Bujumbura, 30 janvier 2015 : Le commissaire général de l’Office burundais des recettes (OBR) a tenu mercredi, au chef-lieu de la province Makamba (sud), une réunion à l’intention des opérateurs économiques oeuvrant dans cette province frontalière avec la République Unie de Tanzanie.
Cette rencontre a également vu la participation du gouverneur de la province Makamba, certains administrateurs communaux, les agents et cadres de l’OBR travaillant dans différents coins de la province et certains éléments de la police ayant en charge les frontières. Les opérateurs économiques de haut rang ont brillé par leur absence dans cette réunion au cours de laquelle on a débattu des questions qui touchent de près leur profession.
Dans son mot d’accueil, le gouverneur de la province Makamba, M. Gilbert Nduwayo, a souligné que certains commerçants s’approvisionnent en marchandises à Gitega, Bujumbura ou Ngozi. D’autres vont à l’extérieur du pays, dans la sous-région comme en Ouganda ou en Tanzanie et dans les pays éloignés comme en Emirats Arabes Unis ou la Chine. Pour le cas des importateurs, a-t-il dit, il s’observe souvent des cas de fraude. Certains produits en provenance de l’étranger ont été déjà saisis après leur introduction clandestine sur le territoire de la province Makamba. Le gouverneur Nduwayo a fait savoir que sa province reste perméable à plusieurs endroits aux produits provenant de l’extérieur, et que des accrochages ne cessent d’éclater entre les agents de l’OBR et les fraudeurs.
Le commissaire général de l’OBR, M. Domitien Ndihokubwayo a fait un clin d’oeil aux opérateurs économiques en leur faisant comprendre que l’OBR collecte des recettes pour l’intérêt de tous les Burundais. Ces recettes permettent à l’Etat de remplir ses missions d’intérêt général comme la construction des écoles, des centres de santé, des hôpitaux, des routes, des barrages hydroélectriques, etc. L’OBR a été créé en 2009 dans un environnement économique mondial peu favorable, a-t-il souligné. Les pays donateurs de fonds étaient, à cette époque, traversés par une crise économique sans précédent. Celle-ci a eu des incidences néfastes sur l’économie burundaise. Le commissaire général de l’OBR a indiqué que les appuis bilatéraux et multilatéraux ont
sensiblement diminué, signalant que face à cette situation, le gouvernement n’a pas croisé les bras. Il a pris l’attitude de voler de ses propres ailes en mobilisant les opérateurs économiques à s’acquitter davantage de leurs impôts sous toutes ses formes.
Au chapitre des échanges, les opérateurs économiques ont exprimé leur inquiétude relative aux récentes opérations de rafles des pagnes organisées par l’OBR dans les centres urbains de Makamba, Mabanda, Kayogoro et Nyanza-Lac. Ces pagnes d’origine étrangère, pour la plupart, ont été saisis en grande quantité. A ce sujet, le commissaire général de l’OBR a précisé que les services habilités vont procéder systématiquement à la vérification des factures en se penchant essentiellement sur leur authenticité. Ces opérateurs économiques ont une semaine pour les présenter à l’OBR. S’exprimant sur les cas de fraude, certains opérateurs ont fait savoir qu’ils se livrent à la fraude à cause de la hausse des taxes à l’importation. Le commissaire général de l’OBR leur a dit qu’ils s’exposent à des sanctions draconiennes et risquent de tout perdre en voulant tout gagner. Il a également déploré le fait que la fraude est faite avec la bénédiction de certains agents ou cadres de son institution. Dans de tels cas, l’OBR frappe fort pour décourager de tels agissements. C’est dans ce cadre que l’OBR a licencié, l’année dernière, 12 personnes parmi son personnel.
La hausse des taxes est remarquable à l’importation des véhicules, a-t-on aussi déploré. Les frais de dédouanement d’une Toyota Hiace par exemple sont passés de 1.250.000 FBu en 2009 à 6.000.000 FBu en 2014. Le commissaire général de l’OBR impute cette situation à la dévaluation de la monnaie locale par rapport aux devises. Il a enfin promis aux opérateurs économiques de faire traduire en kirundi certains textes couramment utilisés par l’OBR.