L’administration et les commerçants de Makamba témoignent que l’avenue de l’OBR a diminué sensiblement la fraude. Cet Office trouve que cependant que la lutte contre la fraude transfrontalière, est une œuvre continue de tout citoyen.
« La fraude, c’est une pratique qui est terminée avec la fin de la crise», indique Onésime Nyandwi, un commerçant de Kayogoro, cette dernière étant une commune de la province Makamba, frontalière de la Tanzanie. Aujourd’hui selon toujours Nyandwi, la fraude n’existe plus suite à des amendes exorbitantes infligées par l’Office Burundais des Recettes(OBR) à ceux qui la pratiquent une fois attrapés. Cyriaque Kabura est le conseiller principal du gouverneur de Makamba. Il déclare que la fraude commence à diminuer sensiblement. D’après lui, c’est l’effet des séances de sensibilisation à l’endroit des commerçants, les habitants de Makamba, l’OBR et l’administration. Et d’ajouter : « Mais également grâce aux punitions que l’Office inflige aux fraudeurs attrapés en flagrant délit ». Néanmoins le Conseiller principal affirme que des commerçants mal intentionnés continuent de pratiquer la fraude. Kabura cite les coins où se fait la fraude à Makamba dont Kayogoro, Kibago et Mabanda. L’administrateur de Kayogoro ne nie pas l’existence de la fraude dans sa commune. Zachée Misago rappelle que la fraude se fait souvent pendant la nuit. Ainsi, il reconnaît que des produits frauduleux sont attrapés. C’est notamment les chaussures dénommées « Yebo yebo », les bidons etc. Toutefois, il certifie que la fraude de la farine qui se pratiquait en plein air a été démantelée.
Des produits qui causent polémique
L’administrateur Misago souligne que pas mal d’habitants de sa commune cultivent le manioc, les maïs, les haricots etc, dans les localités du pays voisins qui est la Tanzanie. Pourtant il s’étonne que lors du rapatriement de ces produits, l’OBR applique sur ces produits les impôts et taxes. Pour lui, il fallait encourager plutôt ce circuit surtout qu’on crie au manque de terres cultivables dans le pays. Léonard Niyonsaba est un cultivateur de la commune Kayogoro. Il certifie qu’il a été taxé d’amende de plus de 1million 400mille fbu sur 10tonnes de manioc sec qu’il avait récolté à Bukemba dans la province Rutana alors qu’il les transportait vers Makamba. Claver Hakizimana, un commerçant de Kayogoro confirme que les
Léonard Niyonsaba : “ les agents de L’OBR m’ont fait payer la taxe sur le manioc que j’ai récolté dans mon propre champ”.
Tanzaniens amènent beaucoup de produits frauduleux dans le marché de Kibago. Certes, il reproche aux agents de l’OBR de ne pas les attraper. Il témoigne que ces agents attrapent au contraire les commerçants burundais qui s’approvisionnent en ces produits. Une autre chose qui inquiète les commerçants de Kayogoro, c’est que les agents de l’OBR font payer une somme supérieure à celle inscrite sur les quittances.
La fraude diminue mais l’OBR reste vigilent
Gaudence Ndayizeye, commissaire des Enquêtes, Renseignement et Gestion du Risque au sein de l’OBR précise qu’il y a un léger mieux sur les recettes enregistrées à Makamba. Néanmoins, il fait remarquer que cela ne justifie pas la diminution de la fraude. Ndayizeye explique cela par le fait que la fraude persiste au Burundi. Il indique également que c’est le résultat d’une complicité de plusieurs catégories de personnes. C’est pourquoi d’après lui les agents de l’OBR restent toujours déployés autant que possible sur tout le territoire afin de la réduire au strict minimum. Quant aux soucis de la population de Makamba, il précise que les critères de base pour faire payer les marchandises se trouvent dans le Tarif Extérieur Commun(TEC). Ndayizeye rappelle en outre que tout produit sans distinction aucune qui traverse la frontière doit payer la Taxe sur la Valeur Ajoutée(TVA) et les autres droits. Seuls les droits de douanes sont exonérés aux produits cultivés dans les pays frontaliers. Au sujet des faux reçus donnés par les agents de l’OBR, Ndayizeye invite à dénoncer de tels cas soit au près de la cour anticorruption ou téléphoner au numéro vert qui est 71450 450. Il conclut en conviant d’abandonner la mauvaise pratique de la fraude surtout qu’une fois attrapé, on peut perdre même le capital. Aux agents de l’OBR trempés dans la fraude, il leur demande de sauvegarder leur travail car ils savent le sort qui leur est réservé lorsqu’ils sont surpris dans cette pratique.