Les personnels de la Cour pénale internationale qui enquêtent sur d’éventuels crimes de guerre commis par l’armée américaine en Afghanistan sont privés de visa américain, a annoncé ce vendredi 15 mars le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
« J’annonce aujourd’hui une politique de restrictions de visas américains contre les personnes directement responsables pour toute enquête de la Cour pénale internationale (CPI) contre des militaires américains en Afghanistan », a déclaré à la presse vendredi 15 mars le chef de la diplomatie américaine.
Empêcher toute enquête
L’objectif du Pentagone est clair : empêcher toute enquête de la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre commis par l’armée américaine. Le moyen est simple : interdiction de visa aux Etats Unis pour les employés de la CPI impliqués dans cette enquête.
Les visas déjà octroyés seront révoqués, les demandes seront refusées, l’interdiction est déjà entrée en application, a annoncé le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, précisant que la restriction vaut également pour les alliés des Etats-Unis comme Israël.
L’impunité
L’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a réagi face à l’annonce des USA. Pour elle, c’est une « tentative brutale de pénaliser les enquêteurs » et « un message clair aux tortionnaires et meurtriers : leurs crimes peuvent rester impunis« , a déclaré Andrea Prasow, la directrice adjointe du bureau de Washington de l’ONG. Elle a par ailleurs demandé aux parlementaires américains de revenir sur cette mesure et d’exprimer leur soutien à la CPI. Les États-Unis n’ont jamais été membres de la CPI, considérée à l’époque de sa création par des parlementaires américains comme une menace pour la souveraineté nationale.
Quand George W. Bush est arrivé au pouvoir en 2001, son administration a fait passer une loi cherchant à immuniser les troupes américaines contre de potentielles poursuites de l’institution. D’autres grandes puissances comme la Russie ou la Chine ont refusé de la rejoindre, tandis que d’autres pays s’en sont retirés, comme le Burundi et les Philippines.