La CPI dans le chantage de l’Opposition Burundaise contre le régime CNDD-FDD

1. Introduction: Lors du 26ème sommet de l’UA, qui s’est clôt le 31 janvier, dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, les chefs d’Etat ont adopté une proposition d’Uhuru Kenyatta, président du Kenya pour un retrait collectif des pays africains de la Cour pénale internationale (CPI) [1]. Selon le nouveau Président en exercice de l’UA, le Tchadien Idriss Déby, ce retrait repose sur le sentiment que la CPI ne cible notamment que les dirigeants africains. Cette actualité m’a rappelé les manifestations des burundais de la « diaspora insurgée » à La Haye mais aussi les agissements et les chansons des insurgés burundais à Bujumbura. J’ai alors décidé de lire des articles pour mieux comprendre la CPI [2].

Dès mes premières lectures [2,3], j’ai vite compris que la CPI a une mission noble. Elle est chargée de juger les personnes accusées de crimes les plus odieux : de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d’agression et de crime de guerre. Cette Cour a été officiellement créée le 1er juillet 2002, date à laquelle le Statut de Rome est entré en vigueur. Le siège officiel de la Cour est situé à La Haye, aux Pays-Bas. Plus de 123 États sur les 193 États membres de l’ONU ont déjà ratifié le Statut de Rome et accepté l’autorité de la CPI (Burundi : signé le 21 septembre 2004). La Russie, les USA, la Chine, l’Inde, Israël,… n’ont pas encore signé le Statut [4].
Je soutiens de tout cœur la noblesse de la mission de la CPI. Malheureusement, les Puissants de ce monde ont détourné la CPI et l’utilisent pour liquider ceux qui refusent de s’agenouiller devant eux, avec une partialité sans précédent. Dans les lignes qui suivent nous verrons comment l’opposition burundaise, les insurgés, le CNARED et leurs Avocats espèrent utiliser cette partialité de la CPI pour la couverture de leurs crimes et pour démanteler le Système CNDD-FDD. Nous verrons que ce plan a déjà marché au Rwanda, en Côte d’Ivoire et ailleurs !

2. La CPI dans le chantage de l’Opposition burundaise contre CNDD-FDD

L’ultime plan de l’Opposition Burundaise, El-muja (alias Sindumuja) et du Sina Hed (alias CNARED) est de reconquérir le Burundi après le démantèlement définitif et total du système CNDD-FDD. Leur plan est un hybride inspiré de ceux du Rwanda, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso etc… Il procède via plusieurs étapes. D’abord des radios et médias qui annoncent la couleur. Ensuite des manifestations, un coup d’Etat et des attentats ciblés contre les hommes forts du système DD,… Après la succession d’échecs, il fallait passer à d’autres plans. Il fallait tuer et exposer des corps, crier au génocide et réclamer l’intervention d’une armée étrangère (MAPROBU) pouvant neutraliser et/ou espionner la FDN et la police en formant en même temps les jeunes insurgés.
L’UA a vu clair elle n’a pas adopté l’envoie de ces troupes…mais qu’on ne se trompe pas, la douloureuse épreuve du peuple burundais n’est pas finie ! Il faudrait des négociations (inclusives) jusqu’à ce qu’un Gouvernement de Transition soit imposé au peuple burundais. La coopération financière des occidentaux est détournée en faveur de l’opposition. Le plan est que cette dernière devienne de plus en plus forte et que le Gouvernement de Bujumbura soit affaibli sur tous les plans (militaire, économique,…). Ainsi il va se plier à toutes les exigences de l’opposition.
Plus tard après le Gouvernement de Transition, il faudra refaire des élections. Avant tout, il faudra d’abord démanteler le système CNDD-FDD, la constitution actuelle et l’accord d’Arusha. Pourtant ils nous disent que ces jeunes sont sacrifiés pour défendre cet accord. L’idéal est de chasser les DD du pouvoir définitivement (ou le plus longtemps possible) comme au Rwanda. A défaut ils exigeront l’alternance Tutsi/Hutu à la Présidence. Si vous doutez encore vous pouvez lire les communiqués qu’Isidore Rufyikiri envoi au médiateur Museveni, vous m’en direz les nouvelles ! Fini le principe démocratique « un homme une voix » ! Il y aura des grands et des petits électeurs.
Et la CPI dans tout ça ? Il suffit de voir son rôle au Rwanda et à la Côte d’Ivoire pour comprendre quand elle va intervenir au Burundi. Tout est minutieusement préparé. Ce n’est pas gratuit que tous les jours, le pouvoir en place est accusé de génocide, de crime contre l’humanité. L’idée est d’utiliser la CPI pour lancer des mandats d’arrêt internationaux afin de capturer, juger et emprisonner (à défaut de la Peine Capitale) tous les leaders DD. Il y aura l’équivalent des Gacaca pour les imbonerakure sur places. Les listes sont en cours d’élaboration, le plan date de longtemps avant le début des manifestations.
En effet, d’aucun se souvient de ce mois de Mai 2015 où les jeunes drogués par Nininahazwe P et Cie, sous le nom de Sindumuja (alias mujahidine ou Al-muja) ont marchés dans les rues de Musaga, Nyakabiga, Cibitoke, Mutakura, etc, en brûlant des pneus qui donnaient un immense fumé noire. Quand l’effet de la drogue a atteint son paroxysme, ils ont brûlé des maisons, de voitures, et mêmes des êtres humains [quelques secondes de silence]. Ces images d’archives sont toujours en ligne sur ARTE (YouTube), RFI, BBC, ALJAZEERA, etc. Cependant, les sindumuja, le Sina Hed (CNARED), les Puissances impliquées dans le plan et la CPI persistent et signent que les forces de sécurité burundaises ont étouffé par une force disproportionnée des « manifestations pacifiques ».

