Les deux dernières semaines qui viennent de s’écouler ont vu un intense balaie diplomatique à Bujumbura la capitale du Burundi. Ce petit pays d’Afrique de l’EST a vu défilé sur son sol pas moins de 7 délégations de haut niveau. En plus des députés du l’Union Interparlementaire qui avait précédé toutes les autres, il faut ajouter les membres du conseil de sécurité, le Secrétaire Général de l’ONU Ban KI Moon, la délégation des 5 Chefs d’Etat et de gouvernement (Afrique du Sud, Gabon, Sénégal, Mauritanie et Ethiopie). Une grande activité diplomatique comme Bujumbura n’en avait pas vu depuis fort long temps.
Des attentes différentes selon les positionnements politiques
Le but de se balaie diplomatique si intense était d’apporter une solution à ce que certains qualifient de crise politique au Burundi. Après le sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine, une décision a été prise d’envoyer une délégation de haut niveau afin d’encourager les protagonistes Burundais à la recherche d’une solution par le dialogue. Cinq chefs d’Etat ont été désignés par le Président de l’Union Africaine en la personne du Président Tchadien Idriss DEBY ITNO. Il s’agissait de leurs excellences Jacob ZUMA de l’Afrique du Sud, Macky Sall du Sénégal, Ali BONGO ONDIMBA du Gabon, du Président Mauritanien et du Premier Ministre de l’Ethiopie.
Il faut cependant souligner que l’opposition et la mouvance présidentielle avaient des attentes diamétralement opposées quant à ce qui devait sortir de cette visite. Pour les opposants il s’agissait de mettre sur table l’ensemble de leurs revendications; à savoir faire table rase de tout ce qui est sorti du processus électoral de 2015 au profit d’un gouvernement de transition dans lequel ils auraient des responsabilités et qui serait chargé d’organiser d’autres élections. Une position à la quelle tenaient les deux membres de l’opposition radicale que les Chefs d’Etat ont rencontré. Ainsi une réponse claire et sans appel leur fut donnée : LE RESPECT DU VERDICT DE LA COURS CONSTITUTIONNELLE. La délégation prit le temps de leur expliquer que nul part au monde le verdict d’une cours constitutionnelle n’a été remise en question sans mettre à mal l’ensemble de l’ordre constitutionnel. A la sortie ils ont pu exprimer leur grande déception à la presse.
Il est important de faire remarquer que tout observateur avisé avait mentionné que les revendications de l’opposition radicale et d’une partie de la société civile proche de celle-ci étaient complètement irréalistes au vu de l’évolution de la situation politico sécuritaire du pays. En effet l’opposition et la société civile qui lui est proche étaient en totale perte de vitesse dans l’opinion tant nationale qu’internationale. Les faits sur lesquels se basaient les opposants radicaux pour faire entendre leur voix et montrer que la situation était mauvaise, commençaient à perdre de la vitesse. Les opérations militaires des insurgés n’avaient plus l’ampleur d’avant, ils commençaient à se résumer à de petits attentats à la grenade qui contribuaient plus à ternir l’image des auteurs et leurs soutiens qu’à servir la cause pour la quelle ils se battaient. Les corps des femmes et des enfants blessés par les éclats de grenades lancées par ceux qui se disent être contre le mandat de Pierre NKURUNZIZA commençaient à peser lourd sur l’image des opposants radicaux.
Même certains médias occidentaux qui s’étaient portés volontaires pour servir de porte voix aux revendications des radicaux avaient du mal à accomplir cette tâche face au tolet causé par le caractère aveugle et les innocentes victimes que ce genre d’action cause. La cause des opposants avaient été perdue sur ce terrain avant d’être définitivement enterrée par les chefs d’Etat. Même l’Ambassadrice des Etats Unis avait été incapable de faire quoi que se soit, elle qui pourtant était parmi les fervents défenseurs d’un gouvernement de transition. Son pays n’avait pas reconnu les élections de 2015.
Le gouvernement s’étant contenté de continuer à affermir l’unité et la concorde nationale n’a pas répondu aux différentes provocations dont il fut l’objet. L’assassinat du Général Adolphe NSHIMIRIMANA figure de proue de la lutte pour la démocratie est le premier parmi les différents actes de provocations auxquels le gouvernement NKURUNZIZA et la population vont faire face. La retenue et le calme qui les caractérisèrent durant ces moments difficiles firent l’admiration de toute l’opinion nationale et internationale. Les tentatives d’assassinat qui ont suivi allaient toutes dans ce sens mais furent couronnées d’échec. Toutes ces tentatives avaient pour objectif de mettre à mal l’unité nationale au sein de la population, provoquer des massacres à grande échelle afin d’entraîner la communauté internationale vers une intervention militaire. Les autres voies ayant échouées.
C’est avec toutes ces informations sur ce qui s’était passé que les différentes délégations sont venues et ont pu constater à leur grande surprise un pays calme. Le feu et le sang qui avaient été prédits à grand renfort de communication même dans les grands médias occidentaux n’existaient que sur les ondes. Une foule en liesse était toujours présente pour accueillir les différents membres des délégations, une capitale propre et ordonnée leur servait de séjour. Comment croire qu’un tel pays soit en guerre. Les informations diffusées sur les médias se heurtaient à la réalité et cette dernière a gagné.
Ainsi donc le gouvernement du Burundi sorti gagnant de cette guerre militaro-médiatico-politico-diplomatique. Un homme au centre de tout ça Pierre NKURUNZIZA. Président de la République il a su fédérer autour de sa personne tout ce que la société Burundaise compte de modérés et de patriotes. La réaction de Bujumbura face à toutes les attaques qu’il a subi aura été la modération, rassembler au delà de sa sphère, et surtout mettre en avant les valeurs patriotiques qui ont toujours caractérisé les Burundais. Pierre NKURUNZIZA a su incarner à merveille celle-ci. C’est ce que la délégation des sages envoyée à Bujumbura a sans aucun doute constaté et pris en considération.
Il sera écrit dans l’histoire qu’un homme a tenu tête à ceux qui étaient plus puissants que lui non pas par la force, mais parce qu’il a toujours été guidé par le bien de sa nation. A chaque péripétie les événements lui ont donné raison.
Par Hakiza Anselme, Amahoro Iwacu