Constat personnel sur la situation dans mon pays natal le Burundi

Je m’appelle N. T. Pacifique, je suis citoyen canadien d’origine burundaise. Je viens de rentrer du Burundi il y a à peu près deux semaines, après avoir passé plus de deux mois, paisiblement, à Bujumbura. J’ai eu la chance de visiter quelques provinces du pays et presque tous les quartiers de Bujumbura. Avant de quitter le Canada, les informations qui circulaient de bouche à oreille et sur les médias sociaux laissaient croire que le pays est en guerre, Bujumbura est en feu, la situation est chaotique, le sang coule partout, etc. J’ai quitté le Canada en septembre avec une image sombre du Burundi. Arrivé à Bujumbura, après avoir constaté le contraire de ce qui circulait comme informations sur les medias, je me suis posé plusieurs questions, je vais y revenir.

Voici ce que j’ai constaté:

1. La première semaine, à la tombée de la nuit vers 20h ou au delà, les coups de feu temporaires se faisaient entendre dans les quartiers de Ngagara, de Cibitoke et de Mutakura. Après l’intervention des forces de l’ordre, le calme y régnait.

2. Ces gens qui perturbaient la sécurité, quelques fois, ils allaient dans d’autres quartiers voisins pour y lancer les grenades et se repliaient dans les quartiers ci-haut cités. Cela a duré à peu près trois semaines.

3. Depuis le commencement de l’opération du désarmement lancée par les autorités burundaises et soutenue par les observateurs de l’Union africaine, le calme est revenu dans ces quartiers. Je me sens chanceux d’avoir eu la chance d’être parmi les Canado-Burundais qui ont observé le déroulement et le succès de cette opération. Je suis témoin de ce succès. Comme le reste de la capitale et du pays étaient tranquilles, j’ai passé mes vacances dans un calme absolu – sans bruit de fusil ou de grenade et cela, jusqu’ à mon retour au Canada. J’ai pu commencer et terminer mes projets, j’ai visité les membres de ma famille, j’ai passé les bons moments avec les amis vivant dans différents quartiers.

4. J’ai eu l’occasion de visiter certaines zones limitrophes avec la Tanzanie dont Kabo et Kabonga. J’ai eu la chance d’y rencontrer les Burundais qui avaient fui le pays. En leur demandant la raison de quitter le pays, ils me répondaient : « nous avons fui les rumeurs et les mensonges de ceux qui nous parlaient d’une guerre imminente … nous regrettons car ce n’étaient que des purs mensonges ». Certaines personnes m’ont dit qu’on les avait dit qu’il y avait les dossiers de réinstallation en Europe et en Amérique du Nord. Ainsi, ils sont allés tenter leur chance.

Après une petite analyse de la situation, je me suis posé plusieurs questions entre autres :

1. Pourquoi la désinformation médiatique de la situation au Burundi ?

2. Pourquoi semer la peur perpétuelle et prêcher une guerre et un génocide imminent tandis qu’il n’y a aucun signe, d’après ma constatation ?

3. Qui se cachent derrière ces mensonges et pour quelles raisons?

J’aimerais attirer l’attention des personnes qui lisent ce petit message :

1. Soyez vigilants et que personne ne vous manipule. Que personne ne vous pousse dans une psychose ou une peur d’un danger imminent. Jusqu’à présent, ce danger n’existe pas au Burundi, je suis témoin.

2. J’ai constaté qu’il y a les gens mal intentionnés, ceux qui ont un agenda obscur qu’ils pensent être capables de faire passer à tout prix. Ainsi, je dirais aux Burundais : Wewe usinziriye kanguka ukanure urabe ukuri, ushishoze ntuhendwe nk’umwana. Nta gikoko kiriho kikurya, nta n’amashamba ariko arasha mu Burundi. Nta ntambara ihari kandi ntana génocide iriko itegurwa canke izotegurwa.

En terminant, je rappelle qu’un Homme informé en vaut deux.

N. T. Pacifique