Lettre de Martin Ndayahoze et les prédictions sur le génocide Hutu de 1972
Deux ans après, en guise de réponse, à partir du 29 avril 1972, le régime dirigé par le capitaine Michel Micombero, en collaboration avec Arthémon Simbananiye, alors seul ministre plénipotentiaire après révocation du reste du gouvernement, procédait à des arrestations, l’exécution et la disparition des centaines de milliers d’hommes et de femmes de tous âges, dont l’unique crime était d’être nés de l’ethnie hutu, en utilisant les moyens de l’État.
Ainsi le premier génocide Hutu était consommé ! Martin Ndayahoze n’y échappera pas. Invité à se présenter à une réunion par le chef de l’État-major d’alors Thomas Ndabemeye, il y sera assassine puis jeté dans une fosse commune comme le seront plus de 300 000 autres Hutu tués innocents.
Et si les Tutsi « Sindumuja » souhaitaient un autre du génocide contre les Hutu?
La crise actuelle et une combinaison de plusieurs autres éléments dont les motifs fallacieux de ladite crise politique, la prise de sanctions à caractère discriminatoire contre quatre membres de la seule ethnie Hutu par l’Union Européenne, les réactions cyniquement favorables de certains Tutsi dits « Sindumuja », la présence des armes dans les quartiers insurrectionnels, les attaques ciblées contre les policiers, la diabolisation des « imbonerakure », et, surtout, les intentions belliqueuses du Rwanda envers le Gouvernement actuel du Burundi issu des élections de 2015, ont tous les signes de la « situation empoisonnée » qui a précédé le génocide Hutu de 1972. Ce qui fait craindre, bien qu’en 2015, que les Hutu du Burundi seraient au bord d’un autre massacre massif de même nature que celui de 1972.
Instauration d’un « apartheid » au Burundi selon un extrait de Martin Ndayahoze.
« La situation empoisonnée actuelle prouve l’existence d’un racisme hutu-tutsi dans nos murs. Du côté hutu, on compte des théoriciens d’une vraie démocratie à instaurer. Ceux-ci constatent que la structure administrative, jusqu’en ses échelons les plus modestes est tutsi, et condamnent le népotisme conscient ou inconscient qui résulte de ce monopole. En plus de ces incriminations, ils s’insurgent contre les tyrannies et les injustices facilitées par cette forte homogénéité ethnique dans l’administration de l’État. Face au principe tutsi d’autodéfense, les Hutu trouvent que les Tutsi ont inventé des thèses du « péril hutu » et de la « lutte pour la survie » pour créer des occasions de les torturer et de prolonger ou perpétuer leur domination. C’est ainsi, disent-ils, qu’on jette la terreur dans la masse, qu’on oriente des suspicions préconçues aux Hutu devenus nécessairement racistes et subversifs, qu’on les guette, qu’on leur attribue des complots invraisemblables, et qu’on les mine moralement et physiquement par des malices diaboliques.
On parle même d’un « apartheid » tutsi qui se prépare ! Voici l’histoire : une organisation raciste tutsi possède un programme d’action, dont Simbananiye Arthémon serait l’auteur. Le programme vise l’instauration d’un certain « apartheid » au Burundi. Sa réalisation s’opérerait en trois étapes:
1) semer la haine entre les ethnies en noircissant fortement quelques hauts intellectuels hutu ;
2) vous faire disparaître physiquement pour plonger le pays dans la confusion et la colère ;
3) tablant sur les faux bruits déjà en circulation, crier haro sur les Hutu pour récidive de 65.
Alors, il ne restera plus qu’à lancer une répression sanglante sur des cibles choisies d’avance et à se montrer très actif dans l’épuration criminelle, pour réclamer le pouvoir comme rançon de son zèle. Après ce coup de balai, l’apartheid régnera au Burundi et le « péril hutu » sera anéanti à jamais ». (Lire la lettre de Martin Ndayahoze en intégralité)
CIPOBU