D’après l’Ambassadeur Brommer, 2014 est pour l’Allemagne une année « pleine de commémorations » notamment le centenaire du déclenchement de la « Grande Guerre », qui allait être la première des deux guerres mondiales ; le 75e anniversaire du début de la 2ème Guerre Mondiale qui a fait plus de 55 millions de morts… M. Brommer a rendu hommage aux « grands politiciens » qui ont permis cette marche vers la paix, qui a culminé avec la chute du « Mur de Berlin » le 9 novembre 1989.
Le processus a été long, a souligné l’Ambassadeur mais les fruits sont là : la paix et la prospérité. « La paix qui est basée sur le respect de l’autre. Au lieu du droit du plus fort, c’est la force du droit qui règne aujourd’hui en Europe. » L’UE, d’après M. Brommer est la preuve vivante que la paix et la réconciliation sont possibles. Cela donne une grande responsabilité à l’Europe : « Notre continent, hier en proie à une inimitié héréditaire et à des guerres sans cesse nouvelles, est devenu un continent de paix » a insisté le diplomate. (…)Mais nous avons vraiment appris notre leçon »
Le Burundi vient de loin
L’occasion était belle pour faire un clin d’œil amical au Burundi, ce pays partenaire que l’Allemagne soutient dans plusieurs domaines et pour lequel elle intensifié sa coopération. « Nous avons presque doublé nos engagements financiers bilatéraux à un montant de quelques 50 millions d’euros. » a insisté l’Ambassadeur. Ainsi, les contribuables allemands, a annoncé l’Ambassadeur, financent 20 % ou environ 86 millions d’euros du programme de l’Union Européenne pour le Burundi dans le cadre du 11e Fonds Européen de Développement.
L’Ambassadeur d’Allemagne a reconnu et salué le pas franchi mais n’a pas oublié de pointer quelques « préoccupations », notamment cette méfiance qui divise la classe politique burundaise, qui s’est encore manifestée lors des négociations et de l’adoption en avril de la loi établissant la “Commission Vérité et Réconciliation”. « Il est regrettable que l’adoption de cette importante loi visant la mise en place des mécanismes de justice de transition n’ait pas permis de s’affranchir des clivages partisans.»
M. Brommer regrette aussi l’absence de dialogue constructif entre le gouvernement et les partis de l’opposition. « L’espace politique demeure restreint. Le gouvernement insiste sur la nécessité de respecter les lois en vigueur, tandis que l’opposition dénonce des lois répressives. Il faut reconnaître, qu’un tel contexte n’est souvent pas propice au respect et à la protection optimale des droits de l’Homme. »
Mais il a terminé en réitérant sa confiance « dans la capacité des acteurs politiques burundais de surmonter leurs divergences et de converger vers des solutions concertées et relever, ensemble, leurs défis communs. » L’adoption du nouveau code électoral le 25 avril dernier qui reflète les recommandations de la « Feuille de Route » consensuelle de mars 2013 et les conclusions de l’atelier de Kayanza sur le code électoral de mai de la même année est, selon lui, « un pas dans la bonne direction ».
Salvator Ntacobamaze, Secrétaire permanent du ministère des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale du Burundi a, à son tour, indiqué que la célébration de la fête nationale de la République fédérale d’Allemagne arrive au moment où le Burundi s’apprête à organiser les élections générales en 2015.
A l’occasion de la fête nationale allemande, célébré à l’hôtel Club du Lac Tanganyika, l’ambassadeur Brommer a rappelé le difficile parcours de son pays vers la paix. Pour le diplomate, le Burundi a déjà fait un bon chemin mais doit encore relever des défis pour arriver serein aux élections.
Salvator Ntacobamaze exhorte la République fédérale d’Allemagne à être toujours aux côtés du Burundi, dans cette période pré-électorale : « Comme il l’a fait en 2005 et 2010, le Burundi voudrait saisir cette occasion pour rassurer ses partenaires que les prochaines élections seront apaisées, démocratiques, libres, transparentes et conformes aux normes internationales en la matière. » Et d’ajouter aussitôt: « A cet effet, nous sollicitons nos partenaires, dont l’Allemagne, de bien vouloir participer au financement de ce grand rendez-vous électoral. »
Il n’a pas oublié de saluer les consultations bilatérales en matière de santé et de développement tenues à Bujumbura en novembre 2013 et poursuivies à Berlin en mai 2014. L’Allemagne a décidé d’augmenter de 50% son aide accordée au Burundi. « Ceci montre donc la détermination de l’Allemagne à soutenir le Burundi dans ses efforts de développement.»
Le Secrétaire permanent a, par ailleurs, tenu à rappeler que c’est l’Allemagne qui a été le premier pays à ouvrir le Burundi au monde par l’introduction de l’écriture et la construction d’infrastructures comme les bâtiments et les routes.