Abidjan (Côte d’Ivoire) – L’ancien président de la République de Burundi, Pierre Buyoya, candidat au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en campagne à Abidjan, a soutenu, jeudi, être venu « solliciter le soutien » du président ivoirien Alassane Ouattara.
« Je suis en campagne pour le poste de Secrétaire général de la Francophonie et je suis venu chercher le soutien du Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, car ce sont les chefs d’Etat qui constituent le collège électoral », a déclaré M. Buyoya, animant une conférence de presse dans un grand hôtel abidjanais.
L’ex-président burundais qui a dirigé son pays à deux reprises, de 1987 à 1993 puis de 1996 à 2003, a expliqué que tout le long de sa carrière, il n’a eu de cesse de servir.
« Servir mon pays, servir l’Afrique, servir la Francophonie. Telle reste aujourd’hui mon ambition : mettre cette expérience acquise aux plus niveaux de responsabilité au service de l’OIF » a soutenu Pierre Buyoya, pour présenter sa candidature à la presse, précisant qu’il n’est pas « candidat à une fonction honorifique » mais sur la base d’un projet qui se décline en six points pour 15 propositions.
Pour le candidat, la Francophonie est avant tout une « communauté de valeurs partagées » se reposant sur un espace culturel de dialogue, d’ouverture et de générosité. « Dans un monde en constante mutation où les repères se bouillonnent, l’OIF est une nécessité vitale » qui s’est imposée comme « une organisation politique », a-t-il poursuivi.
C’est pourquoi selon M. Buyoya, « la mondialisation est une chance pour la Francophonie » qui, avec « sa dimension économique » peut répondre aux préoccupations concrètes des centaines de millions de citoyens vivant dans l’espace francophone, notamment en Afrique où ‘’ les conflits prennent souvent racine dans la pauvreté extrême ».
« La Francophonie peut aussi constituer un instrument au service du développement. Elle n’a ni les moyens ni la vocation d’intervenir dans tous les domaines mais son approche devra se fonder sur la complémentarité avec d’autres partenaires de la communauté internationale et avec les autorités nationales, régionales et locales » a fait remarquer l’ancien chef d’Etat burundais qui sera reçu, vendredi en fin de matinée, par le Président Alassane Ouattara.
Actuel Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MOSAHEL), Pierre Buyoya, représentant de l’OIF dans plusieurs missions d’observation électorale à travers le continent, estime que sa longue expérience politique et diplomatique constitue un « atout majeur » pour diriger la Francophonie « une maison que je connais bien ».
Créée par la Convention de Niamey du 20 mars 1970 sous l’appellation de l’ACCT (Agence de coopération culturelle et technique), l’OIF a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 77 États et gouvernements qui la composent (57 membres et 20 observateurs).
Le Secrétaire général sortant, l’ancien président sénégalais Abdou Diouf qui dirige l’organisation depuis 2003, n’est pas candidat à sa propre succession après trois mandats. Les 28 et 29 novembre prochains, au sommet de Dakar, la Francophonie désignera un nouveau Secrétaire général parmi les cinq candidats dont quatre Africains et une Canadienne.