Déposée en mars 2019 par « Appel à agir » – qui regroupe des personnalités de l’opposition et de la société civile -, la requête demandant un examen médical du président Ali Bongo Ondimba sera bel et bien examinée par la cour d’appel du tribunal de Libreville. Le collectif d’opposants avait été débouté en première instance, début mai, avant d’interjeter appel.
« Appel à agir » souhaite obtenir la désignation d’un expert chargé de déterminer si Ali Bongo Ondimba est apte à assumer ses charges de chef de l’État après son accident vasculaire cérébral d’octobre 2018. À la suite du dépôt de cette requête, le ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha avait accusé le collectif d’essayer de « déstabiliser les institutions ».
Initialement prévue le 15 juillet, l’audience en appel avait été repoussée au 29 juillet. La défense d’Ali Bongo avait entre-temps saisi la cour de cassation, le 26 juillet, pour demander le dessaisissement de la cour d’appel du dossier. Si aucune décision sur le fond n’a été rendue, la cour de cassation a cependant prononcé une mesure suspensive, demandant à la cour d’appel de ne pas se prononcer sur le dossier tant que sa propre décision ne serait pas rendue. Lundi, la cour d’appel a donc fait fi de cette dernière injonction, se déclarant de fait apte à juger cette affaire.
« C’est une décision rassurante pour la justice de ce pays, cela prouve que la cour d’appel n’a pas cédé aux pressions du pouvoir », s’est félicité l’avocat Ange-Kévin Nzigou, membre du collectif « Appel à agir ».
Une décision contestée par la défense du président gabonais. « Ce n’est pas à la cour d’appel de statuer sur une décision de la cour de cassation. Ce faisant, elle a outrepassé ses compétences. Nous ferons ce qu’il faut pour que la décision de la cour de cassation soit respectée », a déclaré à Jeune Afrique Me Aimery Bhongo-Mavoungou, l’un des avocats d’Ali Bongo Ondimba.
Jeune Afrique