Burundi : appel à garantir un espace politique et le respect des droits humains

Le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au Développement Alexander De Croo a fait part de son inquiétude après l’annonce de la candidature du président burundais Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. Un troisième mandat va à l’encontre des accords d’Arusha qui ont mis fin à la guerre civile au Burundi et posé les jalons de la paix. Il en appelle tous les acteurs burundais à garantir l’espace politique et à respecter les droits de l’homme. La Belgique et la coopération belge développement suivront de près la préparation et le déroulement des élections et ne concluront pas de nouvel accord de coopération tant qu’il n’est pas certain que les règles du jeu démocratique sont respectées.
En janvier dernier, le ministre de la Coopération au Développement De Croo s’est rendu en visite officielle au Burundi avec le ministre des Affaires étrangères Reynders. Lors des contacts établis avec le gouvernement burundais, il a été clairement affirmé le prochain programme de coopération ne serait mis en place qu’après les élections locales, parlementaires et présidentielles de cette année. Le Burundi est actuellement le deuxième pays partenaire de la coopération belge au développement et même le premier par habitant.

Un débat démocratique implique le droit pour les citoyens et les opposants de s’exprimer librement. Notre pays attend de la police burundaise qu’elle s’abstienne de toute violence à l’égard des citoyens et des membres de l’opposition. Il finance actuellement avec les Pays-Bas la professionnalisation de la police nationale pour qu’émerge une police moderne et démocratique. La coopération belge au développement prend en charge 3 millions d’euros et les Pays-Bas, 2 millions d’euros. En cas de violences policières, notre pays réexaminera, avec les Pays-Bas, la coopération avec la police burundaise.

Dans le contexte des élections, le suivi de la situation des droits de l’Homme au Burundi est crucial. La coopération belge au développement finance donc le fonctionnement d’un bureau de l’ONU pour les droits de l’Homme où 14 experts en la matière des Nations Unies effectuent un monitoring permanent de la situation des droits de l’Homme au Burundi. En cas d’escalade de la violence, ce bureau de l’ONU pour les droits de l’Homme fait rapport de la situation au Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.

Pour contribuer à un processus électoral transparent, pacifique et inclusif, notre pays finance aussi deux ONG burundaises, la Coalition de la Société civile pour le Monitoring des Elections (COSOME) et la Coalition épiscopale Justice et Paix-Burundi (CEJP Burundi). Dans les prochains mois, elles assureront la surveillance des élections avec 8.000 observateurs répartis sur l’ensemble du territoire burundais. Le financement belge des ONG burundaises se fait via 11.11.11 et l’ONG francophone CJP (Commission Justice et Paix) qui se chargent également de l’encadrement et de la formation des ONG burundaises.