Par Roberto Bacinoni
Les klaxons, les sons des horloges chapelains retentissent presque partout dans tous les coins du Burundi pour qu’enfin justice soit faite contre les assassins putschistes du Président Melchior Ndadaye, après vingt-cinq ans de larmes amères, celles qui ne coulent pas, car l’excessive douleur ne trouve pas de larmes.
Les Etats Unis d’Amérique, l’Union européenne, les Nations Unies et l’Union Africaine, ne cessent de venter les bienfaits de la démocratie et ne cessent de nous hypnotiser que l’impunité est à bannir.
Et pourtant, le Président Ndadaye, pacifiquement et démocratiquement élu aux soufrages universels directs en 1993, a été mis Knock Out, torturé et décapité par des assassins putschistes, sous le regard complice de ces américains et européens, et sous le regard impuissant de l’Union africaine. Laissé pour compte, se sentant abandonné, traqué presque partout, le peuple burundais en a payé une lourde tribu jusqu’à se faire violence et à se libérer des griffes des assassins putschistes.
Qu’on dise que les mêmes causes, produisent les mêmes effets, des fois ça ne marche pas. 2015 en est une démonstration cartésienne. Pourquoi bon sang, ces bazungu nous dictent une chose et son contraire. Ils crient haut et fort qu’au Burundi, il y a pas de paix et de cohésion sociale, mais quand des mandats internationaux sont lancés contre les assassins putschistes de notre cher Président Ndadaye, les mêmes bazungu montent sur les toits et élèvent la voix arguant que poursuivre ces assassins putschistes peut saper la paix et la cohésion sociale existantes. Quelle contradiction !!!! Quelle bizarrerie.
Bizarre encore quand ils disent et affirment à tort et à travers que le Burundi n’est pas un pays de droit, que c’est le bastion de l’impunité. Mais quand vient le moment de poursuivre les assassins putschistes, ces occidentaux protestent, arguant que le moment n’est pas opportun, ou que c’est un règlement de compte politicien.
Par ces incohérences calculées volontairement, par ces jeux de deux poids, deux mesures, par ces manigances de protéger les assassins putschistes, les occidentaux et certaines taupes africaines doivent comprendre que ce n’est pas par gentillesse des lionnes que les gazelles survivent. Le Burundi va surprendre plus d’un.
En terminant cet article, je demande au Dr Jean Minani de se souvenir, « agarure akenge », qu’il se rappelle du 21 octobre 1993 et les jours qui ont suivi. De même, je demande à Monsieur Gratien Rukindikiza, de se souvenir de cet homme, le président Ndadaye, qui avait mis toute sa vie entre ses mains, une confiance indéfectible qui n’est pas donnée à tout le monde, d’aider à plaider pour que les assassins putschistes de son ancien protégé, le Président Ndadaye, soient arrêtés et extradés au Burundi pour être jugés.