Le coût de la réconciliation nationale burundaise estimé à plus de 34 millions de dollars

Bujumbura, Burundi – Quelque 34,2 millions de dollars américains manquent encore dans les caisses de la jeune Commission pour la réconciliation nationale par la recherche de la vérité (Cvr) sur le passé douloureux du Burundi, apprend-on de source proche de l’institution à Bujumbura.

La Cvr est une émanation de l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, qui a mis fin à la seconde grande guerre civile de 1993 à 2006 au Burundi, après celle des années 1970. La désignation, par le parlement national, des 11 membres de la commission, quant à elle, aura attendu jusqu’en 2014.

C’est plus récemment encore, au mois de février, qu’il y a eu lancement officiel des travaux de la commission chargée d’enquêter sur les différents crimes politiques et de masse qui ont été commis depuis l’indépendance du Burundi, en 1962, au dernier accord global de cessez-le-feu dans la guerre civile, en 2008.

Des moyens matériels et humains considérables seront nécessaires à la lourde « machine » d’enquête, sans compétence judiciaire, qui a présenté, jeudi, un plan d’action 2016-2018 nécessitant autour de 34,2 millions de dollars américains.

Selon le président de la Cvr, Mgr Jean-Louis Nahimana, des partenaires techniques et financiers extérieurs se sont montrés réceptifs aux besoins de la commission.

Les différents partenaires techniques et financiers exigent, en contrepartie, des gages d’indépendance et de neutralité de la part d’une commission qui est loin de réunir toutes les conditions nécessaires pour répondre aux différentes attentes.

La crise, née en avril dernier d’un violent conflit électoral mal résolu entre le pouvoir et l’opposition, continue à sévir et n’est pas de nature à faciliter la tâche à la Cvr appelée à se mouvoir jusque dans les moindres recoins du pays où se cacheraient la vérité et l’impunité des crimes de sang au Burundi, disent les analystes à Bujumbura.

« La Cvr est indépendante et aura encore l’occasion de le prouver à l’œuvre », rassure qui veut l’entendre le jeune prélat qui a été prêté à l’Etat par la puissante église catholique du Burundi.

La table ronde a été perçue dans l’opinion comme une marque de soutien et de reconnaissance de la commission quand on sait que de telles rencontres de levée de fonds n’avaient plus eu lieu depuis le début de la crise au Burundi.

PANA, 15 avril 2016