Burundi : Nkurunziza sera candidat en 2015, annonce un ministre Nduwimana 25/03/2004 – Source AFP
Le président burundais Pierre Nkurunziza (photo) a l’intention de briguer un troisième mandat, malgré le récent échec d’une réforme de la Constitution qui limite théoriquement à deux le nombre de mandats présidentiels, a annoncé mardi le ministre burundais de l’Intérieur.
La Cour constitutionnelle dira si le chef de l’Etat peut ou non se représenter, a expliqué le ministre, Edouard Nduwimana, arguant du flou de la Constitution au sujet du premier mandat de M. Nkurunziza entre 2005 et 2010.
Depuis que les députés ont rejeté vendredi un projet de réforme de la Constitution, « il y a des gens qui veulent faire croire que la question d’un autre mandat est close. Ce n’est pas vrai », a déclaré M. Nduwimana lors d’une réunion avec des responsables des confessions religieuses, selon des propos diffusés mardi par plusieurs radios burundaises.
Que les candidats éventuels à la présidentielle de 2015 « se préparent en sachant que, à ce jour, le président de la République actuel va se représenter et ce sera à la Cour constitutionnelle de trancher », a-t-il poursuivi.
Si la volonté de M. Nkurunziza de postuler pour un troisième mandat faisait peu de mystère, c’est la première fois qu’un de ses proches annonce publiquement que le président sortant envisage de se présenter en 2015.
Selon l’article 96 de la Constitution de mars 2005, basée sur les accords d’Arusha ayant permis de mettre fin à la guerre civile burundaise (1993-2006), le président « est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois ».
Mais, en 2005, M. Nkurunziza a été élu pour la première fois aux termes de l’article 302, prévoyant qu’au « titre exceptionnel » de l’après transition, le premier président serait élu par le Parlement.
Ses partisans estiment donc que ce premier mandat n’entre pas dans le cadre de l’article 96 et ne l’empêche pas de se représenter. « Pourquoi celui qui a écrit la Constitution n’a pas fait de l’article 302 un alinéa de l’article 96 pour montrer qu’ils étaient liés ? Ca sera à la cour constitutionnelle de trancher », a estimé le ministre de l’Intérieur.
Selon les opposants à M. Nkurunziza, les accords d’Arusha prévoient que « nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels ».
Le 21 mars, les députés burundais avaient infligé un camouflet à M. Nkurunziza en rejetant un projet de réforme de la Constitution qui devait notamment lui permettre un troisième mandat et qui risquait selon de nombreux observateurs de remettre en cause le fragile équilibre politico-ethnique qu’elle garantit.