Burundi: Pourquoi est-ce qu’un parti au pouvoir ayant le soutien de l’armée devrait s’encombrer d’une milice?

Analyse de la Déclaration du 26 juin 2015 par le Président du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Bujumbura, le 27/06/2015 (Revelation News). -Le Conseil de Sécurité « ne demande pas » au Gouvernement Burundais de reporter les élections. Elle se contente « de prendre note » ou de « constater » de certaines dispositions des communiqués du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine ou des sommets des Chefs d’Etat de l’EAC. Ou tout simplement « d’accueillir » certaines de leurs recommandations. Dans le jargon onusien, que ce soit pour prende note, contater ou accueillir, tout cela signifie la même chose, c’est-à-dire: « MERCI DE L’INFORMATION », sans aucun engagement particulier.
Ce qui est different quand on dit « approuve » ou « endosse » (approve or endorse). Là il y a une volonté manifeste « d’appropriation » et par conséquent une volonté plus ou moins ferme de « suivi et évaluation » et par conséquent une exigence des rapports.
Dans cette déclaration, il y a un paragraphe qui devrait attirer l’attention plus que les autres. Ce paragraphe commence par:
« Le Conseil souligne que le dialogue devrait porter sur toutes les QUESTIONS sur lesquelles les parties sont en désaccord. Il souligne en outre que ce dialogue devrait porter sur les PRÉOCUPATIONS concernant… ».
Alors que les « préocupations » du Conseil sont effectivement « soulignées » et énumérées, il n’en est pas de même pour des « questions sur lesquelles les parties sont en désaccord » que le Conseil passe carrément sous silence. Façon de dire qu’en réalité il y’a des questions qui ont tacitement évolué dans le temps comme la question de la candidature du président sortant (par l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, et le Sénateur Républicain James Inhofe approuve) et la question du calendrier électorale (que la dernière mission des envoyés de l’EAC et de l’UA ont recommandé de ne plus tripoter).
Au niveau de Revelation News, aucune de nos investigations n’indiquent pas qu’il y’a des milices au Burundi. Moins encore des milices qui seraient entretenues par le parti au pouvoir. Surtout après la tentative de coup d’état du 13 mai 2015. Pourquoi est-ce qu’un parti au pouvoir ayant le soutien de l’armée nationale, devrait prendre une initiative aussi coûteuse que risquée, de s’encombrer avec une milice? /REV