Déclaration de la société civile du Burundi sur la crise politique ayant culminé en attaques armées

Chers compatriotes burundais, Honorables Représentants du Peuple, Excellences Messieurs et Mesdames les membres du Gouvernement, Chers leaders de différentes Organisations de la Société Civile, Organisations Non Gouvernementales, Confessions Religieuses et Formations politiques, Partenaires Techniques et Financiers du Burundi, bonjour.

En date du 11 décembre 2015 dans les Zones de Musaga, Nyakabiga, Ngagara, Cibitoke en Mairie de Bujumbura et à Mujejuru dans la Province voisine de Bujumbura Rural des groupes armés ont ouvert le feu sur des camps des corps de défense et de sécurité avant de se diluer dans la population. Le bilan est diversifié selon les tendances et les convictions politiques des rapporteurs. Une chose est certaine : ces attaques ont emporté la vie de plusieurs citoyens de tous les côtés. Mais, la sagesse burundaise nous le rappelle : « Ukugwa si bibi ; ikibi ni uguherayo » ce qui veut dire « Chuter c’est normal ; ce qui est anormal c’est rester à terre».

Depuis le début de la crise politique au Burundi l’Alliance pour la Protection de l‘Enfant et la Famille (APEF) et la Coalition Internationale de la Société Civile au Burundi et de la Diaspora (CISCIBU) se sont préoccupées de la genèse, l’évolution et la transformation du conflit qui oppose les uns aux autres. Le constat est le suivant : ce qui se passe au Burundi n’est que le fruit de l’agression de certains pays étrangers. Après que le Président de la République, Son Excellence M. Pierre Nkurunziza eut été honoré par plusieurs institutions tant politiques religieuses qu’académiques du monde il a été qualifié de dictateur par certains organismes étrangers via un réseau d’ONGs chargées de soutenir des medias hostiles au régime du pays. Cette entreprise de sape initiée de l’étranger va suivre des étapes bien précises :

1. Exiger que la candidature annoncée du Président sortant à une nouvelle consultation électorale soit interprétée uniquement conformément aux Accords d’Arusha, en ignorant, de ce fait, la primauté absolue de la Constitution dans toute gouvernance qui se veut démocratique. En dépit de cet écueil le Président Nkurunziza s’est présenté et la Cour constitutionnelle validé le dossier conformément à la loi.

2. Entre-temps, le coup de force du 13 mai 2015 est survenu. Pendant que le Président Nkurunziza était en voyage en Tanzanie, un groupe de militaires s’appuyant toujours sur la main invisible de certains étrangers et sur l’insurrection déclenchée a tenté de renverser les institutions élues. L’action a été maîtrisée en moins de 48 heures et de manière professionnelle.

3. Troisième étape, une immense entreprise de manipulation s’est mise en place selon un scénario tout simple : diaboliser le régime et faire croire que tout le pays est à feu et à sang. Alors que la crise insurrectionnelle ne continuait que dans certains quartiers. Se servant de certains médias nationaux et internationaux acquis à leur cause ces derniers n’ont de cesse pour appeler à une intervention militaire étrangère. Cette étape a connu un échec cuisant grâce à l’organisation d’une élection que d’aucuns ont qualifié de libre, paisible, transparente. Ce qui a donné lieu à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Pour le moment le chef de file ainsi que 10 partis de l’opposition reconnaissant la légitimité des élections prennent part au gouvernement.

4. L’étape suivante a consisté en une diabolisation tous azimuts du régime Nkurunziza. Certains médias occidentaux font tout pour persuader leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs que les meurtres signalés sont commandités par le Président et ses proches. Pourtant les enquêtes sérieuses montrent que des éléments étrangers sont bien en action dans ces crimes. Cette manipulation de l’information conduit certaines capitales occidentales à prendre des sanctions contre quelques personnalités de l’entourage du Président Nkurunziza. Ces pénalités ne sont qu’une goutte d’eau dans un océan et le gouvernement du Burundi, les organisations de la société civile burundaise et de la diaspora ainsi que les patriotes burundais les considèrent comme injustes, illégales, divisionnistes et racistes encourageant plutôt les vaillants policiers et militaires.

5. Passant au plan économique, on se livre à la manipulation de l’aide au développement. Le Burundi étant une économie qui dépend essentiellement de l’aide de l’Union Européenne et des Etats-Unis. Ici on décrète une réduction, là une suspension, ailleurs carrément un blocage de l’aide dans l’objectif affiché de mettre à genoux l’économie du pays et contraindre le régime à se plier. En vain.

