Depuis six mois, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, consultait tous les Etats membres pour engager une refondation du maintien de la paix. Ces échanges ont abouti, mardi 25 septembre, à la signature, en marge de l’Assemblée générale, d’une déclaration d’engagement intitulée « Action pour la paix » sans valeur contraignante, pour rendre les quatorze opérations de maintien de la paix (OMP) actuellement déployées sur le terrain plus efficaces, plus sûres et, surtout, plus réalistes.
Les OMP, qui fêtent cette année leur 70e anniversaire et sont meurtries par un nombre sans précédent de décès en opérations (133 morts en 2017), « doivent faire face à des conflits plus complexes » a souligné le secrétaire général. Les quelque 100 000 militaires affrontent des « adversaires multiples », se heurtent aux « blocages des processus politiques », au « terrorisme et à la criminalité organisée transnationale », a-t-il expliqué. Mais ils font également face « à un défi plus fondamental : le fossé entre les aspirations et la réalité ».
Ce constat a poussé M. Guterres à exiger du Conseil de sécurité des mandats plus réalistes pour les opérations de maintien de la paix, à rappeler la primauté de la solution politique et la nécessité de mieux équiper et former les forces déployées dans un contexte budgétaire contraint.
Pressions financières
Les Etats-Unis, premier contributeur des opérations de maintien de la paix, ont en effet confirmé, par la voix de Donald Trump, vouloir réduire leur participation financière de 28,5% à 25 % du budget. M. Guterres s’est pourtant évertué à démontrer que le maintien de la paix est un outil « efficace et rentable » qui représente « à peine 1 % des dépenses militaires mondiales » avec un budget de 7 milliards de dollars par an (6 milliards…
Marie Bourreau – Le Monde