Bruxelles: Discours relatif au 8 mars, journée internationale de la femme par Mukerabirori Joséphine

Mesdames, Messieurs, Distingués invités, Chères sœurs et amis,

  1. Il y a exactement une année, jour pour jour, nous étions rassemblées ici pour commémorer la journée internationale de la femme, édition 2018. Aujourd’hui, je suis très heureuse de me livrer au même exercice en prenant part active à cette cérémonie de célébration, dans la joie et l’allégresse, de la Journée Internationale de la Femme, édition 2019, avec vous ce soir.

 

  1. D’entrée de jeu, je voudrais tout d’abord, au nom des organisateurs de cet événement et en mon nom propre, vous remercier sincèrement pour avoir honoré notre invitation en laissant de côté vos multiples occupations pour être avec nous aujourd’hui. Votre présence nous honore et nous fortifie. Sentez-vous chez vous, vous êtes en famille qui vous aime et que vous aimez !

 

  1. Mesdames et Messieurs, Distingués invités, Chères sœurs et amis, pour l’année 2019, cette journée de commémoration a été placée sous le thème prioritaire axé sur « les systèmes de protection sociale, l’accès aux services publics et les infrastructures durables au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles », doublé d’un autre thème d’évaluation centré sur « l’Autonomisation des femmes et le lien avec le développement durable »

 

  1. Le thème choisi place la protection sociale et le lien direct entre l’autonomisation des femmes et le développement durable au cœur des efforts pour parvenir à l’égalité entre les sexes. Il s’agit d’un thème qui nous invite à apprécier la pleine mesure du chemin parcouru par les femmes au Burundi et à travers le monde, et à apprécier les efforts engagés pour leur équilibre, leur épanouissement et celui de leurs communautés et familles. C’est également l’occasion pour nous les femmes, dans notre très riche diversité, de prendre conscience des défis qu’il reste à relever, ainsi que des opportunités qui nous sont offertes pour nous réaliser et occuper la place qui nous revient dans nos sociétés en perpétuelle mutation. Chacune d’entre nous a son rôle à jouer dans la construction d’un monde où personne ne doit être laissé pour compte.

 

  1. Mesdames et Messieurs, Distingués invités, Chères sœurs, avant de nous projeter plus loin dans l’avenir, il est important de connaître le fondement du paradigme international sur la condition de la femme. En effet, la célébration de cette journée s’inscrit pleinement dans un processus qui a commencé  au niveau international en 1975, lorsque, sous l’égide des Nations Unies, des mesures importantes ont été prises pour sensibiliser les chefs d’Etat sur les défis spécifiques auxquels sont confrontées les femmes. Les discussions avaient mis en lumière la nécessité impérieuse et urgente de remédier à un large éventail de graves insuffisances.

 

  1. Vous souviendrez qu’entre 1975 et 1995, les Nations Unies ont organisé une série de quatre conférences mondiales consacrées aux femmes. La première s’est tenue en 1975 à Mexico City, et a été suivie par celles de Copenhague (Danemark) en 1980, de Nairobi (Kenya) en 1985 et de Beijing (Chine) en 1995. Ces conférences ont envoyé un message positif. En dépit du fait qu’elles soient pauvres, démunies et marginalisées, les femmes du Sud continuent de persévérer, contre vents et marées, dans leurs actions et leurs efforts pour changer positivement leur condition de vie et susciter l’espoir.

 

  1. Toutefois, de nombreux obstacles à l’autonomisation des femmes subsistent encore. En effet, bon nombre restent aussi touché de manière disproportionnée par la pauvreté, la discrimination et l’exploitation. La discrimination basée sur le genre condamne souvent les femmes à des emplois précaires et mal rémunérés et ne permet qu’à une faible minorité d’entre elles d’atteindre des postes élevés. Elle restreint également l’accès des femmes aux actifs économiques tels que les terres et les emprunts. Elle limite leur participation à l’élaboration des politiques économiques et sociales. Et enfin, du fait que les femmes se chargent de l’essentiel des tâches ménagères, il ne leur reste souvent que peu de temps pour exploiter de nouvelles perspectives économiques.

 

  1. Mesdames et Messieurs, Distingués invités, Chères sœurs, en tant que femmes leaders, nous reconnaissons qu’il convient  de valoriser davantage la précieuse contribution que les femmes apportent à nos sociétés, pour la simple raison que dans toutes nos régions, la force ou de la faiblesse des communautés locales conditionnent directement les succès enregistrés par la société concernée.

