Le peuple burundais a une mémoire et ceux qui l’oublient l’apprennent à leur dépens. Le phénomène Rwasa est surprenant à plus d’un titre. Aujourd’hui ses fervents supporteurs, hier le clouaient au pilori, l’accusant de génocidaire et assassin des Banyamurenge à Gatumba, l’Eglise Catholique jusque-là attend les éclaircissements pour la mort d’un Nonce Apostolique qu’on attribue aux hommes du même Rwasa, il avait dû écourté sa formation universitaire en 1988 car il était traqué comme un terroriste génocidaire, etc… Actuellement, tout ce monde ne jure que par lui, Buyoya en tête, nous le présente comme un véritable messie et serait prêt à se sacrifier pour lui, sans retenue. Mêmes les anciens « sans échecs », « sans défaites » et les Sindumuja se sont transformés en disciples de sieur Rwasa.
Des moyens colossaux financiers, matériels et humains avaient été rassemblés par les néocoloniaux, le réseau de Buyoya, le mouvement Sindumuja y compris le voisin pour lequel on ose plus citer son nom, afin de procéder à un hold-up du processus électoral burundais pour lequel tout avait été mis en œuvre, en vue de son étouffement dans l’œuf depuis la procédure d’adoption de la nouvelle constitution en 2018 jusqu’aux élections de 2020.
Rappelons au passage que tout ce monde avait refusé de contribuer au financement de ce processus électoral, car il n’a jamais cru aux valeurs démocratiques, Rwasa en premier et que pire encore, il avait battu campagne pour la non-adoption de l’actuelle constitution et n’a pas, non plus, participé au financement de ces élections-ci alors que la plupart des Burundais avaient mis un point à l’honneur en contribuant dans la mesure de leurs moyens au financement. De quoi s’agit-il ? Rwasa a dans ses valises Buyoya et le voisin, le projet politique c’est le même qu’on connait depuis le début des années 90, contraire à celui panafricain incarné par le CNDD-FDD. C’est la seule explication qu’on peut avoir par rapport à cet engouement / adhésion au CNL de tout le réseau de Buyoya, du mouvement Sindumuja, du voisin et des néocoloniaux.
Saviez-vous vraiment qui est Pierre Buyoya ? écrivait l’Honorable Jean-Marie SINDAYIGAYA (28 novembre 2002) … Le Vatican a applaudi l’arrivée du Major BUYOYA, l’homme qui a réouvert les églises, lors d’une grande « Croisade contre les Infidèles ». Depuis lors le Vatican croit utiliser BUYOYA alors que c’est exactement l’inverse. BUYOYA exploite la religion quand cela l’arrange. Ce n’est pas difficile à prouver par ailleurs… Les meilleurs amis du Major Président sont ceux qui savent manier deux langages simultanément et sans états d’âme Que croire ? BUYOYA ne partira pas avant de nous avoir tous transformés en menteurs. Cela me paraît être une « Mission Possible » et déjà partiellement achevée…. Ainsi, je comparerai BUYOYA à un surfeur. Quand on observe les prouesses du surfeur on l’attribue à son seul talent. On oublie que le surf n’existe que parce qu’il y a des vagues. BUYOYA est un véritable surfeur. Il surfe sur les vagues du drame burundais et Dieu seul sait qu’il y en a beaucoup et que les rivages de la politique burundaise ne sont pas prêts de s’apaiser. Leur origine est antérieure à BUYOYA mais les trajectoires changeantes de son navire en ont rajouté et n’ont certainement pas contribué à l’apaisement….
La preuve, Rwasa avait annoncé qu’il n’allait pas accepter les résultats des urnes bien avant la tenue des élections, il n’est motivé que par foutre la pagaille dans les institutions du Burundi, comme un petit soldat, sur injonction de ses patrons. On l’a échappé belle. Le CNDD-FDD reste aussi fidèle à ses principes et ne lâche rien. Cela explique aussi en partie le pourquoi du soutien, de la vingtaine de Partis politiques, qu’a pu bénéficier son candidat à l’élection présidentielle car son projet de société favorable à la citoyenneté partagée, la concorde nationale, le développement socio-économique dont la boucle part du citoyen et lui revient, n’est plus à expliciter, ça se voit déjà dans nos Communes.
Ces dernières élections devraient servir de référence pour comprendre l’état d’évolution politique du peuple burundais, aucun aventurier soit-il soutenu à coup de millions de dollars n’arrivera à le duper, il sait déjà ce qu’il veut et ce qu’il ne veut plus. Pas étonnant dès lors que le réseau de Buyoya, la guilde confessionnelle, le voisin et le mouvement Sindumuja coalisés autours du parti CNL, aient été battus à plate couture démocratiquement lors des récentes élections de ce 20 mai 2020.
En général, le bien triomphe toujours sur le mal.
Ruvyogo Michel