Ces dernières années, les néo-colons mènent une lutte très acharnée avec l’énergie endiablée au Conseil de Sécurité afin de trouver les voies et moyens qui leur permettraient de détruire le Burundi, ou à défaut, le maintenir sous tutelle coloniale. Ils n’ont que faire des déclarations des autorités burundaises qui affirment que la paix et la quiétude règnent sur l’ensemble du territoire, de même que tous les officiels quels que soient leurs rangs qui se sont rendus là-bas, qui ont fait également le constat de la concorde nationale omniprésente partout, sans parler du nombre de touristes qui augmente d’année en année.
Pardon, j’oubliais de dire qu’il ne s’agit pas de cela, c’est plutôt la question des anciens maîtres ou maîtres tout simplement qui veulent garder l’ordre des choses, le colonisé à sa place et le maître au firmament. Ces histoires du droit des peuples à s’autodéterminer, à disposer d’eux-mêmes, de souveraineté, d’indépendance, d’égalité entre Etats au regard du droit international, ne servent qu’à endormir les âmes faibles et générer le sentiment de confort aux naïfs qui croient encore à l’honnêteté de l’œil attendrissant du prédateur à la vue d’une proie.
La volonté des néo-colons à maintenir le Burundi à l’agenda du Conseil de Sécurité, nous révèle le côté durable de l’idéologie raciste et leur culture à vouloir dominer les autres peuples impérativement. On observe deux courants biens distincts siégeant dans cette illustre assemblée à savoir ceux qui n’ont pas colonisé l’Afrique et qui n’ont pas pratiquer l’esclavage et les autres. Il suffit de suivre les interventions des uns et des autres lorsqu’ils condamnent injustement le Burundi pour s’en convaincre. Pour les néo-colons, c’est un pays qui doit payer son entêtement à vouloir exister librement sans courber l’échine et à vouloir quitter les rangs des peuples soumis.
C’est un acharnement historique car lorsque le Burundi croupissait sous la dictature militaire violente, mise en place par eux-mêmes via des coup d’Etats, dictature qui a duré plus de 40 ans et qui s’était illustrée par des assassinats des élus, des meurtres, des pogroms et un génocide en 1972, ces milieux racistes bénissaient urbi et orbi ces violations massives des droits de l’homme et malheureusement à ce jour, ils persévèrent dans cet entendement, l’avènement de la démocratie au Burundi est vécu comme un échec de leur politique macabre.
Que faire, accepter de disparaitre ou résister ? Cette question est d’une importance capitale car les peuples qui ont omis de se la poser en ont subi les conséquences, l’Irak, la Libye et le projet en cours contre la Syrie. Que doit faire le Burundi pour s’en sortir définitivement comme un Etat libre ? Evidemment il faut également compter avec tous ces traitres Burundais et Africains qui pour un bout de pain vendraient jusqu’à leurs propres mères !
Plier sans rompre, voilà ce qu’il faut faire. Le Burundi ne constitue un danger pour personne, ni pour lui-même ni pour la sous-région, ce sont les occidentaux idéologiquement colonialistes qui énoncent et annoncent leurs actions déstabilisatrices anticipativement, considèrent alors les effets escomptés projetés comme étant leur base de jugement et s’en servent aussitôt pour prendre des mesures à son encontre, dans l’espoir d’accélérer l’avènement du point de rupture fatal qui briserait toute velléité de résistance et qui leur donnerait l’avantage de mettre la main de fer sur le pays. Ils sont ce qu’on appelle habituellement juge et partie.
Comme disait mon Grand-père, aucune expérience n’est négative ou malheureuse, chaque chose qui arrive est une opportunité pour en apprendre davantage de la vie, celui qui s’arrête un moment pour en extraire le substrat en sort toujours renforcé, enseigné et meilleur qu’il ne l’était. C’est certain, le Burundi s’en sortira, in fine, grandi.
Pour les néo-colons, ils ne perdent rien pour attendre, la roue de l’histoire est en train de tourner irrémédiablement, dans quel sens ? le monde de demain nous le dira. Est-il qu’on récolte toujours ce qu’on a semé et en toute modestie on peut leur suggérer qu’ils devraient méditer un moment sur tout le mal qu’ils ont infligé à l’Afrique depuis l’esclavage, la colonisation, le pillage des ressources et les dégâts humains incommensurables qu’ils ont occasionné.
Le Burundi n’a pas sollicité leur autorisation pour exister, il survivra à leur volonté destructrice.
Ruvyogo Michel