 

  1. Lorsque les circonstances leur sont favorables, les femmes, qu’elles soient du Burundi, d’Afrique ou d’ailleurs, jouent toujours un rôle prépondérant en matière de cohésion et de consolidations sociales, en assumant notamment des responsabilités qui contribuent de façon positive à satisfaire les besoins socioéconomiques plus importants de leurs communautés respectives.

 

  1. Au quotidien, les femmes sont confrontées à un double objectif, à savoir s’efforcer de réaliser leurs ambitions personnelles et guider et inspirer les perspectives d’avenir et les options de carrière pour les jeunes générations, tout en s’acquittant d’une multitude de tâches familiales (faire la cuisine, les travaux champêtres, les petits commerces ou s’occuper de la santé des membres de la famille, etc.)

 

  1. Mesdames. Messieurs, Distingués invités, Chères sœurs, Pour encourageantes que soient les perspectives d’avenir suite à l’attention de plus en plus grandissante accordée à la promotion de la femme, il convient de reconnaître que des défis restent à surmonter.

 

  1. Le rapport 2016 de la Banque africaine de développement souligne qu’en dépit des accords internationaux conclus pour lutter contre les inégalités entre hommes et femmes, les difficultés ci-après subsistent: (I) seules 15% des femmes en Afrique sont propriétaires foncières; (II) moins de 10% des femmes ont accès à la contraception; et (III) plus d’un tiers des femmes sont victimes de violences conjugales.

 

  1. Selon les statistiques d’ONU Femmes en matière de démographie et de santé, 35,6% des femmes subissent une forme de violence physique ou sexuelle au cours de leur vie; les femmes consacrent deux fois et demie plus d’heures de travail non rémunéré aux tâches ménagères familiales et communautaires, comparativement aux hommes.

 

  1. Les données de la Banque mondiale montrent qu’au niveau mondial, les femmes âgées entre 15 et 44 ans courent un risque plus élevé d’être victime de viol ou de violence conjugale que de cancer, d’accidents de la route, de guerre ou de paludisme;

 

  1. Ces formes de violences produisent sur les femmes un impact négatif sous forme de séquelles durables aux plans physique et sexuel, voire des conséquences fatales.

 

  1. Nous devons sans exception, reconnaitre l’existence de ce phénomène et souligné la nécessité d’y remédier à travers des solutions reposant sur l’égalité homme-femme, dans le cadre des efforts nationaux et de la coopération au développement en érigeant notamment un système de protection sociale solide, en mettant en place des interventions politiques de nature à créer un environnement propice à l’entrepreneuriat des femmes et à renforcer leurs capacités à participer aux échanges au niveau régional.

 

  1. Dans le même ordre d’idées, il est essentiel d’appuyer la promotion des outils permettant la prise en compte de l’égalité homme-femme, tels que la budgétisation favorable à l’égalité homme-femme dans tous les aspects des secteurs économiques et sociaux, y compris la facilitation du commerce et les projets d’infrastructures intégrant les besoins des entrepreneurs et opérateurs de sexe féminin.

 

  1. Toutes ces mesures seraient sans effets sans le renforcement de systèmes juridiques pour combattre les  violences conjugales, telles que les brutalités physiques, les humiliations et le viol.

 

  1. Mesdames, Messieurs, Distingués invités, Chères sœurs, les défis que rencontrent les femmes depuis 1975 n’ont pas empêché que celles-ci remportent des succès remarquables, même si beaucoup reste encore à faire. Pour ce soir, toutefois, je vous invite à prendre le temps de souffler en mettant l’accent sur les aspects positifs et à vous laisser inspirer par la présence des femmes de la diaspora, je le constate avec plaisir, sont venues ici nombreuses pour saluer le grand potentiel qui a toujours existé et existera toujours, pour autant que nous continuions à travailler d’arrache-pied et à cultiver l’optimisme.

 

  1. J’espère vivement que notre célébration de la femme en tant que source d’inspiration porteront leurs fruits et contribueront à renforcer notre engagement à promouvoir les intérêts de la femme dans nos pays, communautés et familles respectifs.

 

  1. C’est par ce message d’espoir que je conclus mon propos, je vous invite à profiter pleinement de cette soirée, elle est la nôtre.

Je vous remercie de votre aimable attention !