Un vent de Résilience aux « Iles aux parfums »

Un vent de Résilience aux « Iles aux parfums »
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Aux Comores, l’agriculture s’adapte au changement climatique

Les Comores, c’est un archipel situé dans l’océan indien, entre l’Afrique et Madagascar, surtout connu pour ses plages paradisiaques, son volcan actif au cratère impressionnant, et ses senteurs d’ylang, de vanille et de girofle.

Aussi connue sous le nom « d »îles aux parfums », la petite nation insulaire est un véritable paradis. Mais c’est aussi l’un des plus petits et des plus pauvres états d’Afrique, où le changement climatique menace les moyens de subsistance et remet en cause les pratiques agricoles traditionnelles.

 

« Avant, nous ne connaissions pas le vrai sens de l’agriculture, » explique Fatima, après une formation sur les techniques de compost et d’embocagement qui a amélioré les rendements de ses plants de pommes de terre, d’ignames et de bananes.

Or l’agriculture pluviale fait partie intégrante de la vie des Comoriens. Pour plus de 30 % de la population active, soit environ 200 000 Comoriens, c’est souvent l’unique source de revenus.

Alors que les pratiques traditionnelles tendent à disparaitre, les fermiers ont plus que jamais besoin d’être encadrés et de recevoir de nouvelles informations et outils pour s’adapter au climat changeant.

Des paysans-formateurs

Le Gouvernement comorien, avec l’appui technique et financier du PNUD et du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), met en œuvre depuis 2014 le projet de renforcement des capacités d’adaptation et de résilience du secteur agricole face aux changements climatiques (CRCCA).

Le CRCCA s’appuie sur un système de « paysans formateurs », chargés de diffuser et d’expliquer les techniques agricoles et les nouvelles technologies partagées par les Centres ruraux de développement économique des Comores (CRDE). Ces hommes et ces femmes ont été sélectionnés en fonction de leur motivation, leurs capacités à apprendre, à innover et à partager leurs connaissances. Ils ont fini par devenir des modèles au sein de leurs communautés.

«Aujourd’hui, ma ferme est devenue une école de terrain et près de 50 personnes viennent chaque jour pour apprendre de nouvelles techniques agricoles», explique Wirdane Amboudi, agriculteur-formateur.

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Des semences résilientes

Dans chacun des 6 CRDE couverts par le projet, des semences résilientes au climat protègent les cultures et améliorent la productivité de la ferme en réduisant un certain nombre de maladies – telles que la mosaïque du manioc et les champignons Cercospora – qui se sont développées avec le changement de climat aux Comores.

Pour répondre à la demande, le projet travaille avec les pépinières de la région pour améliorer la distribution et la dissémination des semences. Cela a créé un fort impact sur les communautés locales, la productivité agricole et change la façon dont les agriculteurs font des affaires.

Treize variétés de bananes, dont 3 ont été introduites par le projet, sont maintenant produites dans le pays; ainsi que plusieurs variétés de manioc, de patate douce, de yam, de pommes de terre, de taro et de maïs.

L’élevage, pas en reste

Des chèvres et des bovins de race mieux adaptées à la sécheresse ont été introduits à partir de fermes agréées d’Afrique du Sud, dans le but d’accroître la production et de redynamiser les chaînes d’approvisionnement du lait et de la viande. D’autre part, cette introduction vise un meilleur équilibre alimentaire pour les familles en milieux urbain et rural, une réduction des importations et une amélioration génétique du cheptel local.

Pour Abdillah, qui a abandonné son poste de fonctionnaire pour se lancer dans l’élevage bovin, le projet a des résultats concluants. Avec une formation, de nouvelles granges et des techniques améliorées, il peut maintenant produire 100 litres de lait par jour. Plus important, avec une qualité améliorée, le prix du lait est passé de 850 francs le litre à 1 250 francs.

Un meilleur accès à L’eau

Malgré le fait que les Comores soient situées dans une zone climatique généralement humide avec des précipitations moyennes supérieures à 1500 mm par an, les données ont changé. Les pluies sont plus intenses pendant la saison des pluies et la saison sèche se prolonge. Il est donc difficile pour les agriculteurs de s’appuyer sur les connaissances traditionnelles.

Le projet a lancé un certain nombre d’initiatives, améliorant les installations de stockage ainsi que l’accès aux abreuvoirs pour le bétail , et fournissant des outils et des techniques d’utilisation et de gestion de l’eau essentiels pour les agriculteurs de la région.

DES données météo

Le projet a aussi aidé l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (NACAM) à mettre en place un système agro-météorologique simple permettant aux institutions et aux agriculteurs de mieux adapter leurs pratiques au changement climatique.

Un réseau de stations agro-météorologiques automatiques et un système de prévision météorologique par satellite ont amélioré la collecte et l’analyse des données météorologiques en temps réel.

Des emplois pour le futur

Avec un meilleur accès à l’eau, et la mise en place de technologies adaptées à l’impact du changement climatique, des agriculteurs entreprenants comme Wirdane et Fatima trouvent une nouvelle confiance dans l’avenir.

« J’appelle tous les jeunes à venir faire ce travail parce que c’est le métier du futur », conclut Wirdane

 
Footnotes: Texte par Rehema Ahmed Abdallah, avec Laurence LESSIRE et Greg Benchwick. Photos: PNUD Comores.
Source: https://undp-adaptation.exposure.co/un-vent-de-resilience-aux-iles-aux-parfums