C’est le point de vue d’Immaculée Nsengiyumva, secrétaire générale de l’Association des Femmes Entrepreneurs du Burundi « AFAB », une des treize chambres sectorielles de la chambre fédérale de commerce et d’industrie de Burundi « CFCIB ».
afab22015, année de traversée du désert pour l’entreprenariat féminin, se rappelle Mme Nsengiyumva : « Notre association a enregistré plusieurs dettes auprès des micros finances à cause des multiples impayés de la part de nos membres, des pertes collatérales de la crise. Le nombre de financements a considérablement diminué car plusieurs ONG ont quitté le pays. »
2016, la secrétaire générale a pu pousser un petit ouf de soulagement. La lumière scintille au bout du tunnel : « Je dirais que nous sommes en période de relance. Ceux qui avaient fui reviennent petit à petit et essaient de se remettre sur les rails ».
Une reprise, certes, mais aussi beaucoup de défis qui plombent l’entreprenariat féminin: « Nos membres ne savent plus importer à cause de la carence des devises. La mesure d’interdiction du commerce transfrontalier des produits vivriers a affecté plus d’une. Beaucoup ont été obligées de changer de domaine d’entreprenariat et s’y habituer prendra du temps. »
Mais les femmes entrepreneurs sont décidées à remuer en tant soit peu cette montagne de problèmes : « En collaboration avec la CFCIB, AFAB essaie de soumettre un plaidoyer auprès du gouvernement pour qu’il essaie d’alléger certaines mesures et faciliter l’entreprenariat au Burundi. Auprès de nos bailleurs, nous essayons de voir comment regagner la confiance ».
Signalons que selon M. Nsengiyumva, l’entreprenariat féminin burundais est plus présent dans le commerce général et l’hôtellerie ; deux secteurs frappés de plein fouet par la crise. Seuls le secteur agricole et celui des services, notamment l’allocation, la consultance, la pharmacie, l’avocature, l’impression enregistrent de bons résultats actuellement.
by Aline Dya Cishatse