Maingain: la fin

Nous avions pensé d’intituler cet article « Maingain qui mange de l’herbe », pour signifier qu’il a honte (kurya ivyatsi), mais les différences culturelles font qu’en Belgique, manger de l’herbe (la laitue) n’est pas si mauvais que ça, c’est même conseillé. Nous maintenons pourtant le sens burundais. Bernard Maingain, habitué aux victoires dans les affaires troubles, comme les tueries rwandaises, a cette fois perdu, peut-être pour de bon.

Dans l’interview qu’il avait accordée à AFRIKARABIA le 11 mai 2015, deux jours avant le coup d’Etat avorté, il avait mis le paquet dans la liste des accusations contre le Président Nkurunziza, contre le Général Adolphe Nshimirimana, contre le parti CNDD-FDD. Il affirmait que de hauts fonctionnaires du Service National de Renseignement lui avaient donné des témoignages fiables, en échange d’une exfiltration et réinstallation dans un autre pays; ce que Maingain avait fait avec la complicité d’une ONG belge et la fabrication de faux documents (un délit !). Parmi les accusations, on trouve l’armement des imbonerakure, en vue des massacres de la population; et aussi l’assassinat des trois religieuses italiennes, comme résultant de leurs malentendus avec le Général Adolphe, dans un prétendu trafic d’or.

Le chateau des mensognes de Maingain perdit son toit en janvier 2016, avec la célèbre video en haoussa, transmise par son réseau de « gens fiables », qui prétendait montrer la consommation du génocide à Karusi. Il est certain que Maingain savait bien que c’étaient des faux montages et il se prêtait volontiers à ce jeu dangereux sachant qu’il aurait gagné la partie comme au Rwanda de Kagame. Mais cette fois, il a PERDU lamentablement. Et ces jours-ci, non seulement le toit est parti, mais aussi les murs s’écroulent. Clovis Kwizera vient d’avouer le crime crapuleux de l’assassinat des soeurs, et nomme comme commanditaire Alexis Sinduhije.

Les analystes le savaient déjà, mais ne pouvaient pas le démontrer. En effet, il n’y a aucun gouvernement au monde qui peut assassiner gratuitement de vieilles soeurs, d’une façon aussi ostentatoire: pour y gagner quoi ? Les religieuses venaient aussi d’un pays pacifique (l’Italie), qui ne vexe jamais ses partenaires. Mais Sinduhije et ses Sindumuja avaient tout à gagner des difficultés occasionnées au gouvernement par ces assassinats; ça faisait partie de leur plan: ternir l’image du Burundi au Vatican et en Italie, pour avoir le soutien de l’Eglise Catholique. C’est d’ailleurs ce qui arriva, malheureusement.

Quant à Maingain, nous pensons que cette confession des criminels repentis sonne la fin de son intrusion dans les affaires burundaises. Il s’est sûrement rendu compte que ses contacts « fiables » n’ont fait que l’exploiter, pour pouvoir s’expatrier et vivre aux frais du contribuable belge. Roulé dans la farine.

burundiindependent
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