Un ultimatum lancé aux FDLR à l’issue du sommet des Grands Lacs par RFI

Les rebelles hutus rwandais du FDLR ont jusqu’au 31 décembre pour désarmer. C’est la conclusion du sommet – restreint – des chefs d’Etat de la Conférence internationale pour les Grands Lacs qui s’est clôt jeudi à Luanda. Les présidents angolais, congolais et ougandais étaient présents, mais Sassou Nguesso, Paul Kagame et Jakaya Kikwete, attendus, n’ont finalement pas fait le déplacement.

Après les chefs d’état-major et les ministres, ce sont les chefs d’Etat de la Conférence internationale pour les Grands Lacs (CIRGL), qui se sont réunis ce jeudi à Luanda, en Angola.

Un sommet très restreint : seuls les présidents de l’Angola, Eduardo Dos Santos, de la RDC, Joseph Kabila et de l’Ouganda, Yoweri Museveni étaient présents. Le chef de l’Etat sud-africain, Jacob Zuma, dont le pays ne fait pas partie de la CIRGL mais qui avait été invité, était également présent. Le Congolais Denis Sassou Nguesso et, surtout, le Rwandais Paul Kagame et le Tanzanien Jakaya Kikwete, qui étaient attendus, se sont excusés à la dernière minute.

Pourtant la question du désarmement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui, depuis quelques mois semble piétiner, était à l’ordre du jour de ce sommet. Les chefs d’État présents ont finalement décidé de leur donner jusqu’à 31 décembre pour désarmer.

L’option militaire reste sur la table

A l’issue de la réunion ministérielle, mercredi soir, l’option d’une opération militaire immédiate était encore sur la table. Sous l’impulsion du Rwanda, mais pas seulement : le chef de la Monusco a, lui aussi, fait le déplacement pour exposer en détail l’absence d’avancées dans le désarmement. Les FDLR doivent quitter les Kivus et l’option militaire doit rester sur la table, a insisté Martin Kobler.

Joint par RFI, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a également averti que la patience de la communauté internationale ne durera que jusqu’à la fin de l’année. « Tous les pays de la région, la CIRGL, la SADC, le gouvernement congolais lui-même nous demandent de surseoir à une intervention militaire et de laisser des chances à la négociation politique. Et ceci, jusqu’à la fin de l’année. Et il était évident que si à la fin de l’année la question ne s’est pas réglée par la politique, il faudra qu’elle se règle par la voie militaire », insiste Hervé Ladsous, qui souligne que l’échéance de décembre est « très claire ».

« Les FDLR avaient promis de conclure le processus de reddition avant le 31 mai, mais depuis cette date, rien n’a bougé », rappelait encore jeudi soir le ministre angolais des Affaires étrangères, George Chikoti.

CIRGL et SADC veulent harmoniser leurs positions

Des soldats des Nations unies, lors du désarmement de 105 combattants du FDLR, le 30 mai 2014 à Katebu, dans l’est de RDC.
REUTERS/Kenny Katombe
Finalement, les FDLR ont donc jusqu’au 31 décembre pour désarmer. Avec une évaluation en octobre qui « pourrait porter à conséquence » pour les rebelles hutus rwandais, explique l’un des participants. Une position ferme, mais un peu moins que prévu. Le 2 juillet dernier, les ministres de la CIRGL et de la SADC, la Communauté de développement de l’Afrique australe, ont suspendu pour six mois toutes les opérations militaires.

La CIRGL seule pouvait-elle dédire la SADC qui fournit toutes les troupes à la brigade d’intervention de l’ONU ? Jeudi, avant le sommet des chefs d’Etat, le président sud-africain Jacob Zuma a vu son homologue angolais Eduardo Dos Santos en tête-à-tête. Après cette rencontre, le maître mot est devenu « l’harmonisation ». Les chefs d’Etat des deux organisations, SADC et CIRGL, sont d’ailleurs invités à se réunir d’ici la fin de l’année pour confirmer une position commune.

Pour ce qui concerne le M23, le gouvernement congolais a jusqu’à octobre pour donner à la Conférence internationale pour les Grands Lacs une feuille de route précise de l’amnistie et du rapatriement des éléments de l’ancienne rébellion au Rwanda et en Ouganda.