Système de riziculture intensif, à Giharo (Rutana) : une technique qui enchante fabrice Fabrice Manirakiza Publié le 27-04-2014 dans A la Une

Système de riziculture intensif, à Giharo (Rutana) : une technique qui enchante
fabrice Fabrice Manirakiza Publié le 27-04-2014 dans A la Une

Les riziculteurs de la commune Giharo se disent satisfaits de la nouvelle technique de culture du riz : le système de riziculture intensif (SRI). Initiée par la Maison Shalom dans les provinces de Ruyigi, Rutana et Cankuzo, elle a déjà produit de bons résultats.

Déo Ndayegamiye montrant avec fierté son champ de riz dans le marais de KinwaBientôt les marchandises seront inspectées par les scanner de la CotecnaCharles Nihangaza : « Il faut donc réviser cette taxe et préciser les produits taxables bénéficiaires » ©IwacuDéo Ndayegamiye montrant avec fierté son champ de riz dans le marais de Kinwa ©Iwacu
« Avec ce nouveau système, notre production du riz a considérablement augmenté », lance Lucien Bukuru, président de la coopérative Abakutsakivi. Cette dernière compte 450 riziculteurs de cette commune et exploite 106 ha de marais. «La dernière récolte nous a donné 64 tonnes. Cette année, nous prévoyons 120 tonnes», se réjouit-il.Outre l’accroissement du rendement, le SRI limite drastiquement la consommation de semences, d’eau et les dégagements de gaz à effets de serre.

Selon Déo Ndayegamiye, membre de la coopérative et propriétaire d’une rizière dans le marais de Kinwa, ils travaillaient à perte avant l’introduction de ce système. Il explique : «Pour les semences, on utilise 18kg pour un 1ha mais avant le SRI, c’était 60kg.» Et d’ajouter que pour 1ha, le rendement varie entre 7 et 8 tonnes. Ce qui n’était pas le cas avant, poursuit-il, car la production tournait entre 1,5 et 3 tonnes pour la même superficie. Toutefois, il déplore un manque de grenier moderne pour conserver le riz après la récolte.

Les membres de cette coopérative ne tarissent pas d’éloges des avantages de ce système. «Avant on semait n’importe comment et chacun le faisait de son côté», précise Déo Ndayegamiye. «Dans nos ménages, les recettes ont augmenté. Notre alimentation s’est aussi améliorée», renchérit Spéciose Kabura de la colline Muna. D’après elle, elle peut aujourd’hui subvenir aux besoins de sa famille sans problèmes grâce à la vente du riz.

Hausse de production boostée aussi par des crédits

A part l’encadrement des producteurs en groupements pré-coopératifs, l’appui à l’amélioration de la production (accès aux techniques agricoles modernes, accès aux intrants,…), la Maison Shalom, à travers sa micro- finance Iteka, octroie des crédits à ces coopératives agricoles dans les trois provinces. Selon Pascal Bizindavyi, chargé des programmes à la Maison Shalom, 22 coopératives avec 8.174 ménages membres sont agréées et fonctionnelles. Les filières qui sont développées sont : le riz, le maïs, le manioc et les légumes :«Pour le moment, l’accent est mis sur le riz.»

Pascal Bizindavyi fait savoir que les crédits sont donnés sur base de la superficie exploitée. Pour en bénéficier, les riziculteurs doivent former des coopératives. «Nous faisons confiance aux coopératives qui responsabilisent à leur tour les groupements solidaires sur les collines. Ce système facilite le recouvrement dans la mesure où les membres se connaissent bien.» D’après le président de la coopérative Abakutsakivi, leur crédit s’élevait en 2013 à 13.700.000 Fbu et ils ont déjà remboursé 95%.