L’une des chansons qu’on peut encore captée c’est « Twarahiye twarahiye Peter Nkurunziza azoja La Haye –Nous avons jurés, nous avons signés, Peter Nkurunziza sera à La Haye ». Cette Figure de style signifie que Peter serait envoyé à la CPI dont le siège officiel est situé à La Haye. Parallèlement les El-Muja de la diaspora burundaise, les Frondeurs, le Sina Hed, sont allés manifester à La Haye devant le Siège de la CIP « pour réclamer que justice soit faite aux victimes de la crise burundaise ».
Leur demande est noble si elle est appliquée à tous les victimes. Mais mon questionnement consiste à savoir qui sont les victimes pour qui juste doit être faite ? Qui sont les coupables de la crise burundaise à envoyer à La Haye en premier lieu? A mon sens et sans prétendre à l’exhaustivité les victimes sont :

(i)-Les jeunes de Musaga, Nyakabiga, Cibitike, Mutakura, …etc.

Ils ont quitté les écoles et universités, certains sont en prison, d’autres sont morts en affrontant l’armée et la police nationale soi-disant pour défendre l’accord d’Arusha alors que Nininahazwe et Cie ont organisé des manifestions armées contre Buyoya, quand il a signé ces accord en 2000. Les coupables de premier plan ce sont ceux qui les arment, les droguent, les envoient attaquer les camps militaires. Domitille Kiramvu y revient elle-même dans sa charge audio contre Nininahazwe P et Cie « il se croit fort alors que tous ce qu’il a fait est de leurrer les jeunes, en les envoyant dans la rue pour les y abandonner en prenant le cavale ». Nyangoma et bien d’autres « SINA HED » vivent tranquillement en Europe aux USA ou au Canada avec le maximum possible des membres de leurs familles. Ils savourent déjà le bonheur d’un père lors des remises de diplômes, lors des dotes et mariages de leurs enfants, neveux et nièces qui ont fréquenté les meilleures universités belges, américaines et françaises. Pendant ce temps ils intensifient des messages invitant le peuple (nos frères, nos sœurs, nos cousins,…) à prendre les armes contre le Président élu démocratiquement. Voilà des coupables à envoyer à La Haye ! Une coalition des familles des victimes devrait se mettre en place pour porter plainte contre Nyangoma, Nininahazwe, Sinduhije etc qui envoient les jeunes burundais à la guerre alors que les leurs sont en lieu sûr.

(ii)-Ces jeunes des quartiers dits contestataires font d’autres victimes :

Ils tuent les policiers et militaires en déchargeant des mitrailleuses et lançant des grenades sur eux. Ils sont formés au sadisme : ils tuent, ils violent, mutilent les cadavres, les photographient et publient les photos sur les sites et/ou réseaux sociaux pour crier au génocide! N’est-ce pas là des crimes de guerre et ou contre l’humanité. Qui devrait répondre de cette barbarie à la CPI ? Ce sont ceux qui les y poussent comme le Belge Bernard Maingain et bien d’autres.

(3i) Les autres grandes victimes de cette crise ce sont S.E. Peter Nkurunziza et les vaillants jeunes Imbonarakure qui sont diabolisés de manière totalitaire alors que le seul péché qu’ils ont commis globalement est l’offrande de leur force à reconstruction de leur Mère Patrie le Burundi.

Avec ces jeunes en moins de 10 ans S.E. Peter Nkurunziza a construit des infrastructures (écoles, hôpitaux, routes, stades,…) qui dépassent ce que les Pères des Al-Muja(hidine) ont bricolé pendant près d’un demi-siècle. Alors, cet homme est vraiment pour La Haye (CPI) ? Non, pour moi c’est un candidat idéal au prix Nobel de la paix et/ou du Développement!

(4i) Tous les réfugiés sont également les victimes.

Ils ont fui le Burundi sous les rumeurs et désinformations des radios et médias pro-Muja(hidine). Ils vivent dans le dénuement et pire encore les jeunes et les enfants sont enrôlés de force dans des rebellions pour être envoyés au Burundi affronter une armée qui fait trembler les pires terroristes El-Shebab en somalie et ailleurs sur le continent. Qui devrait se justifier à la CPI pour ce cas ? Ce n’est pas l’armée qui défend les frontières mais les Chefs Sindumuja et leurs parrains du Rwanda.
Dans la 2ème partie de notre revue des critiques contre la CPI ou de son ancêtre TPIR, nous verrons leur imperfection dans les procès des Rwandais et celui en cours de Laurent Gbagbo. Nous verrons comment les Puissances ont noyé Kadhafi et Taylor et essaient encore d’utiliser la CPI pour en finir avec certains Présidents africains qui sont contre le néocolonialisme ! Loin de soutenir les dictateurs et les criminels, nous montrons ces cas d’imperfections pour qu’elles soient corrigées dans le futur !

Par Jean Mudede