6. L’étape suivante, l’actuelle, est notoirement criminelle. Un groupe de jeunes des quartiers majoritairement tutsi subit une formation militaire de quelques jours dans certains pays et à l’interne. Ils sont approvisionnés en armes pour faire la guerre. Une grande partie de ces armes sont saisies et leurs détenteurs arrêtés. Ceux qui résistent font des confrontations armées avec les corps de défense et de sécurité. Les morts s’en suivent. Un matin de décembre 2015 ils attaquent les camps des forces de l’ordre. La contre-offensive et l’opération de ratissage qui s’ensuit font plusieurs tués. Les médias occidentaux crient au génocide contre les tutsi afin de recréer une tension ethnique. Ils ont oublié que l’armée et la police aussi bien que les renseignements burundais sont intégrés et l’Administration centrale et locale sont bien à l’œuvre. Ici le énième échec.

De tout ce qui précède l’APEF et la CISCIBU concluentt que :

1. Il n’y a pas de guerre au Burundi mais un jeu d’intérêts personnels entre certains individus qui sèment le trouble. Ceux-ci instrumentalisent la situation de pauvreté vécue par la population, la jeunesse en particulier. Désespérée, cette dernière se laisse alors entraîner dans les groupes armés par des politiciens sur base de fausses promesses. La seule véritable guerre au Burundi est celle contre la pauvreté, la sous alimentation, l’analphabétisme et le chômage.

2. Il n’y a pas de conflits ethniques au Burundi, mais un groupe de gens rompus dans l’art de la manipulation de l’opinion et l’altération de la vérité dans l’objectif à peine voilé d’arriver à leur objectif, celui d’accéder par tous les moyens à une part du gâteau national. Tenez ! A l’annonce du droit du Président sortant de se présenter à nouveau aux élections de 2015, la contestation qui a vite pris une allure violente, donc insurrectionnelle, a été appelée simple manifestation. Les forces de l’ordre ont mené des opérations conjointes avec les militaires sans essuyer le mêmes critiques que lorsqu’elles avaient agi seules. A plusieurs reprises elles se sont fait tirer à boulets rouges ; le plus souvent parce qu’elles avaient accompli professionnellement leur devoir, celui de voler au secours des citoyens menacés dans leur personne et leurs biens par des insurgés sans foi ni loi. Déployés dans l’objectif d’un retour de la sécurité pour le bien de tous, les efforts de collecte des armes détenues illégalement ont été diversement appréciés et commentés de façon souvent malveillante. Les pertes humaines infligées aux groupuscules armés constitués pour tenter le coup de force du 13 mai 2015 et l’attaque simultanée sur trois camps militaires le 11 décembre 2015 sont entrain d’être qualifiées d’actes génocidaires. Un mouvement qui au départ fédérait hutus et tutsi est de plus en plus porté par des messages ouvertement divisionnistes, sectaires etc. etc. etc. De tels comportements sont à rejeter et à bannir.

3. Il n’y a ni violation des principes et valeurs démocratiques, ni violation des droits et libertés de l’Homme au Burundi par le gouvernement, mais des intérêts opposés et l’agression de certains pays étrangers qui visent le renversement du régime en vue de garder la mainmise sur le pays en recourant à la vieille stratégie coloniale de « divide et impera », diviser pour régner.

Suite à ce scandale l’APEF et la CISCIBU recommandent :

1. Au peuple burundais, de comprendre le moteur et la réalité de la crise socio politique qui prévaut au Burundi, pour bien identifier et combattre ensemble la stratégie de l’ennemi de notre mère patrie.
2. Au gouvernement du Burundi, de ne pas se laisser distraire par les manœuvres dilatoires de l’ennemi et de prendre toutes les mesures d’adaptation aux contextes économique, social et politique actuels en garantissant la justice, la paix, la sécurité et la défense de la souveraineté nationale détenue par le peuple.

3. A la communauté internationale de faire un diagnostic impartial et honnête du problème burundais, le situer à sa juste place au lieu de forger ou de manipuler les informations et les motifs erronés, afin d’en trouver une solution effective, juste et impartiale.

4. Aux pays qui soutiennent et encadrent les groupes rebelles qui attaquent le peuple burundais, de bien comprendre que le Burundi a connu trop de rebellions dans son histoire récente pour en accepter encore une, de cesser de recruter les mineurs dans ces groupes armés comme ce fut le cas à Kayanza, à Cibitoke, à Bujumbura.

5. Au peuple burundais, de réaffirmer son ferme engagement à combattre solidairement et jusqu’au dernier soupir du dernier citoyen toute initiative tant locale qu’externe tendant à perturber la justice, la sécurité, la paix et la souveraineté nationale de notre chère patrie, le Burundi.

Pour la Coalition Internationale de la Société Civile (CISCIBU)

Japhet Legentil NDAYISHIMIYE
Président agissant au nom des organisations des burundais œuvrant à l’étranger.

Pour l’Alliance pour la Protection de l’Enfant et la Famille (APEF)

Muzolewa BAMBONANIRE
Président agissant au nom des organisations œuvrant au Burundi