus qui voulaient en profiter pour semer le désordre, a affirmé le ministre.

Les interventions des représentants de la société civile ont révélé par ailleurs, des dissensions internes entre les « pro-pouvoir » et les « pro-opposition », ou encore entre celles qui seraient choyées par la communauté internationale des bailleurs de fonds et le reste qui ne reçoit pas d’aides extérieures à cause des détracteurs tapis au sein du mouvement associatif burundais.

Le ministre a bondi sur l’occasion pour dire aux uns et aux autres que cela n’était pas de nature à les crédibiliser aux yeux du gouvernement et de la communauté internationale.